Le Label E+C- associe E, la recherche d’une performance énergétique supérieure à celle de la RT2012, et C, une prise en compte de l’impact environnemental des bâtiments. La méthode de calcul de l’exigence Energétique est détaillée dans le référentiel publié en Octobre 2016 et remis à jour au cours de l’été 2017.
La performance énergétique E du Label E+C- propose 4 niveaux. La méthode de calcul est largement fondée sur celle de la RT2012 : les deux indices classiques Bbio et Cep sont repris. Mais un troisième est ajouté : le Bilan Bepos.
Cet indicateur modifie aussi les consommations d’énergie prises en compte dans le calcul : aux 5 usages classiques de la RT, il ajoute les « usages spécifiques ». Il s’agit de prendre en compte la totalité des consommations d’énergie du bâtiment, tous usages confondus.
Enfin, le Bilan Bepos se calcule comme la différence entre les consommations d’énergie d’origine non-renouvelable (Gaz, électricité, fioul) et l’exportation d’énergies renouvelables (chaleur, électricité).
Le label E+C- a unifié les approches et les méthodes de calcul en matière de bâtiment à énergie positive et d’analyse de l’empreinte environnementale des bâtiments. Les labels d’Effinergie et celui de l’association BBCA (Bâtiment Bas Carbone) ont adopté les méthodes du label E+C-, tout en ajoutant leurs propres exigences. ©Cerqual
Reprenant le même mécanisme que la RT2012, le Label E+C- calcule d’abord un indice Bilan Beposmax. Ensuite, le Bilan Bepos réel du bâtiment doit être ≤ à son Bilan Beposmax. Selon le niveau de performance énergétique visé – E1, E2, E3 ou E4 -, le calcul du Bilan Beposmax est différent et impose une performance énergétique croissante.
Par rapport à la RT2012, le niveau E1 correspond à CepmaxRT2012 – 5% en logements, -15% en bureaux. E2 descend à CepmaxRT2012 -10% en logements et -30% en bureaux. E3 correspond à CepmaxRT2012 -20% + une contribution d’ENR de 20 kWh/m².an en logements, CepmaxRT2012 -40% + une contribution d’ENR de 40 kWh/m².an en bureaux.
Le niveau E4 est extrêmement difficile à atteindre : c’est Bepos (Bâtiment à Energie Positive) net. E4 demande un énorme effort d’amélioration du bâti, une très forte réduction des consommations d’énergie et une production massive d’ENR (énergies renouvelables) exportables.
Il n’existe que deux ENR exportables. La première est la chaleur produite par du solaire thermique. Pour l’exporter, il faut un réseau de chaleur au pied du bâtiment. Il doit fonctionner avec des régimes de température compatibles avec de la chaleur solaire qui atteint 60 à 70°C durant la plus grande partie de l’année. La seconde ENR exportable est l’électricité photovoltaïque.
Angers Loire Habitat a atteint les niveaux E3/C1 pour son opération de 36 logements à Beaucouzé : structure en ossature bois, isolation thermique renforcée, 450 m² de panneaux photovoltaïques (96 kWc, 300 panneaux), une chaufferie gaz naturel, équipée d’une chaudière à condensation de 90 kW et de deux pompe à chaleur gaz naturel à absorption sur sondes géothermiques. ©Angers Loire Habitat
Le référentiel de la RT2012 découpe les bâtiments en un grand nombre de catégories différentes. Le Label E+C- simplifie tout considérablement et ne retient que 4 types de bâtiments : la maison individuelle isolée ou accolée, les immeubles collectifs de logement, les bureaux et le reste du tertiaire. Ensuite, le Label propose 3 méthodes de calcul des indicateurs Bilan Bepos et Bilan Beposmax.
Pour les niveaux E1 et E2, Bilan Beposmax = 50(*) x Mbilan,i x Mctype x (Mcgeo + Mcalt + Mcsurf) + Aueref. Le nombre 50 dans cette formule vaut qu’on s’y arrête un instant. Il entre en vigueur seulement à partir du 1er janvier 2018. Jusqu’au 31 décembre 2017, il faut utiliser la valeur 57,5 et la méthode de calcul du label impose deux valeurs arrondies dans le calcul de Bilan Beposmax : 57,5 x Mbilan,1 = 55 et 57,5 x Mbilan,2 = 50.
Le coefficient Mbilan,i sert à moduler à la baisse le plafond de consommation en fonction du niveau d’exigence et du type de bâtiment. Le i de Mbilan,i vaut 1 ou 2, selon que l’on vise le niveau E1 ou E2. Mctype, Mcgeo, Mcalt, et Mcsurf sont les coefficients de modulation déjà connus dans la RT2012, en fonction du type de bâtiment, de sa zone climatique, de son altitude et de sa surface.
