"Réunions secrètes dans des hôtels", "lignes téléphoniques dédiées", "pacte de non-concurrence": les groupes Forbo, Gerflo et Tarkett ont, depuis le début des années 1990, échafaudé "un plan d'ensemble visant à réduire drastiquement, voire à totalement supprimer la concurrence" dans le secteur des sols en PVC et linoléums, affirme l'Autorité dans un communiqué.
L'enquête, entamée en 2013 après un signalement de la Répression des fraudes (DGCCRF), a mis au jour des pratiques illicites remontant au début des années 1990.
"Ni les entreprises, ni le syndicat n'ont contesté les faits", ajoute le gendarme de la concurrence.
Le groupe Tarkett est le plus lourdement sanctionné, à hauteur de 165 millions d'euros. Forbo a reçu une amende de 75 millions, Gerflor devant lui s'acquitter de 62 millions, tandis que le syndicat professionnel SFEC écope de 300.000 euros, précise l'Autorité de la concurrence.
"Les pratiques sanctionnées étaient limitées au marché français", a réagi Tarkett dans un communiqué. Le groupe, qui avait déjà provisionné 150 millions d'euros en juillet, "comptabilisera une charge additionnelle de 15 millions au quatrième trimestre" et assure qu'il "va renforcer son programme de conformité existant".