Nouvelle norme béton (2ème partie)

Nouvelle norme béton (2ème partie)

Réaliser du béton sur chantier : avec ou sans contrôle ? La fabrication du béton sur site est devenue plus contraignante depuis l’application de la nouvelle norme béton NF EN 206-1. L’artisan maçon doit, en effet, se conformer aux règles du jeu de ce nouveau référentiel. Et faire contrôler son béton pour des ouvrages au delà de 20 Mpa.




 

Il faut rappeler que cette norme est applicable à tous les bétons à caractère structurel et ce, quel que soit le type de bétons, à savoir le béton prêt à l’emploi ou le béton de chantier, objet de cet article. Depuis toujours, le béton fabriqué sur site est synonyme d’indépendance, car, outre la fierté de produire le béton de son ouvrage, le maçon peut choisir ses constituants ou ses formulations… Par ailleurs, le maçon n’est plus tributaire du BPE qui ne le livrera pas pour des petits métrés, ou à des conditions économiquement défavorables. Dés lors, fabriquer son béton n’est pas une coquetterie d’artisan, mais plutôt une question de bon sens, à condition de respecter la norme. La nouvelle norme distingue deux types de béton de chantier :beton1-374.jpg

 

♦ le béton à la bétonnière ou Béton à Composition Prescrite dans une Norme (BCPN) destiné à l’artisan maçon

 

♦ le béton de centrale ou Béton à Composition Prescrite stricto sensu (destiné aux entrepreneurs disposant de centrale de chantier de capacité de 500, 700, 1000 litres de béton que Bâtirama n’étudiera pas).

 

Source: batirama.com / Bertrand Lemoine

 

L'artisan devra être encore plus rigoureux par rapport à ses dosages.

 

 

 




 

Le contrôle du béton sur chantier par l'utilisateur

 

beton2b-374.jpgNota : il existe trois catégories de chantiers, A, B et C, classées selon leur importance ; la catégorie C correspondant à des ouvrages de plus de 16 niveaux. 

 

Le Béton à la bétonnière ou le BCPN*

 

*béton à Composition Prescrite dans une Norme

 

Le béton à la bétonnière ou BCPN concerne deux types de béton de chantier : l’un sans contrôle, réservé aux ouvrages jusqu’à 20 MPa, et l’autre, avec contrôle de laboratoire, destiné aux ouvrages de plus de 20 Mpa.

 

1. Le BPCN sans contrôle : jusqu'à 20 MPa

 

beton3-374.jpgLe BCPN est un béton de chantier défini par son dosage en ciment (article 4.5.3 du DTU 21). Il pourra justifier d’une résistance caractéristique maximale de C20/25 pour des classes d’exposition courantes X0, XC1, XC2, XC3, XC4, XD1 et XF1 et des ouvrages de catégorie A au sens du DTU 21 (R + 2 + 1 sous sol). Rappelons que la catégorie A, au sens du DTU 21 de juin 2004, correspond à des chantiers de petite importance, comme des constructions comportant au plus deux étages sur rez-de-chaussée et un sous-sol. La résistance caractéristique maximale en compression à 28 jours, attribuable a priori à ces bétons, sans justification par essais, est plafonnée, en fonction du dosage en ciment aux valeurs suivantes :

 

 

 

beton4-374.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le surdosage en ciment et la limitation de résistance (400 kg pour un C20/25) du tableau ci-dessus permet à l’artisan de ne pas réaliser d’essais de consistance ou de résistance. En effet, si 400 kg de ciment par m3 de béton ne permettent pas d’atteindre une résistance de 20 MPa, autant changer de métier ! Cependant, cette limitation de 20 MPa (19 pays sont concernés) constitue un véritable handicap pour l’artisan. En effet, de nombreux éléments structuraux doivent témoigner d’une résistance caractéristique de 25 MPa… Comment l’artisan pourra-t-il réaliser ses linteaux, ses poutres dans ce contexte, en rappelant que, compte tenu des volumes concernés, le BPE ne le livrera pas ? Toutefois si le champ d’application du BCPN sans contrôle est limité, il n’en demeure pas moins vrai que le BCPN de résistance caractéristique de 20 MPA permet de réaliser des fondations superficielles, des voiles intérieurs ou extérieurs protégés de l’humidité ou des dallages de maisons individuelles.

