Pour mettre toutes les chances de votre côté, faites-vous accompagner !
Le processus de création d’entreprise exige de s’investir le plus souvent entre 18 et 24 mois. Avant tout, il est indispensable de parler de votre projet à vos proches car ils seront impactés au premier chef par ce changement de vie. Mais d’autres étapes capitales devront être respectées pour mener à bien le projet !
L’accompagnement des entreprises et le diagnostic se développent. Le taux de pérennité à 3 ans des entreprises est de 75-80 % lorsque le porteur de projet est accompagné par un conseiller spécialisé (contre environ 50 % sans aide).
Les chambres des métiers et de l’artisanat, du commerce et de l’industrie, les cabinets conseils privés et organismes professionnels proposent leurs services (gracieux ou à divers tarifs).
En amont de la création et tout au long du processus, un professionnel vous aidera à transformer votre idée en un projet solide. Il suivra aussi votre phase de démarrage, pendant 2 ans au moins.
Divers outils numériques d’accompagnement sont accessibles sur le Web, mais rien ne remplace un accompagnement humain personnalisé !
Evaluez votre détermination et vos ressources (des tests sur www.cci.fr). Côté savoir-faire, l’idéal est de justifier d’une qualification professionnelle ou d’une expérience d’au moins 3 ans dans l’exercice du métier dans lequel vous voulez entreprendre. Sans ce prérequis, il faudra se formeret débuter comme stagiaire ou salarié dans une entreprise du même secteur d’activité.
Après avoir vérifié que votre idée répond bien à un besoin, vous construisez votre « businessmodel », qui décrit comment l’entreprise va générer des revenus.
Indispensable, elle valide votre modèle économique par une enquête sur le terrain. Le but est de cerner le marché national et votre propre marché, notamment en caractérisant vos concurrents et vos futurs clients.
Vous pourrez ainsi ajuster votre business model et préciser la mise en œuvre de votre prestation (investissement en temps, en matériel, etc.), pour évaluer plus finement votre besoin de financement. Indispensable : évaluez les coûts de marketing et de communication.
Vous choisissez la forme et le statut juridique de l’entreprise, son régime fiscal et votre propre statut de chef d’entreprise (selon le degré de sécurisation souhaité, votre patrimoine personnel, votre situation familiale, etc.).
Grâce à l’étude de marché, vous évaluez le prix de vos prestations et le nombre de clients, et établissez ainsi un chiffre d’affaires et un bénéfice prévisionnels.
Le plan de financement est réalisé en étudiant les outils de financement les plus adaptés parmi les nombreux existants.Il prévoit l'ensemble des besoins pour démarrer et les ressources à mobiliser. Un financement adapté est une condition essentielle de pérennité de votre entreprise.
Dernière étape avant de donner vie à l’entreprise, vous préparez ce document pour présenter votre projet auprès des investisseurs. Le business plan vous aide à argumenter et convaincre, en étayant chaque point avec quelques chiffres et des explications adaptées au lecteur.
La demande d'immatriculation est déposée en ligne auprès d’un guichet unique, le Centre de formalités des entreprises (www.cfenet.cci.fr). Le CFE vous aide à rédiger votre déclaration de début d'activité et la transmet à tous les organismes obligatoires (INSEE, Répertoire des Métiers, Registre du Commerce et des sociétés, services fiscaux, caisse maladie, caisse retraite, URSSAF, Chambre de Commerce).
Technique, juridique, économique, commerciale ou managériale, la formation adaptée à vos besoins existeet peut bénéficier de financements.
Quelques pistes :
Le bâtiment représente 41 % des entreprises artisanales. 98% des entreprises du bâtiment ont moins de 20 salariés et totalisent 64 % du CA du bâtiment (74 milliards d’euros en 2016). Elles forment 79 % des apprentis (69 800 en 2016).
La forme juridique de l’entreprise dépend de vos besoins d’investissements, d’associés, de salariés, du développement envisagé de votre activité, du régime fiscal choisi, de la part de responsabilité que vous êtes prêt à assumer sur vos biens personnels, …
Hormis l’auto-entreprenariat (désormais dit micro-entreprise), qui reste une bonne option pour tester un projet ou pour lancer une activité secondaire, plusieurs solutions s’offrent à vous.
