Porté par les incitations fiscales (crédit d’impôt équivalent à 40 % du coût du matériel), le marché du chauffe eau thermodynamique vit une embellie : 6 000 appareils sont installés chaque année en remplacement de cumulus électriques. L’offre produits est très variée, avec, fin 2010, pas moins de 79 modèles sous 34 marques différentes.
Les essais pratiqués en conditions normatives (banc d’essai) confirment les COP nominaux annoncés par les fabricants. La plupart tournent autour de 3,7. Une étude du Costic (Centre d’études et de formation pour le génie climatique et l’équipement technique du bâtiment) dont le rapport est à la disposition des professionnels, montre qu’en situation réelle et dans des conditions optimales de fonctionnement, l’efficacité moyenne des produits du marché donne généralement un COP autour de 1,8. Ce qui reste encore deux fois plus efficace qu’un chauffe-eau électrique à effet Joule.
Cette performance est comparable à celle du chauffe-eau solaire thermique (CESI) à appoint électrique, avec, sur ce dernier, l’avantage d’une installation plus simple. Cependant, elle peut diminuer avec l’augmentation de la température de consigne (dégradation des performances importante si T > 50°C), la baisse de température de la source froide, et la diminution du volume d’eau puisé.
Une analyse technico-économique montre que la facture d’ECS est comparable lorsque l’on installe un chauffe-eau thermodynamique et un CESI à appoint électrique. Il s’agit donc d’une alternative intéressante pour la production d’ECS. Les systèmes thermodynamiques ont donc effectivement de réels atouts à faire valoir, à condition de bien analyser les conditions de leur utilisation et installation.
Les installateurs doivent par exemple se montrer vigilants en ce qui concerne les systèmes sur air ambiant : installés dans un local de petites dimensions, il transforme celui-ci en « chambre froide » en quelques jours de fonctionnement. Un système sur air extrait a tôt fait, quant à lui, d’utiliser les calories de l’intérieur du logement si le débit d’air est important. Faire appel à un professionnel qualifié reste plus que jamais nécessaire pour éviter les contre-références. Sur les bâtiments à venir, passifs ou à très faible besoin en chauffage, l’ECS sera la variable essentielle pour la baisse des consommations électriques. C’est là qu’interviendra la performance d’un chauffe-eau thermodynamique.
Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson