À tous les instants de la vie, nous avons affaire au secteur du bâtiment. Ainsi, nous sommes en permanence usagers de bâtiments – logements, bureaux, ateliers, commerces, gares… –, parfois même nous en commandons la construction ou la rénovation…
Ce secteur qui répond aux besoins élémentaires des humains – se loger, être en sécurité… – est souvent qualifié de premier pourvoyeur du produit intérieur brut. En termes économiques, la production de bâtiment – construction et rénovation – compte pour environ 160 milliards d’euros. A cela, il faut ajouter l’activité de fabrication des matériaux de construction – des blocs béton à la peinture – qui est d’environ 50 milliards d'euros. Sur les quelque 2.500 milliards d'euros du PIB annuel de la France, ces activités portent la filière à près de 10 % de l’activité économique du pays.
Il faut y ajouter celles de tout l’environnement de ce secteur. On peut citer la maîtrise d’ouvrage qui commande des chantiers – promoteurs, État et collectivités locales, bailleurs sociaux, industriels, particuliers… –, les architectes et bureaux d’études qui les conçoivent, l’administration (ministères, agences…), les centres scientifiques et techniques (CSTB pour le bâtiment dans son ensemble, CTMNC pour les matériaux naturels de construction, Cerib pour les matériaux en béton, FCBA pour la construction bois, CTICM pour la construction métallique, Cetiat pour les équipements de chauffage, rafraîchissement et ventilation), les certificateurs et les normalisateurs (l’Afnor et les vingt bureaux de normalisation)… Sans oublier l’enseignement (du CAP aux écoles d’ingénieurs, les structures de formation continue comme l'Afpa…), les vendeurs (les agences immobilières), les notaires, les banquiers… Il y a dans ces métiers des compagnons sur chantiers, des gestionnaires d’équipes, des ingénieurs, des techniciens, des juristes, des économistes… qui contribuent à un énorme écosystème.
© pressfoto - Freepik
Pour classer les métiers du bâtiment, on peut se référer au travail mené par les organisations professionnelles (Fédération française du bâtiment – FFB – ou Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment – Capeb). Ces derniers distinguent différentes unions : maçons, charpentiers, couvreurs, électriciens, plombiers-chauffagistes, menuisiers, peintres… Ils se limitent aux métiers du chantier et ces structures font l’impasse, notamment, sur l’amont de la filière.
Autre source disponible : le site de l’Observatoire du BTP. Cette structure comprend les organisations patronales et salariés du bâtiment et des travaux publics et synthétise les données de l’Insee et celles apportées par les différentes parties prenantes. La base statistique indique l’existence de 683.504 entreprises du bâtiment en 2020. On peut confronter ce chiffre avec celui de la FFB qui annonce, pour 2021, 427.000 entreprises à activité principale en bâtiment. Le flou existe aussi autour des effectifs : l’Observatoire du BTP retient 1.106.227 salariés, la FFB, 1.245.000, voire 1,36 millions en 2023 dans sa dernière communication de conjoncture. Ces données font, là encore, l’impasse sur l’amont de la filière. À noter que la refonte du site est en cours.
© pressfoto - Freepik
L’Observatoire du BTP répartit les 1.106.227 salariés en trois catégories : 85.482 Ingénieurs, assimilés cadres (IAC), soit 8 % ; 233.174 employés, techniciens et agents de maîtrise (ETAM), soit 21 % ; et 785.503 ouvriers, soit 71 %. Elle distingue aussi 18.350 salariés en promotion immobilière.
La FFB relève une répartition identique avec un nombre supérieur de salariés (1.245.000) : 98.000 IAC, 260.000 ETAM et 887.000 ouvriers. Toujours selon les chiffres 2021 de la FFB, 35,2 % des salariés – 438.000 – travaillent dans le gros œuvre (terrassement, maçonnerie, structure, charpente, façade, couverture…) et 64,8 % – 807.000 – en second œuvre (menuiserie, réseaux hydraulique, électricité, chauffage, climatisation, ventilation, sanitaire et finition-décoration…).
