Après une année 2017 en légère baisse, le Cetiat, Centre technique des industries aérauliques et thermiques basé à Villeurbanne (69), envisage une année 2018 plus riche en travaux rendus à ses clients industriels. « Nous avons déjà réalisé un chiffre d’affaires de 9,3 M€ sur les 12 derniers mois, contre 8,87 M€ en 2017 à la même date », explique Bernard Brandon, directeur de ce CTI.
Par ailleurs, cette structure de recherche et d’études doté d’un portefeuille de quelque 1 100 clients générant 2 950 contrats annuels poursuit ses investissements dans les domaines de l’efficacité énergétique de la qualité de l’air intérieur et de la gestion des systèmes et des réseaux.
" Les équipements de la plateforme de mesure des solutions solaires thermiques Belenos ont été remontés au Cetiat " indique Bernard Brandon, directeur du Cetiat
Ainsi, après l’échec de la plateforme de test des capteurs solaires et des chauffe-eau associés Belenos, installée par le Cetiat et le LNE à Nîmes au début des années 2010, ces équipements de mesure ont été rapatriés dans les halls de Villeurbanne et remis en service à la demande des industriels. À noter qu’environ 3 M€ y avaient été investis en quelques années…
À la faveur des mesures gouvernementales récemment annoncées en juin pour relancer le solaire thermique, cette plateforme s’apprête à recevoir les équipements à mettre sur le marché.
De même, pour ce qui concerne la qualité de l’air, 500 000 € ont été investis pour la mesure des performances de centrale de traitement d’air d’une capacité maximale de 200 000 m³/h
Cependant, les débats actuels sur la prochaine réglementation thermique laissent le Cetiat sur sa faim. Après une forte orientation de la RT 2012 vers le gaz et le bois, « la préfiguration E+C – fait la part belle au photovoltaïque au détriment du solaire thermique, soulignent Bernard Brandon et Laurent Mouchet, président du Cetiat.
Ce déséquilibre a d’ailleurs été pointé par la Cour des Comptes dans son rapport de mai 2018. En outre, la récupération d’énergie sur l’air extrait n’est pas du tout valorisé »
Sans compter que, dans les débats sur la réglementation thermique 2020, des voix se font entendre pour tenir compte des solutions de climatisation pour traiter le problème de la température de confort intérieur d’été…
Pour ce qui concerne la qualité de l’air intérieur, les responsables du Cetiat reconnaissent que ce sujet intéresse toujours bien plus les industriels de la salle blanche et de la plasturgie que ceux des équipements pour le bâtiment.
Cependant, les appels du pied dans l’article 55 de la loi Elan (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) ainsi que dans la loi Esoc (un État au service d’une société de confiance) de fin janvier 2018 laissent paraître un changement d’état d’esprit. Sans que cela se traduise concrètement par la demande de nouvelles études par les industriels.
« La qualité de l’air revient par la voie réglementaire, Elan et Esoc. » selon Laurent Mouchet, président du Cetiat
De fait, l’industrie semble disposer aujourd’hui de ressources qui permettent à ce centre technique de déployer utilement son savoir-faire. Une structure d’animation indépendante, Allice, pour alliance industrielle pour la compétitivité et l’environnement, vient d’être mise sur pied.
Elle rassemble cinq partenaires : le Cetiat, le Cetim (Centre d’études technique des industries mécaniques), le CEA Liten (laboratoire de technologies nouvelles au sein du commissariat à l’énergie atomique), le CTCPA (Centre technique de la conservation des produits agricoles) et Enea Consulting, une structure de conseil des énergéticiens, industriels et organismes publics (Ademe).
Son comité directeur est dirigé par Christophe Debard, directeur commercial et marketing du Cetiat, et la présidence du conseil de surveillance est tenue par le CTCPA.
Pour multiplier sa visibilité, le Cetiat participe à d’autres initiatives du même type. Telles Euramet pour participer aux programmes européens sur la métrologie, l’une des activités centrales du Cetiat ; ou encore Inive (International network for information on ventilation), un réseau de laboratoires orientés sur le conditionnement d’air où il trouve sa place auprès du CSTC belge, du CSTB et de l’institut allemand Fraunhofer IBP.
Laurent Mouchet ne cache d’ailleurs pas l’ambition de développer un regroupement des laboratoires européens du même type autour des sujets de la thermodynamique. L’intérêt de la formule du partenariat tient essentiellement à la souplesse de l’organisation et à la rapidité des prises de décisions.
Source : batirama.com/ Bernard Reinteau