Aueref est la consommation de référence des autres usages, exprimée en énergie primaire. Aueref = fp,nr,élec x Eefau, où fp,nr,élec est le coefficient de conversion entre énergie finale et énergie primaire ni renouvelable, ni issue de récupération, de l’électricité issu du réseau et Eefau est la quantité d’énergie finale électrique consommée pour les « autres usages ».
Valeur de Mbilan,i en kWhEP/m².an | Maison individuelle isolée ou accolée | Bâtiments collectifs d’habitation | Bâtiments à usage de bureaux | Autres bâtiments soumis à la RT2012 |
Energie 1 | 0,95 | 0,95 | 0,85 | 0,9 |
Energie 2 | 0,9 | 0,85 | 0,7 | 0,8 |
Construite à Ermont (95) par Ecolocost Construction,cette maison est certifiée E3/C1 par Promotélec Services avec un bâti en ossature bois, des menuiseries bois à triple vitrage, une machine 3-en-1 pour le chauffage, la ventilation double-flux et la production d’ECS, un complément de chauffage par panneaux rayonnants électriques, un pan de toiture entièrement couvert de panneaux photovoltaïques et un coût total de 130 000 € HT seulement. ©Ecolocost Construction
Pour E3, la formule de calcul devient Bilan Beposmax,3 = 50 x Mbilan,3 x Mctype x (Mcgeo + Mcalt + Mcsurf) + Aueref – Pr odref où Pr odref est la production d’énergie renouvelable de référence. Les 10 premiers kWh/m².an d’électricité renouvelable exportés sont multipliés par 2,58, mais les suivants valent 1 seulement, tandis que les kWh d’électricité importés pèsent chacun 2,58.
Exigences pour le niveau Energie 3 | Maison individuelle isolée ou accolée | Bâtiments collectifs d’habitation | Bâtiments à usage de bureaux | Autres bâtiments soumis à la RT2012 |
Mbilan,3 | 0,8 | 0,8 | 0,6 | 0,8 |
Pr odref | 20 | 20 | 40 | 20 |
Pour E4, il faut atteindre Beposmax,4 ≤ 0. Il est virtuellement impossible de l’atteindre, puisque l’export d’électricité pèse 1 par kWh, au-delà des 10 premiers, tandis que l’import est compté pour 2,58 par kWh dès le 1er kWh importé. Pour qu’un bâtiment atteigne le niveau E4 dans ces conditions, il doit exporter plus de 2,58 fois plus d’électricité qu’il n’en importe. C’est presque inconcevable.
Conçue par l’Atelier des Deux Anges - Architecture & Urbanisme pour Habitat 76, construite à Malaunay (76), la résidence Alizari est certifiée Passivhaus, Bepos Effinergie et E3/C2. 32 logements, structure en béton avec ITI ou ITE selon les parois, chaufferie collective bois, ventilation centralisée double-flux. Le chauffage est assuré par le vecteur air avec une batterie à eau chaude montée dans la veine d’air insufflé à l’entrée de chaque logement. Le bâtiment porte aussi 31 kWc de panneaux photovoltaïques. Le tout pour un coût de travaux de 3 582 234 € HT. ©Atelier des Deux Anges
@Parménion vous avez tout à fait raison, cet immeuble existe bien en E4C2……mais c'est un tertiaire et ça ne se calcul pas du tout pareil. Le journaliste a bien utilisé le "presque". Pour info, je suis en train de sortir une opération en maison groupées qui sera E3C2, j'ai bien entendu voulu viser le E4 mais il m'aurait fallu ajouter 20 panneaux photovoltaïques en plus des 6 que je mets pour avoir le label effinergie, sinon je passe sans panneaux. En faisant ça, je perds mon C2 pour redescendre en C1 à cause de l'impact de mes panneaux bien évidement ! et je perds aussi ma toiture végétalisée. Tout ça pour être producteur d'une électricité inutile car avec 6 panneaux j'atteins 77% d'autoconsommation puisque je fais mon chauffage + ECS (y compris pour le LL et LV) avec une chaufferie commune bois. Bref, c'était E3C2 ou E4C1 mais impossible d'arriver à faire du E4C2 !!! voilà ce que j'ai découvert. Pourtant j'ai des murs de 40cm avec un U autour de 0,10 , du triple vitrage, une double flux, une chaufferie bois !
Et pourtant, le BEPOS+ effinergie 2017 soit un E4C2 amélioré par les critères d'effinergie existe déjà chez Enertech voir https://www.observatoirebbc.org/construction/6274
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@ecolocost De 2 choses l'une, soit on considère que le PV est polluant en CO2 sur sa durée de vie. C'est à dire qu'il émet plus de CO2 qu'il n'en fait gagner et il faut arrêter toute installation PV en France. Mais il me semble que le bilan est quand même positif. Soit le déploiement des panneaux PV est bon pour l'énergie et les émissions de carbone, ce qui me semble être le cas, et il faut d'urgence revoir la méthode de calcul carbone ! Ce qui vous permettrait d'installer les panneaux PV pour être E4 !