Pour s’orienter vers la forme juridique la plus adaptée :
Votre capital de départ peut être constitué de plusieurs investissements. Une part d’apport personnel est indispensable, que ce soit votre argent ou celui de vos proches. Car tout investisseur exige un capital initial personnel, souvent de 20-30 % des besoins en financement de votre projet. Chiffrer votre apport personnel permet donc d’estimer le montant des financements auxquels vous pouvez aspirer.
Certains réseaux d’accompagnement (Initiative France, Réseau Entreprendre, …) accordent un prêt d’honneur (à 0 %), sans garantie et sans caution personnelle, qui vient s’ajouter à votre apport personnel.
Prêts bancaires, prêts d’honneur, avances remboursables, exonérations sociales ou fiscales sont mobilisables pour compléter votre apport personnel. L’accès au crédit bancaire est facilité par l’intervention des sociétés de caution mutuelle et des fonds de garantie, qui prennent en charge une partie du risque.
Créée par les CMA, la Siagi est la seule société de caution mutuelle indépendante, interprofessionnelle et pluri-bancaire.
Pensez aussi au financement participatif, encore peu connu (plates formes de crowdfunding). Les CMA vous conseillent sur ce nouveau type de financement, complémentaire au crédit bancaire.
Véhicule utilitaire et outillage sont souvent les premiers investissements. Loués, ils allègent les dépenses initiales. Hormis les dépenses incontournables (petit outillage, stock de matériaux), viennent notamment grever le budget de départ les incontournables dépenses d’énergie, de communication, de formations, …
Côté assurances, la décennale et la responsabilité civile sont un minimum. Auxquelles peuvent s’ajouter les assurances locaux professionnels incendie, dégâts des eaux, vols de matériel, responsabilité biennale, garanties pertes d'exploitation, … Vous pouvez opter pour une assurance multirisques professionnelle spéciale artisans du bâtiment.
Vous pouvez faire appel à une société d'assurance, à une mutuelle d'assurance qui fournit des prestations d'assurance ; ou encore solliciter des intermédiaires, comme un agent général d'assurance (représentant une ou plusieurs sociétés d'assurance dans une zone géographique), ou un courtier (conseiller et négociateur des meilleures formules).
Les assureurs proposent des montants de primes forfaitaires aux TPE. Ou des tarifs préférentiels (PRO BTP propose - 30 % du tarif de référence la première année, puis - 20 % et - 10 %).
Bon à savoir
La reprise d’entreprise, qu’elle se fasse en continuité ou en mutation d’activité, par un collaborateur ou un membre de la famille, demande de plus gros moyens que la création (en moyenne 100 à 200 000 € de mise de fond).
La reprise d’entreprise offre de plus fortes probabilités de réussite (autour de 95 %) car elle possède déjà un savoir-faire, un équipement, une clientèle et une histoire. Un repreneur obtient plus aisément des financements bancaires.
Avantageuse sur les plans économique, fiscal et financier, la reprise d’entreprise familiale (en cession ou donation) doit cependant être bien préparée en amont pour éviter une passation de pouvoir parfois délicate. S'imposer en tant que patron et gagner la confiance des partenaires n’est pas toujours simple !
Se faire accepter par les partenaires, qu’ils soient employés, fournisseurs ou clients, passe par l’écoute et l’adaptation à l’environnement de l’entreprise. L’aide du cédant est bienvenue (voire indispensable !).
Les mois passés à dialoguer avec le cédant sont l’occasion de créer des liens, de récupérer (et de vérifier autant que possible) un maximum d’informations sur les résultats financiers, la clientèle, les qualifications des employés, les contrats de travail, les fiches de paie, l’état de l’outil de travail, etc.
Il n’est pas indispensable d’être du métier ; une vision extérieure permet de donner de nouvelles orientations et d’innover. Cependant, il faut se former et se confronter au savoir-faire professionnel pendant 6 à 10 mois. Sans omettre la formation à la reprise d’entreprise. Là aussi, l’accompagnement individualisé est un atout pour réussir.
