Deux écoles se disputent le marché du traitement de l’eau : les pro-adoucisseur, et les pro-antitartre. Si l’on doit donner un conseil aux plombiers, c’est de bien identifier les besoins de leurs clients. « Il est aujourd’hui rare de trouver un plombier qui propose aussi bien d’installer un adoucisseur qu’un système anti tartre », regrette le chef de marché d’un leader du secteur. Résultat : les grandes surfaces sont passées à plus de 20 % de parts de marché dans le domaine du traitement d’eau. Pour rendre au professionnel les travaux qui leur reviennent, il n’y a qu’un seul moyen : les formations que proposent les principaux industriels de la filière.
A titre d’exemple, on considère qu’une résistance de ballon d’eau chaude entartrée génère une surcharge énergétique de 15 à 20 % pour chauffer l’eau. L’installateur a donc un rôle à jouer dans le conseil envers son client. Ce dernier est souvent prêt à dépenser plus de 10.000 € pour une salle de bains, mais lorsqu’il s’agit d’en dépenser 2.000 € pour installer un système de traitement d’eau, les réticences apparaissent. Alors avant de choisir tel système de traitement d’eau, il faut se renseigner sur la nature de l’eau distribuée, ou utiliser des bandelettes-test vendues en pharmacie. En fait, on peut juste dire qu’il n’y a pas de mauvais systèmes de traitement d’eau, il n’y a que de mauvaises préconisations !
Pour ce qui est des appareils antitartres l’UAE n’en fait pas la promotion car leur efficacité n’est pas prouvée scientifiquement, mais nous ne les interdisons pas non plus car ils ne représentent pas d’effet négatif sur la santé. Nous apportons à nos adhérents des assistances techniques, réglementaires, juridiques, mais aussi des cursus de formation spécifiques au traitement de l’eau. En échange, les professionnels s’engagent à respecter une charte de déontologie, visant à renforcer leur professionnalisme mais aussi à assainir les relations avec leurs clients.
A titre d’exemple un professionnel adhérent de l’UAE a l’obligation de proposer à son client un contrat de maintenance sur l’adoucisseur qu’il installe. Libre ensuite au client d’accepter ou non cet entretien nécessaire et indispensable au moins une fois par an. »
Source : batirama/L. Denovillers
Son succès ne se dément plus ! Après plus de 60 ans d’utilisation, l’adoucisseur est et demeure une solution implacable et incontournable dans le domaine du traitement de l’eau. Preuve en est le succès rencontré en maison individuelle ou la filière a annoncé des progressions de 10 % par an ces dernières années dans ce secteur.
Cette embellie et ce succès subissent de plein fouet des attaques en règle contre ces matériels sous couvert de la sacrosainte protection de l’environnement. Effectivement les adoucisseurs à permutation sodique (sel), de par leur fonctionnement, rejettent à l’égout l’excédent de saumure non fixé sur les résines, et génèrent des consommations d’eau importantes. Cela dit, un adoucisseur est le seul appareil de traitement d’eau fiable qui modifie la composition chimique de l’eau, avec pour objectif de protéger les installations sanitaires tels que les préparateurs d’eau chaude et les robinetteries. Ces dernières sont de plus en plus fragiles et performantes et se trouvent donc directement impactées par la qualité de l’eau distribuée.
Certains équipements imposent même une qualité d’eau déterminée par les fabricants, c’est le cas des machines à laver ou lave-vaisselles dans les cuisines collectives par exemple, qui imposent un TH de 7°F. Pour ces utilisations, seuls les adoucisseurs sont capables de répondre à une telle demande et de prouver leur efficacité par des mesures précises. Il est donc impératif de ne pas négliger leur maintenance, et proposer à vos clients un contrat d’entretien s’avère indispensable. Celui-ci consiste en un suivi du matériel une ou deux fois par an et une désinfection annuelle du lit de résine.
Côté consommables, on considère que pour une eau affichant un TH situé entre 25 et 28° (qualité de l’eau à Paris), on consomme environ 1 kg de sel par m3 d’eau adoucie. La régénération consomme à elle seule 10 à 15% du volume traité. Voilà les raisons qui, malgré leur efficacité reconnue, desservent les adoucisseurs dans le domaine de l’habitation.Intérêts :
l’adoucisseur permet une modification physico-chimique de l’eau et un contrôle de cette transformation.Limites :
il génère des consommations d’eau significatives. Il rejette de la saumure à l’égout.
Source : batirama/L. Denovillers
Solution présentée comme idéale par les uns et comme incertaine par les autres, l’antitartre physique (électrique ou électromagnétique) ne modifie pas la nature de l'eau. Sa composition chimique (le TH) avant et après demeure inchangée.
Son principe est plutôt simple : il consiste à faire passer le flux d’eau à travers une cartouche filtrante de façon à neutraliser et précipiter le calcaire devenu non adhérent et non incrustant. On évite ainsi les dépôts de tartre dans les tuyauteries et sur les résistances électriques des échangeurs avec tout ce que cela entraîne comme désordres dans les installations.
Côté chimie, on arrive à un tel résultat au moyen d’un champ magnétique par exemple, qui oblige le calcaire (Ca++) présent dans l’eau à se regrouper avec d’autres particules contenues naturellement dans l’eau. Les ions calcium, qui ont une charge électrique positive se collent à des charges négatives comme les chlorures (HCo3-). En se regroupant, elles forment des particules neutres qui n’accrochent plus aux parois des canalisations. L’antitartre a donc une action généralement préventive même si certains fabricants mettent en avant les qualités curatives de certains matériels.
Si les premières générations d’antitartres étaient d’une efficacité douteuse, les produits actuels ont nettement évolué. Cela ne veut pas dire non plus qu’il ne reste pas sur le marché des matériels dont l’efficacité reste à prouver largement. Toutefois, quel que soit l’antitartre utilisé, aucun moyen de contrôle de l’efficacité du matériel installé n’est possible. La seule solution est d’installer une manchette démontable en aval du matériel, manchette d’ailleurs obligatoire pour des installations en acier galvanisé.Intérêts :
installation facile. Ne consomme pas d’eau, aucun rejet à l’égout et peu de consommables.Limites :
aucun moyen scientifique de contrôle de son efficacité. Ne convient pas pour des eaux très dures.
TH < 5 °F | eau très douce |
5 < TH < 10 °F | eau douce |
10 < TH < 15 °F | eau légèrement calcaire |
15 < TH < 25 °F | eau calcaire |
25 < TH < 50 °F | eau très calcaire |
L‘ensemble des textes réglementaires et normes en vigueur est disponible dans “Le guide 2005 des services du traitement de l’eau” disponible auprès de l’UAE*.
* Union des Entreprises d’Affinage de l’eau.
Source : Insee
Source : batirama/L. Denovillers