Les métiers du BTP sont historiquement très masculin, mais la tendance est en train de diminuer. Nos articles sur la féminisation du BTP permettent d'en savoir un peu plus.
La maîtrise d’ouvrage rassemble indistinctement toutes les personnes physiques et morales qui commandent et financent des bâtiments. Il s’agit de promoteurs immobiliers, de bailleurs privés et sociaux, d’investisseurs institutionnels, d’industriels, de collectivités territoriales et de particuliers. Autant dire que leur nombre est important et difficile à cerner. Le maître d’ouvrage a le rôle de pilote d’une opération de construction.
© kues sur Freepik
À noter qu’ils peuvent se faire accompagner pour tenir les tâches importantes lors du déroulement d’un projet. Cette "maîtrise d’ouvrage déléguée" se voit décerner le mandat pour tout ou partie des attributions du maître d’ouvrage, qu’elles soient administratives, techniques (choix de l’architecte et des entreprises, réception de l’ouvrage), financières (paiement des prestataires).
La maîtrise d'ouvrage s’entoure aussi de toute l’expertise qui lui est nécessaire : spécialistes de la réglementation, notaires, juristes, assureurs, bureaux d’études, maîtres d’œuvre, bureaux de contrôle technique, coordonnateurs des opérations sur chantiers et entreprises.
Ce domaine, à lui seul, est aussi vaste que varié.
Leur métier est de concevoir les ouvrages sur la base du cahier des charges du maître d’ouvrage. Leur rôle est primordial à tous points de vue : ils doivent traduire la demande par le dessin du projet, assurer sa direction technique et sa conformité avec toutes les réglementations applicables (urbanisme, environnement, construction, sécurité…), suivre les procédures administratives, respecter le budget et les délais, coordonner les travaux jusqu’à la réception de l’ouvrage… Bons organisateurs, ils doivent aussi s’assurer d’une certaine résistance au stress. Ils partagent, avec les constructeurs, la responsabilité décennale du maintien de l’ouvrage.
© DC Studio - Freepik
L’Ordre des architectes, qui publie son bilan chaque année dans "Archigraphie", établit à 30.000 le nombre moyen d’architectes depuis 2010. Ce document fournit un profil détaillé de la profession. Le tiers (9.500) travaille en région Île-de-France (77 architectes pour 100.000 habitants pour une moyenne nationale de 45). Trois régions sont particulièrement bien couvertes : 3.600 cabinets en Auvergne-Rhône-Alpes, 2.800 en Occitanie, 2.600 en Provence-Alpes-Côte d’Azur. La Nouvelle-Aquitaine (2.400 agences) a enregistré en 2020 le plus grand nombre d’arrivées de nouveaux inscrits (+22 %). La profession vieillit – 50 ans en moyenne en 2020 contre 47 en 2000 –, l’âge moyen des entrants suit – 37,6 ans en 2019 contre 36,3 ans en 2003 – et l’ancienneté professionnelle moyenne a augmenté de pratiquement 3 ans en 20 ans (18,8 ans en 2019 contre 16 ans en 2002).
L’évolution la plus marquante des dernières années est celle du statut juridique : autrefois majoritairement en professions libérales ou indépendants, ils sont aujourd’hui majoritairement dirigeants d’une société d’architecture sous le statut d’associé. Un phénomène qui tient au choix des plus jeunes d’entre eux. À noter que 9 % des indépendants sont auto-entrepreneurs. Ce statut est en forte baisse. Ils étaient 21 % en 2014.
Selon la Mutuelle des Architectes de France (MAF), qui assure 90 % de la profession, ces concepteurs interviennent sur des chantiers d’un montant total annuel de l’ordre de 60 Mds€, soit 40 % de la production de bâtiments. Ils opèrent majoritairement dans le neuf (65 % de leur activité), essentiellement en construction non résidentielle (tertiaire, commerce, enseignement et santé). La rénovation compte pour 35 % de leur chiffre d’affaires, majoritairement en logement. Mais en nombre de chantiers, le logement individuel et collectif représente 55 % de l’activité. À noter que les chantiers privés forment plus de 70 % de leur activité, les marchés publics, moins de 30 %.