 

2. Le BPCN avec contrôle : au delà de 20 MPa

 

beton5-374.jpgS’il veut réaliser des ouvrages au delà de 20 Mpa (tels que des linteaux, ou des poutres), l’artisan devra, selon la nouvelle réglementation, les faire contrôler. Autrement dit, il suffit à l’entrepreneur de faire réaliser et casser par un laboratoire quatre éprouvettes le jour de la réalisation de sa première gâchée.Il disposera ainsi d’un document qui justifiera que le béton réalisé, et compte tenu des matériaux et du dosage, a une résistance donnée. Une fois ce document acquis, l’artisan pourra, avec l’accord de son assureur l’associer aux documents de ses marchés futurs, et le conserver quelques années.Certes, il s’agit d’un changement d’habitude à intégrer dans les gestes professionnels de l’artisan, mais le jeu en vaut la chandelle. Non, seulement, le coût d’un tel contrôle (voir quelques adresses de laboratoires ci-dessous) demeure limité (environ 150 €), mais qui plus est, le professionnel pourra justifier du sérieux de sa démarche et la valoriser auprès de ses différents clients.

 

Quelques adresses de laboratoires 

 

• CEBTP - Route de Limours - 78470 Saint Rémy les Chevreuses

• Rincent BTP Services - "Parc Elysée " 39, rue Michel-Ange - 91026 Evry Cedex

• Sigma Béton - 4, rue Aristide Berges - 38080 Isle d'Abeau




 

Voici l’exemple d’un dosage béton fait à la bétonnière : le dosage à 350 kg de ciment/m3 de béton et pour un sac de ciment de 35 kg et de classe 32.5.

beton6-374.jpg

 

Une bétonnière de 175 litres de capacité utile permet d’utiliser 1 sac de ciment et par conséquent le volume de béton sera de 100 litres.

 

Attention ! Il est nécessaire de :

 

1. Charger la bétonnière dans l’ordre suivant :

beton7-374.jpg

  • 50 % de l’eau, soit 8,5 litres ou 8,5 seaux
  • 50 % des gravillons, soit 4 seaux
  • 50 % du sable soit 2,5 seaux
  • 1 sac de ciment.
  •  Compléter avec le reste des composants
  •  

2. Veiller à la bonne proportion d’eau, afin de garantir un béton résistant. Cette proportion doit respecter un rapport Eau/Ciment = 0,5 ; cependant, les granulats peuvent être humides et il y a donc lieu d’être très vigilant sur la quantité d’eau de gâchage qui peut faire chuter rapidement la résistance du béton. Si une consistance très plastique est souhaitée, l’utilisation d’un plastifiant s’impose. Ainsi, certain plastifiant entraîneur d’air se présente sous la forme d’une dose utilisable pour un sac de ciment et à ajouter à l’eau de gâchage.

 

A RETENIR :

 

Le BCPN ne révolutionne pas la fabrication du béton à la bétonnière, toutefois l’artisan devra se montrer encore plus rigoureux par rapport aux dosages de chantier. A cette condition, le BCPN contribuera à améliorer la qualité du béton de chantier pour les petites opérations. Enfin et pour terminer avec les BCPN, il est indispensable, et ce pendant trois ans, de conserver tout document relatif aux commandes et aux livraisons de ciment et éventuellement les PV d’écrasement si l’artisan réalise du BCPN avec contrôle.

 

Avantages : pratique pour de petits ouvrages

 

Inconvénients : au-delà de 20 MPa, il est nécessaire de faire contrôler son béton   L'essentiel de la norme

 

beton8-374.jpg

 

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