Cet index qui compare les coûts de construction dans 50 métropoles mondiales est à destination des investisseurs. Il offre un décryptage des facteurs expliquant les coûts par grandes zones géographiques et d’influences, et propose une analyse des grandes tendances du secteur.
Les villes les plus chères sont les grandes villes américaines et européennes, loin devant les métropoles d’Asie (à l’exception de Hong Kong) et du Moyen-Orient.
L’Europe et les Etats-Unis restent ainsi des « hot spots » reconnus en termes de croissance de la construction pour les prochaines années. Avec, en conséquence, une pression supplémentaire sur les coûts compte-tenu des ressources limitées en main-d’oeuvre.
« Les investisseurs et promoteurs qui cherchent des solutions pour réduire ces coûts dans ces régions du monde doivent se tourner vers des méthodes innovantes, basées sur les technologies digitales, réduisant les interfaces et les intermédiaires », commente Nicolas Boffi, City Executive Paris chez Arcadis.
Certaines sociétés et startups aux Etats-Unis et en Asie veulent ainsi favoriser la construction hors-site et la préfabrication. Par ailleurs, elles envisagent de réinternaliser des activités habituellement sous-traitées pour mieux maîtriser la chaîne globale de construction.
« Des grands groupes de construction et des investisseurs s’intéressent de près à ces sociétés qui veulent réinventer le secteur en inversant le modèle d’externalisation des risques », poursuit Nicolas Boffi.
Une petite révolution dans le domaine de la construction : « car ces cinquante dernières années, la productivité a très peu évolué, les investissements dans la R&D étant limités par les marges faibles du secteur. Les sociétés qui adopteront rapidement les outils digitaux en tireront des bénéfices en termes de data de très bonne qualité ; elles bénéficieront d’un avantage compétitif considérable pour réduire leurs coûts de construction », conclut Nicolas Boffi.
Paris est à la 18e position. La capitale française affiche des coûts de construction médians qui ne sont pas les plus élevés en Europe. « Toutefois, la concomitance de grands chantiers au cours de la prochaine décennie (Grand Paris Express, CDG Express, JO, etc.) et d’un contexte général favorable au retour des investissements immobiliers (taux d’intérêts faibles, Brexit, etc.) va accentuer la pression sur les coûts », explique Nicolas Boffi.
L’effet JO sera assez limité dans son ensemble compte tenu des investissements raisonnables en infrastructure et en équipements dans le programme de Paris 2024.
En revanche, le Grand Paris Express risque de générer des effets de distorsion importants dans le secteur des terrassements et des ouvrages souterrains. En 2016, la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) avait ainsi indiqué que le chiffre d’affaires de ce secteur était de 500 millions d’euros en Ile-de-France.
En comparaison, pour le seul projet du Grand Paris Express, il est prévu des volumes d’activité annuel de terrassement trois à quatre fois supérieurs à ce chiffre durant la prochaine décennie.