Comme le CES de Las Vegas, IFA à Berlin est né en tant salon de l’électroménager il y a plus de 50 ans. Il a abordé la domotique à partir des années 90, puis les objets connectés et le smarthome dès 2010. Ce n’est pas sans conséquences intéressantes.
Les plus grands stands à IFA sont ceux de Samsung, LG, Bosch, Panasonic, Haier ou Toshiba, autant d’entreprises mondiales présentes dans l’électroménager, la télévision, la téléphonie, l’éclairage, l’électronique, la climatisation, le chauffage, parfois la ventilation et la production d’eau chaude, voire même le photovoltaïque.
Et ce qu’ils veulent mettre en évidence à IFA 2018, c’est l’expérience globale rendue possible pour le consommateur. Toutes ces marques présentent des téléviseurs connectés, des réfrigérateurs connectés, des climatiseurs et pompe à chaleur connectées, des chauffe-bain connectés, etc. La belle affaire, on en voit partout depuis trois ans.
La nouveauté est que ces fabricants ont harmonisé leurs protocoles de communication – ouverts ou propriétaires – et proposent une collaboration entre tous leurs appareils connectés dans un logement. Les uns bénéficiant des informations fournies par les autres ou de leurs capacités d’action.
Les constructeurs promettent une « expérience utilisateur » simple, sans accroc et même utile. Imaginez que l’assistant vocal LG vous accueille le soir en vous disant combien de kWh d’électricité photovoltaïques le toit de votre maison a produit aujourd’hui et, par conséquent, combien votre autoconsommation a généré d’économies en euros.
Face à Amazon, Apple et Google, les grands industriels ne veulent pas renoncer à leurs solutions de commande vocale. Samsung développe Bixby – commande vocale – et à la fois concurrence et collabore avec Amazon-Apple-Google.©Samsung
En attendant, tous les communiqués reçus avant l’ouverture d’IFA mettent en avant le développement de la commande vocale. Parmi les assistants vocaux, notons les biens connus Alexa et Echo d’Amazon, Google Assistant utilisable sur un smartphone Android ou grâce au haut-parleur connecté Google Home, Siri d’Apple accessible sur les iPhones et sur HomePod, le haut-parleur connecté.
À IFA, seront présents ceux de LG, de Samsung, de Haier, Huawei, Baidu, Xiaomi, Alibaba, etc. Echo est disponible en France depuis mi-juin cette année et existe sur terminaux : Echo, Echo Dot, Echo Spot, Echo Plus, Echo Show et Echo Look.
Pour l’instant, seuls les trois premiers sont commercialisés dans l'hexagone. En attendant, un peu comme différentes entreprises offrent leur propre box internet, Monoprix, Carrefour, Auchan et Leclerc ont lancé leurs assistants vocaux, fonctionnant en général avec Google Assistant.
La solution de commande vocale Google – Google Assistant et l’enceinte connectée Google Home – sont arrivés en France depuis un an. Monoprix, Carrefour, Auchan et Leclerc ont lancé leurs assistants vocaux qui s’appuient sur la technologie Google. ©Google
Il existe des nuances entre tous les assistants vocaux, mais leurs similitudes sont plus nombreuses que leurs différences. Siri de Apple, par exemple, est capable de reconnaître et de différencier entre les voix seulement lorsqu’on l’utilise avec un iPhone, mais pas avec l’enceinte connectée Apple.
Tandis qu’Alexa et Google Assistant sont capables de différencier entre les voix en toutes circonstances. L’énorme similitude entre tous ces appareils, cependant, sur laquelle les constructeurs n’insistent vraiment pas, est que ce sont avant tout des microphones connectés, en permanence à l’écoute pour reconnaître une éventuelle commande vocale qui leurs serait destinée.
L’offre Amazon – Alexa et 3 supports physiques connectés Echo, Echo Dot, Echo Spot – est disponible en France depuis mi-juin 2018. ©Amazon
Lorsque l’on pense à la manière dont ces équipements communiquent, les plus paranoïaques d’entre nous risquent d’être découragés de les utiliser. En effet, ces microphones / haut-parleurs connectés disposent d’une très faible puissance de traitement locale. Ils transmettent tout par internet à un Cloud – celui d’Amazon, d’Apple, de Google et des autres – pour traitement et interprétation de l’information.
Puis la commande est transmise par internet au Cloud Somfy pour actionner le volet roulant, par exemple, ou bien au Cloud Legrand pour allumer la lumière. Enfin, le Cloud Somfy envoie l’ordre d’actionner le volet roulant à la box Somfy du logement. Tout ça ne fonctionne pas sans une connexion internet permanente.
De plus, du point de vue des consommations d’énergie – ce que l’on désigne poétiquement par un Cloud est un ensemble de data centers dispersés à travers le monde – le bilan est probablement très négatif. Mais, du point de vue de la programmation, c’est très facile à mettre en œuvre pour les fabricants qui se donnent mutuellement accès à leur API (Application Programming Interface, Interface de programmation).
La prochaine étape de la commande vocale, que l’on pourra observer à IFA, est son arrivée sur des robots domestiques mobiles. Neato Robotics devrait, par exemple, présenter un aspirateur autonome à commande vocale.
L’ambition de Samsung est de faire fonctionner harmonieusement tous ses appareils connectés dans un logement. ©Samsung