Les architectes suivent un enseignement supérieur en trois cycles : licence, master, doctorat. Le master (bac + 5) donne accès au diplôme d’architecte diplômé d’État (ADE). Le doctorat (bac + 6) permet d’obtenir l’Habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en son nom propre, ou HMONP (ex-architecte DPLG). Seul ce dernier diplôme permet d’accéder à l’Ordre des architectes. Chaque année, environ 1.000 étudiants sont diplômés ADE, et 1.500 HMONP.
Il est aussi possible d’accéder par bac + 7 au Diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) proposé avec quatre mentions : projet urbain, maîtrise d’ouvrage, risques majeurs ou patrimoine. La France compte 22 écoles d’architecture, dont six à Paris. La formation continue des architectes est obligatoire : 20 heures par an ou 60 heures sur trois années consécutives. Elle est dispensée par les organismes du réseau pour la formation continue des architectes (REFC’A). L’un des plus connus est le GEPA.
Qu’il s’agisse de sol, de structure, d’équipements – de la thermique à l’acoustique… –, les architectes, concepteurs généralistes, ont besoin d’ingénieurs pour calculer et valider tous les aspects de leurs créations. À travers leurs principaux représentants – Cinov Ingénierie et la Fédération Syntec –, on dénombre environ 20.000 entreprises dans le secteur de l’ingénierie technique. Elles sont rassemblées sous l’acronyme de BETIC, pour "Bureaux d’études techniques – Ingénieurs conseils". Cette appellation comprend aussi des ingénieurs de l’industrie. Ces entreprises rassemblent quelque 260.000 salariés. La moitié des entreprises sont basées en région parisienne.
Parmi elles, on compte de très grands groupes pluridisciplinaires (structure, thermique, énergie, électricité, automatisme et régulation…) et internationaux qui rassemble plusieurs milliers de salariés : 16.000 chez Egis, 3.000 chez Setec, 1.500 chez Ingérop… Mais 85 % des structures comptent 1 à 9 salariés, pour une part majoritairement cadres et professions intermédiaires (57 %) et pour l’autre employé, technicien agent de maîtrise (Etam ; 38 %). Ces petites entités sont généralement spécialisées : structures, énergie, thermique et fluides, amiante…
©Freepik
Les praticiens ont reçu leur formation en écoles d’ingénieurs. Il en existe près de 200 en France, qu’il s’agisse du réseau des INSA (Instituts nationaux des sciences appliquées), des écoles d’ingénieurs du CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), des Écoles des Mines (Albi, Alés, Douai, Nancy, Paris), des 15 écoles Polytech… Il faut y ajouter les formations courtes des techniciens, comme les diplômes bac + 3 tels que les bachelors universitaires de technologie sur la construction durable, la transition et l’efficacité énergétique (en IUT) ; la licence professionnelle sur les métiers de l’énergétique, de l’environnement et du génie climatique (en IUT, dans certains Cnam et à l’Université) ; les bac + 2 tels que les brevets de technicien supérieur (BTS) fluides, énergie et domotique, s’enseignent en centre de formation des adultes (CFA) et en lycées professionnels.
Ces ingénieurs et techniciens des BET maintiennent leurs connaissances à niveau grâce à une offre abondante de formations professionnelles continues auprès de structures telles que les écoles CESI, les centres du CNAM en régions… Ces sessions peuvent être financées par les opérateurs de compétences (Opco) Atlas ou Fafiec.
A titre d'expemple, notre portrait de deux ingénieures à la tête du projet Tywell de Delta Dore.
Sur le panneau de chantier apparaissent souvent d’autres mentions d’intervenants qui forment des professions essentielles.