Bon à savoir
Le coût à charge pour l’entreprise est limité et la plus-value importante. Former un apprenti vous engage sur 1 à 3 ans selon les cas (le plus souvent 2 ans). Prendre un apprenti peut être une première approche de l’embauche, moins contraignante économiquement qu’un salarié.
Outre la transmission de votre savoir-faire, vous gagnez une plus-value économique. Vous travaillez seul ? L’apprenti vous apporte plus d’autonomie sur les chantiers et un soutien psychologique non négligeable : vous créez une équipe ; avec une prise de risque partagée mais cohérente.
Pour être maître d’apprentissage, vous devez être titulaire d'un titre ou d'un diplôme de niveau équivalent à celui préparé par l'apprenti et justifier de 2 années d'expérience professionnelle (ou 3 ans d'expérience professionnelle en relation avec la qualification visée).
Le Centre de Formation d'Apprentisdu BTP partenaire vous conseille dans le recrutement, vous aide dans les démarches administratives et vous accompagne tout au long de la formation de l’apprenti.
Vous bénéficiez d’une exonération totale des cotisations sociales patronales et salariales pendant la durée du contrat d’apprentissage.Et d’une exonération partielle des charges fiscales.Vous bénéficiez d’aides de l’État (crédit d’impôt en faveur de l’apprentissage, aide à l’embauche d’un montant 1 100 € par trimestre d’exécution du contrat pendant un an) et de la Région (prime à l’apprentissage d’un montant minimal de 1 000 € par année de formation).
Devant la pénurie d’apprentis intervenue cette année, des expériences sont menées dans différents territoires pour tenter de mieux mettre en adéquation la demande et l’offre. En attendant les dispositions de la réforme en cours sur l’apprentissage, une plateforme numérique de mise en relation devrait voir le jour pour la rentrée 2018.
Jean-Christophe Repon, chef de file formation à la Capeb, rappelle les outils disponibles pour tout créateur d’entreprise.
« Les instituts du créateur repreneur d’entreprise sont des sortes de « pouponnières » dans lesquelles sont mis en relation le futur artisan et des partenaires spécialisés dans la banque, les assurances, etc., afin de mener à bien leur projet. »
Ces ICRE-BTP offrent un accompagnement individualisé de A à Z, avec un suivi post création pendant 3 ans.« 16 départements participent à ce réseau et accompagnent chaque année 800 à 1 000 porteurs de projets, aidant à la création d’environ 500 entreprises. Plus de 3 000 ont été aidées depuis la création des ICRE BTP. »
La Capeb défend par ailleursun titre de Responsable d’Entreprise Artisanale du Bâtiment de niveau bac+2. « Le REAB comprend 5 blocs de compétences. Ilest accessible par la formation professionnelle continue sur 50 jours ou par la Validation des Acquis d’Expériences pour les titulaires d’un Bac, ou d’un CAP, avec 3 ans en tant que second d’un responsable d’entreprise artisanale du bâtiment. »
Une Formation des Nouveaux Chefs d’Entreprise du bâtiment, parcours sur 27 jours, est par ailleurs proposé : « La FONCE est une formule allégée du REAB, mais elle aborde également les méthodes de gestion financière et commerciale, les règles fiscales et bases du droit du travail en entreprise du bâtiment, l’organisation du travail et les réglementations spécifiques au secteur. » Ces formations éligibles à la formation continue sont prises en charge.
Par ailleurs, une étude est en train d’être menée avec l’Institut supérieur des métiers entre novembre et janvier 2018, auprès de 1 100 entreprises dont 200 du BTP : « Elle aidera à mieux comprendre les raisons du tassement des créations reprises d’entreprises dans l’artisanat, qui ne peut s’expliquer uniquement par les effets de la micro-entreprise. Les résultats permettront de mieux accompagner les porteurs de projet .»
Bon à savoir
www.icrebtp.fr ; et un site pour chacun des ICRE-BTP départementaux pour un contact avec le chargé de Mission.