Les promoteurs LCA FFB veulent grandir avec leurs partenaires industriels

Les promoteurs LCA FFB veulent grandir avec leurs partenaires industriels

Les Constructeurs et Aménageurs de la FFB veulent créer un lien fort entre les promoteurs adhérents et partenaires industriels afin d’optimiser les coûts de construction in fine. D'où leur première journée technique...




Sur les 900 adhérents affiliés à LCA-FFB, le jeune pôle maîtrise d’ouvrage de la Fédération française du bâtiment compte 200 adhérents promoteurs. Des adhérents présents dans les grandes métropoles mais aussi dans les territoires, alors que la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), plus ancienne (1971) revendique 600 adhérents.

 

C’est justement dans les territoires et notamment les zones B2 et C, que les promoteurs de LCA FFB souhaitent se développer. « Nous n’avons pas vocation à devenir le syndicat le plus important en nombre d’adhérents dans la Promotion immobilière, explique Grégory Monod, vice-président LCA FFB, en charge des promoteurs (en photo). Notre typologie d’adhérents est différente : ils ne viennent pas chercher la même chose, et d’ailleurs, certains de nos adhérents sont membres des deux organisations qui demeurent complémentaires ».

 

Soucieux d’apporter davantage de services au promoteurs, LCA a donc organisé une journée technique axée sur la coopération avec les partenaires industriels. « Ce lien fort entre acteurs industriels et constructeurs de maisons existait déjà au temps de l’UCI et l’UMF (Union de la maison française qui a fusionné en janvier 2016 avec l’Union des constructeurs immobiliers -UCI- de la FFB).

 

Création d’une commission partenaires promoteurs

 

Ce lien avec les industriels n’existait pas au niveau de la Promotion, reprend Grégory Monod. Nous avons donc créé, au début de l’année 2017, une commission partenaires-promoteurs, présidée par Jacques Julien, promoteur à Toulouse, afin de travailler sur le sujet.

 

Cette commission a travaillé pendant un an et a évalué les attentes réciproques des partenaires et adhérents. Elle a également mené des travaux concrets via 6 chantiers test (menés par 6 adhérents) relatifs à la future réglementation environnementale E+C- qui ont été restitués lors de cette journée technique.

 

« Les partenaires industriels ont besoin des promoteurs pour évaluer la performance de leurs produits notamment en termes de bilan carbone. Nous voulions donc expérimenter ensemble cette future réglementation avant son application en 2020 pour voir comment se comportent les bâtiments avec les solutions testées » explique Grégory Monod.

 

Les promoteurs face à la digitalisation des métiers

 

Cette journée technique a également permis d’évoquer un autre thème relatif à la digitalisation des métiers. « De nombreux adhérents subissent cette transformation digitale. Ils sont sollicités par de nouveaux prestataires qui veulent leur vendre, entre autres, de l’adwords (NDLR : programme de publicité en ligne de Google) et ils ont l’impression de ne plus maîtriser leur communication » souligne Grégory Monod.

 

La commission communication digitale a recensé les différentes initiatives des start-up au service des adhérents. Les nouvelles solutions numériques présentées* peuvent en effet aider à faciliter la commercialisation des logements des promoteurs.

 

« On a besoin de nos partenaires pour avoir des clients plus satisfaits, résume Grégory Monod. On oublie au final, que l’on a un utilisateur. Et il est vrai que nous sommes souvent beaucoup plus dans l’équation mathématique du logement que dans l’aspect bien être du client ».

 

Apprendre à travailler ensemble en amont du projet

 

Satisfaits de cette expérience de partenariat, les responsables LCA FFB ont en tiré plusieurs enseignements. « Nous avons beaucoup travaillé sur le label E+C- en modélisant des bâtiments pour qu’ils soient optimisés. Demain, il faudra travailler avec nos partenaires davantage en amont du projet et pas seulement sur le projet lui-même »

 

« Notre commission de partenaires réunit plus de directeurs techniques que de chefs d’entreprises. Dans la Promotion, les directeurs techniques, dans leur grande majorité, n’ont pas assez l’habitude de dialoguer avec les partenaires industriels.

 

Or, s’il faut analyser dès le départ un terrain pour évaluer ses émissions de carbone par exemple, il faudra intégrer ce réflexe qui comporte des enjeux différents de celui de l’analyse du projet en lui-même.

 

Un partenariat pour faire baisser les coûts de construction

 

Autre souhait du vice-président LCA-FFB : le partenariat peut aussi et doit servir avant tout à optimiser la construction du bâtiment. Comment ? En redécouvrant certains produits qui permettront d’optimiser le coût des logements.

 

« Les prix de la construction sont de plus en plus élevés et impactent les prix de vente des logements » souligne Grégory Monod. A terme, il se posera le problème de la solvabilité des acquéreurs. « Certains artifices fiscaux, dont le PTZ, permettent d’aider les acquéreurs mais à terme, on va atteindre les limites du système », pronostique Grégory Monod.

 

Il reste donc deux leviers qui permettraient de faire baisser les coûts : le premier étant le poste foncier. « Et là, nous attendons des propositions pertinentes du gouvernement pour que le foncier devienne une denrée moins rare et moins chère.

 

 

Les 200 promoteurs LCA-FFB ont assisté avec leurs partenaires industriels à la première journée technique organisée consacrée à leur métier.

 

« Il faut prendre notre destin en main »

 

Le second poste, concerne les coûts de construction, sur lesquels les promoteurs peuvent agir par le biais du procédé constructif en lui-même. « Nous pouvons faire baisser les coûts, pas seulement par le biais de la négociation commerciale, mais en optimisant la conception et la manière de construire les bâtiments, et donc en changeant nos habitudes…

 

L’implication de toute la chaine de partenaires, du bureau d’étude en passant par l’industriel et l’entreprise, peut ainsi faciliter cette réflexion. Exemples cités par le promoteur : le recours quasi systématique au béton banché isolé par l’extérieur, sur certaines opérations de promotion, s’avère, selon lui, plus coûteux que l’utilisation de la brique avec isolation par l’intérieur sur les petits ensembles (jusqu’à 5 étages). De la même façon, le béton optimisé avec rupteur thermique et isolation par l’intérieur peut être une autre solution.

 

« Nous agissons souvent par habitude parce les pièces écrites mentionnent certains procédés. Mais, il nous faut prendre notre destin en main et opter pour les meilleures solutions en fonction de la situation. C’est en ce sens que certains fournisseurs peuvent devenir des partenaires, en échangeant, en partageant avec nous et en s’adaptant aux diverses situations que nous rencontrons … » termine Grégory Monod.

 

*Kelfoncier (application de recherche foncière/urbanisme et big data), Cognicity (visites virtuelles et commercialisation), ikimo9 (comparateur muti-critères de logements neufs et mise en relation), HabX (plateforme de conception-suivi pour le logement neuf et expérience client) FinalCad (application de suivi de chantier numérisé et Bim) ou Mynotary (une plateforme de dématérialisation des actes de ventes et simplification)




Source : batirama.com / Fabienne Leroy

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