© Senivpetro - Freepik
Dans les constructions existantes, le géomètre a aussi pour mission de produire les informations pour estimer la valeur d’un bien, notamment au regard de la loi Carrez qui fixe la méthode de calcul des surfaces des biens immobiliers résidentiels ou commerciaux. Il intervient aussi auprès des collectivités pour alimenter en données les services d’information géographique utilisés par différents services (cadastre, urbanisme…).
La formation des géomètres est principalement assurée par l’École supérieure des géomètres et topographes (ESGT), école d’ingénieurs dépendante du Conservatoire national des Arts et Métiers et basée au Mans. Pour développer les effectifs de cette profession, cet établissement est en lien avec l’INSA de Strasbourg, et l’ENSG, École nationale de sciences géographiques (ou "géomatique"), basée sur le campus de Champs-sur-Marne (93). Il est aussi possible de se former au métier de technicien géomètre dans plusieurs centres Afpa. Outre de bonnes connaissances scientifiques, il est recommandé à ces professionnels d’avoir une bonne condition physique pour crapahuter et porter son matériel sur les chantiers…
Pour reprendre la classification classique sur le terrain, il faut rassembler les métiers en trois grands groupes : le clos-couvert, le second œuvre technique et la finition-décoration.
Cette catégorie rassemble, d’une part, les métiers du gros œuvre – ceux de production de la structure d’un bâtiment et qui en assurent sa stabilité – et d’autre part, de la menuiserie extérieure et des façades.
Plutôt classées en "travaux publics", ces entreprises sont au nombre de 27.281, selon l’Observatoire du BTP. La Fédération nationale des travaux publics indique quelque 50.000 salariés dans ce secteur. Impossible de faire la part de ceux qui travaillent dans les entreprises de bâtiment et celles spécifiquement "routières". Ce métier a pour objet de préparer le sol où sera construit le bâtiment. Il est ouvert aux titulaires de diplôme du CAP "routes" ou "conducteur d’engins", au bac pro "travaux publics" ou "technicien du bâtiment, organisation et réalisation de gros œuvre". Il nécessite une bonne condition physique, un respect des consignes et un souci de qualité.
Une fois le site préparé, ils sont les premiers à intervenir. L’Observatoire du BTP compte 178.036 entreprises, soit 26 % de la filière bâtiment. L’Union des métiers du gros œuvre (UMGO) de la FFB rassemble 15.000 entreprises et 460.000 salariés, toutes fonctions confondues.
© Senivpetro - Freepik
Travaillant en équipe, ces professionnels se doivent d’être endurants et précis pour réaliser l’enveloppe des bâtiments – radiers, murs, dalles, cloisons… Les formations initiales pour accéder au métier vont du CAP "construction maçonnerie" au BTS "enveloppe du bâtiment". La formation continue est proposée par de nombreux centre Afpa.
Les 10.000 entreprises de charpente recensées par l’observatoire des métiers du BTP compteraient quelque 13.200 salariés. Ces professionnels réalisent communément la toiture des constructions. Avec le développement de la construction à ossature bois, ils peuvent être amenés à réaliser l’ensemble du clos-couvert : murs, toit, menuiserie extérieure.
L’offre de formations initiales se compose des CAP et BP (brevet professionnel "charpentier bois", du bac pro "Études bâtiment" et "technicien constructeur bois", du BTS "Système constructif bois et habitat", de licences pro "bâtiment énergie positive et construction bois", "bois et construction", "responsable de production en industrie bois" et "bois et environnement, méthodes et mise en œuvre". La formation continue à l’Afpa porte sur la charpente bois et la construction de maisons à ossature bois.
Portrait de Marie-Pierre Marie, couvreuse, sur ce lien. © E. Jeanson
La filière compterait 30.453 entreprises. Ce métier est l’un des plus variés puisqu’il associe des savoir-faire techniques et esthétiques. Technique parce que d’une part, il demande de maîtriser la géométrie, le métré et le dessin des toits et, d’autre part, il demande d’ajouter aux fonctions traditionnelles de mise hors d’eau du bâtiment, des connaissances en thermique (isolation, réduction de l’absorption de chaleur par les toitures terrasses) comme en production d’énergie (pose des capteurs photovoltaïques ou thermiques). Esthétique, car il s’agit d’habiller une charpente et de répondre aux critères architecturaux locaux. Le métier de couvreur est dispensé dans le cadre de CAP "couverture", BEP "technique du toit", brevet professionnel de "couvreur", BTS "enveloppe du bâtiment" ainsi qu’en formation continue de couvreur-zingueur.
L’Observatoire du BTP compte 25.544 entreprises de ce secteur, soit 3,4 %. Aussi appelés serruriers, menuisiers métalliques, ces professionnels travaillent les métaux – acier, aluminium, fer – pour leurs usages en bâtiment : structure, charpentes, façades attachées, menuiserie extérieure… Ils opèrent en atelier ou ils maîtrisent les outils numériques de conception et de découpe des pièces ainsi que toutes sortes de machines pour profiler, plier, assembler…
L’éventail des formations de métalliers s’étend du CAP de "serrurier-métallier", au BP (brevet professionnel) de serrurerie-métallerie, au bac pro "ouvrages du bâtiment" ou "réalisation d’ouvrages chaudronnés et de structures métalliques" et au BTS "construction métallique". Le métier est réputé demander de la précision et de la méticulosité dans l’exécution des pièces.
Deux futurs menuisiers, étudiants chez les Compagnons du Devoirs d'Occitanie. Article complet ici. Photo © Emilie Wood
On compte 65.614 entreprises de menuiserie, soit 9,6 % de la filière, selon l’Observatoire du BTP. Ils travaillent divers matériaux : bois, PVC, aluminium. Leurs interventions ont pris de l’ampleur au fil du temps. Initialement poseurs de portes, fenêtres, escaliers, parquets, placards..., il leur est souvent confié les lots de pose d’isolants, de cloisons de distribution des pièces…
Opérant avec précision – on dit couramment que le maçon tolère le centimètre quand le menuisier travaille au millimètre -, ils s’imposent des règles d’esthétique.
Leurs formations sont le CAP "menuiserie de bâtiment et d’agencement", le BEP "bois et matériaux associés", le BP "menuisier", le bac pro "bois : construction et aménagement du bâtiment", le bac technologique "sciences et technologies industrielles" spécialité "génie civil option bois et matériaux associés", BTS "systèmes constructifs bois et habitat". La formation continue en menuiserie et agencement est assurée par les centres Afpa.
Les métiers du second œuvre portent sur l’aménagement des parties intérieures et habitables des constructions.
© Freepik
Au nombre de 38.302 entreprises, soit 5,6 % de la filière, ces métiers sont très différents. Traditionnellement, le premier – le plâtrier – intervient après le maçon pour préparer les supports, murs ou plafond. L’évolution de la profession, avec la généralisation de la plaque de plâtre à partir des années 60-70, a progressivement orienté ces professionnels vers le second, véritable spécialisation technique : la pose d’isolants à vocation thermique ou acoustique. Les organisations professionnelles Capeb ou FFB les rassemblent dans le même groupe professionnel. On distingue cependant les entreprises dites polyvalentes, qui maîtrise aussi bien les techniques du plâtre que celle d’isolation, les plaquistes spécialisés, et les spécialistes du patrimoine, plâtriers ou staffeurs ; ces derniers créent toutes sortes de formes de fortes épaisseurs et résistantes (corniches, plafonds…) à l’aide d’un mélange de plâtre et de liant végétal (de la filasse).
Les plaquistes peuvent acquérir leurs formations dans le cadre du CAP "Plaquiste-plâtrier", du BEP "Finitions" avec mention "peinture, maçonnerie de briques et plaquiste", du brevet professionnel "Plâtrerie et plaques", du bac pro "Aménagement finitions", du bac technologique "Sciences et technologie de l’industrie et du développement durable" et du BTS "Aménagement-Finitions". dans ce domaine aussi, les centres Afpa proposent des mises à niveau pour les plâtriers et staffeurs.
L’observatoire du BTP dénombre 86.857 entreprises de ce secteur, soit 13 % de la filière. Au fil du temps, cette profession a rassemblé de très nombreuses spécialités : installations de "courant fort" pour tous les types d’usages (domestiques, tertiaires, de santé, de spectacle, commerciaux et industriels pour tous types d’activités), mise en place des technologies de "courant faible" pour la téléphonie, la sécurité, l’informatique, la commande et la régulation. Depuis quelques années, d’autres marchés se sont ouverts : la production d’électricité par l’exploitation des énergies renouvelables, le stockage d’énergie, l’installation d’équipements thermiques (climatisation, groupes de ventilation, pompes à chaleur, ballons thermodynamiques…) et la pose de postes d’alimentation des véhicules électriques…
L’accès à ces métiers est possible par un très large choix de formations initiales : CAP et BP d’électricien, bac pro "Métiers de l’électricité", bac STI2D option "Énergie et environnement", BTS électrotechnique, BUT "génie électrique et informatique", licence pro mention "Domotique", "Métiers de l’électricité et de l’énergie", "Énergies renouvelables et efficacité énergétique des bâtiments" et "Coordinateur technique pour les installations électriques", écoles d’ingénieurs en automatismes, télécommunications et réseaux. Les centres Afpa fournissent la formation continue des techniciens et installateurs de ces métiers.
L’Observatoire du BTP dénombre 35.609 entreprises, soit 5,2 % de la filière bâtiment. Ces métiers se sont rapidement développés au cours des "Trente glorieuses" avec la généralisation du chauffage central et des concepts de confort et d’hygiène du corps. Ce qui a conduit à développer les équipements et les systèmes – chaudières, circulateurs, radiateurs, régulateurs – pour diffuser la chaleur et fournir de l’eau chaude sanitaire dans pratiquement tous types de bâtiments.
Ces professionnels ont aussi participé au développement des solutions de conditionnement d’air des locaux – climatisation, ventilation – qui sont apparus dans les bâtiments tertiaires, résidentiels, de santé, de sport… Accessibles aux professionnels méticuleux, ces métiers demandent des connaissances en thermodynamique et énergies (gaz, électricité, renouvelables) et sont devenus des domaines d’expertise pour des techniciens et ingénieurs.
Les formations initiales comptent le CAP "Installateur thermique", la MC (mention complémentaire) "Maintenance en équipement thermique individuel", le BEP "Installation des systèmes énergétiques et climatiques", les Bac Pro de techniciens en installation et maintenance en systèmes énergétiques et climatiques, des brevets professionnels en maintenance et installation de génie climatique, un BTS "Fluides, énergies, domotique", un BUT "Métiers de la transition et de l’efficacité énergétique".
La formation continue est diffusée par les centres Afpa et par le Costic de Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
Ces professionnels se retrouvent parmi les 52.324 entreprises recensées par l’Observatoire du BTP, soit 7,7 % de la filière. Leur savoir-faire comprend la pose des appareils sanitaires – éviers, lavabos, baignoires, douches, WC et leur robinetterie..., leur liaison avec les réseaux d’alimentation et d’évacuation, et la pose des parois ou meubles.
La formation comprend un CAP "Monteur en installations sanitaires", un brevet professionnel (BP) "Monteur en installations de génie climatique et sanitaire" et un BTS "Maintenance des systèmes – option B systèmes énergétiques et fluidiques".
En fin de chantier, ces professionnels sont chargés de la décoration des surfaces extérieures et intérieures. Une opération pas si superficielle qu’il pourrait y paraître : ils doivent répondre au cahier des charges précis des architectes.
Ce métier rassemble 33.218 entreprises, selon l’Observatoire du BTP (4,9 % de la filière bâtiment). Ce professionnel de l’esthétique des sols et des murs travaille généralement en binôme avec les autres intervenants – maçons, plâtriers et installateurs sanitaires – avec qui il va discuter des réservations à ménager selon l’épaisseur des céramiques, de préparation des supports. Il peut aussi être amené à préparer des supports tels que des plans de cuisine, des paillasses de laboratoire…
© DR
La formation initiale comprend les CAP et BP "Carreleur Mosaïste" et le titre professionnel (TP) "Carreleur-chapiste". Les centres Afpa forment aussi au TP "Carreleur-Chapiste".
Le site de l’Observatoire du BTP compte 81.251, soit 12 % de la filière bâtiment. C’est le dernier corps d’état à intervenir sur une construction pour traiter façades, murs, plafonds et parfois les sols lorsqu’ils sont techniques, en industrie notamment. Méticuleux et soigné, le peintre est aussi un technicien qui sait choisir les produits, les moyens techniques de pose et les équipements de sécurité selon les supports et les environnements.
© cookie_studio - Freepik
La formation initiale comprend les diplômes tels que CAP et BP "Peintre applicateur de revêtements", les titres professionnels (TP) "Peintre décorateur", "Peintre en bâtiment" et "Façadier peintre", et le brevet de maîtrise (BM) "Peintre en bâtiment". Les centre Afpa proposent la formation qualifiante de "Peintre en bâtiment", d’une durée de huit mois.
Les chantiers ont aussi besoin d’intervenants spécifiques pour assurer le bon déroulement des opérations. À ce titre, il faut citer :
© Freepik
Les opérations nécessitent aussi un encadrement efficace mené par des professionnels de terrain dotés de réels capacité de commandement :
© Zinkevych sur Freepik
Ces gestionnaires de chantiers sont généralement titulaires d’un Bac Pro "Travaux publics" ou "Technicien du bâtiment", d’un Bac Technologique "STI2D" (Sciences et technologies de l'industrie et du développement durable), d’un BTS "Bâtiment" ou "Économie de la construction", d’une Licence Pro "Conducteur de travaux" ou d’un diplôme d’une école spécialisée (ISCO Grenoble, ESTP Paris, ENTE d’Aix-en-Provence ou Valenciennes).
La part grandissante prise par la performance énergétique des bâtiments et le développement de la rénovation énergétique a produit l’apparition de nouveaux intervenants.
Les opérations de rénovation thermique sont soumises à la commande des travaux à une entreprise qualifiée et certifiée "Reconnu garant de l’environnement", dite RGE. Ces professionnels du gros oeuvre, de l’isolation ou de l’équipement technique (chauffage, production d’eau chaude) se soumettent à l’inspection de leur chantier par des auditeurs énergétiques, experts recrutés dans tout le territoire. Ce sont généralement des ingénieurs et techniciens chevronnés. Plusieurs organismes recrutent ces prestataires : Qualibat, Qualit’EnR, Qualifelec, Cerqual, Certibat.
Désormais bien connu de tous les acheteurs de logements, ce document est traité par un professionnel certifié. De nombreux organismes proposent une formation et/ou un examen théorique et pratique de certification : Afnor Certification, Dekra, Qualit’compétence, QualiXpert…
Poste créé par la loi Climat et Résilience de août 2022, ce professionnel est obligatoire dans le cadre du financement des chantiers de rénovation performantes et globales d’un montant de plus de 5.000 € financés par MaPrimRénov'. Cet intervenant, indépendant et neutre par rapport aux intervenants sur le chantier, est un assistant à maîtrise d’ouvrage ou un opérateur agréé par l’État. Il suit les travaux de leur définition à leur réception. Ces prestataires sont architectes, auditeurs énergétiques qualifiés et certifiés RGE.
Depuis la loi de programmation de l’énergie de 2005, les fournisseurs d’énergie sont obligés d’œuvrer à… réduire les consommations d’énergie qu’ils vendent. Au fil des ans, s’est ainsi développé un marché de "certificats d’économie d’énergie" (CEE), pris en charge par des mandataires qui les remontent ainsi aux "obligés".
Cette activité très spécifique repose sur l’exploitation des "fiches d’opérations standardisées" régulièrement mises à jour par les parties prenantes : l’administration (la Direction générale de l’énergie et du climat), le gestionnaire (l’Ademe) et l’interlocuteur des différents secteurs professionnels (bâtiment, agriculture, industrie...), l’ATEE (Association technique énergie environnement). Les mandataires sont des experts de la maîtrise de l’énergie chargés d’accompagner particuliers, bailleurs, industriels… pour orienter leurs opérations vers les solutions permettant d’optimiser le volume d’aide CEE et de réduire le reste à charge.
Ce métier apparu avec la loi de février 2020 sur la lutte contre le gaspillage s’inscrit parmi ceux de la transition énergétique. Il a pour objet de discerner les produits et matériaux lors des démolitions et de dresser leur historique afin de les réutiliser. Ce métier est accessible aux personnes certifiées sur les risques liés au bâtiment (amiante, plomb, gaz, électricité, DPE, termites) qui suivent une formation technique spécifique.
© Freepik
Depuis une dizaine d’années, l’informatisation de la production de plans de construction a évolué vers une exploitation de plus en plus forte des possibilités de collaboration et de synthèse. Celles-ci sont pilotées par le BIM Manager dont le rôle d’intermédiaire entre l’architecte, les bureaux d’études et les entreprises a pour vocation d’améliorer la rentabilité et la qualité du chantier.
La quasi totalité de l’industrie dédiée à la production de produits et composant pour le bâtiment est regroupée au sein de l’AIMCC. Les 7.000 entreprises adhérentes développent un chiffre d’affaires qui atteint 50 Mds€, ce montant comprenant les 5 Mds€ de la Fipec, syndicat des industries de la peinture, des encres et adhésifs qui l’a rejoint récemment. Ces entreprises rassemblent environ 470.000 emplois.
Ici, le portrait de Caroline Semin, directrice générale de l'entreprise Semin, spécialisée dans la fabrication de plâtres, enduits et colles.
À cette industrie, il faut aussi rajouter celles des équipements, qu’il s’agisse des engins de chantier pour la route ou le bâtiment (environ 3 Mds€ de chiffre d’affaires par an selon de syndicat Seimat), des constructeurs et entreprises de l’échafaudage et de l’étaiement (840 M€/an) ainsi que les fabricants d’outillage électroportatif ou à main…
Enfin, l’évolution du secteur de la construction sous l’impulsion du numérique depuis plusieurs décennies a produit le développement d’une informatique de conception et de gestion des chantiers incontournables : les logiciels de dessin se sont mués en outils de building information modeling (BIM). L’évolution de la construction devrait se poursuivre en associant les concepts industriels de production qui se sont récemment développé. La construction modulaire "hors site", l’impression 3D de murs en béton devraient ainsi cohabiter et entraîner le développement de solutions aussi techniques que traditionnelles telles que les structures bois et biosourcés.
Entre les industriels et les chantiers figure des acteurs incontournables : les distributeurs. Cette fonction commerciale et logistique est, selon la fédération professionnelle FDMC, pourvue de 4.250 entreprises (y compris le négoce du bois) qui comptent 88.000 actifs. Ce secteur produit un chiffre d’affaires de 21 Mds€. Il recrute annuellement entre 15.000 et 20.000 salariés, principalement aux fonctions de magasiniers, attachés technico-commerciaux et vendeurs-conseil. Il propose aussi des contrats d’apprentissage – plus de 2.500 en 2021 – et des contrats de professionnalisation – 500 en 2021.
Sur les métiers :
Sur les industries :
Sur les centres scientifiques et techniques :
D’autres structures à connaître :
Sur la maîtrise d’œuvre du bâtiment :