IFA 2018 : la domotique Cloud to Cloud gagne du terrain

IFA 2018 : la domotique Cloud to Cloud gagne du terrain

Au salon IFA à Berlin, tout est commandable à la voix ou presque. Techniquement, cela signifie que deux Clouds communiquent pour mettre en route la machine à laver, par exemple.




 

Le miroir de salle de bains connecté de Haier obéit à la commande vocale à travers Alexa d’AMAZON. ©PP

 

 

La principale tendance de la domotique observable à IFA est le formidable développement des communications de Cloud à Cloud, plutôt que le partage d’informations localement en utilisant des protocoles de bus de terrain ouverts.

 

Aucun stand n’y échappe. Chaque exposant se doit d’affirmer que ses produits sont capables d’obéir à des commandes vocales avec Alexa, Google Assistant, Apple Homekit et tous les autres qui apparaissent mois après mois.

 

 

 

Archos propose plusieurs « compagnons du quotidien » connectés différents, tous dotés d’un écran de 5 (129 € avec chargeur de téléphone par induction), 7 (129 €), ou 10’’ (199 €). Baptisés Hello Connect, ils assurent le pilotage de tout objet connecté en Cloud to Cloud, à travers Alexa, Google Assistant et, en 2019, de Apple Homekit. ©PP

 

 

 

Pas de salut hors de la commande vocale

 

La commande vocale explose à IFA 2018. Du téléviseur au réfrigérateur, en passant par les miroirs et les hottes d’extraction, littéralement aucun fabricant n’ose montrer un appareil qui n’obéisse pas à la commande vocale.

 

Haier propose par exemple un miroir de salle de bains intelligent – en réalité un téléviseur IP raccordé en WiFi à une passerelle qui le connecte à internet à travers la box du logement – et, naturellement, il est compatible avec Alexa d’Amazon.

 

Du point de vue technique, cela signifie premièrement que Haier et Amazon se sont mutuellement donné accès à leurs API (interfaces de programmation) respectives. Ensuite, qu’un ordre vocal est seulement reconnu comme tel localement par Alexa, grâce à au mot « Alexa » (ou « OK Google » dans le cas du Google Assistant), mais n’est pas interprété sur place.

 

 

Faire du neuf avec du très vieux : ULE Alliance (www.ulealliance.org) promeut un standard de communication basé sur le protocole classique et éprouvé des téléphones sans fil. Cette technologie, baptisée DECT (Digital Enhanced Cordless Telecommunication), est utilisée depuis 20 ans dans environ 3 milliards de téléphones sans fil. Sa portée est de 200 m à l’intérieur et de 300 m à l’extérieur. DECT est adopté par une soixantaine de fabricants dans le monde pour des applications Smarthome. ©PP

 

 

 

Seul le Cloud dispose de la puissance de traitement nécessaire pour la commande vocale

 

Les enceintes intelligentes ne contiennent pas assez de puissance informatique pour un tel traitement. Après l’avoir reconnu, elles se contentent de transmettre l’ordre vocal à leur Cloud – un Data Center quelque part dans le monde – qui dispose de toute la puissance nécessaire pour la traiter et l’interpréter.

 

Grâce à l’ouverture mutuelle des API, le Cloud Amazon Alexa se met ensuite en relation avec le Cloud Haier – un autre Data Center quelque part dans le monde – qui traite l’information à nouveau et envoie par internet une commande au miroir de salle de bains pour afficher la météo du jour, par exemple. Tout cela est très rapide, relativement facile à programmer et très simple à configurer chez l’utilisateur, mais énormément consommateur d’énergie.

 

 

 

On ne compte plus les agrégateurs proposant des plateformes de communication IoT. A IFA, on en croise sans difficulté une bonne vingtaine : Alya Networks, tuya, Conrad, etc. ©PP

 

 

Bosch fait tout, tout seul

 

A IFA, certains acteurs rechignent encore face à l’ouverte de leurs solutions de smarthomes. Si le chinois Midea joue l’ouverture, il a choisi ZigBee 3.0 pour les communications de sa solution smarthome, avec la possibilité d’accueillir n’importe quel appareil d’une autre marque capable de communiquer en ZigBee, Bosch demeure fermé sur lui-même.

 

Le groupe, qui présente à IFA un nouveau détecteur de qualité d’air intérieur/luminosité/bruit ambiant pour son système Smarthome, continue à promouvoir son protocole de communication propriétaire. Toutes les interactions avec des appareils non-Bosch, comme les lampes Philips Hue, par exemple, passent par internet.

 

Grand progrès tout de même, Bosch met en avant à IFA la compatibilité de son système avec les dernières générations de chaudières et pompes à chaleur du groupe. Cette avancée n’est pas encore disponible en France, mais gageons qu’elle arrivera d’ici la fin de l’année.

 

 

 

Z-Wave est adopté par des centaines d’industriels dans le monde, proposant des milliers de produits connectés de toutes sortes. A IFA, Z-Wave Alliance propose une sorte de best of pour réaliser des installations domotiques de base. ©PP

 

 

 

 

Z-Wave : un univers auto-suffisant

 

La Z-Wave Alliance, de son côté, table sur l’énorme catalogue de plusieurs milliers de produits compatibles avec ce protocole de communication sans fil à structure maillée.

 

Proposés par plusieurs centaines de fabricants à travers le monde, les produits compatibles Z-Wave deviennent tellement nombreux qu’il est difficile de faire un choix parmi eux. La Z-Wave Alliance a donc eu l’idée de mettre en avant à IFA une sorte de sélection minimale de produits – garantis 3 ans – pour smartifier un logement ou des bureaux.

 

Dans les deux cas, il faut un hub Z-Wave qui communique avec les différents produits installés. Ensuite, l’installateur peut choisir : pilotage de la lumière, des volets roulants, du chauffage - thermostat connecté centralisé + robinets thermostatiques connectés sur chaque radiateur -, contrôle d’accès, prises électriques intelligentes commandables à distance ou programmables, contacts de portes et de fenêtres, boutons de commande muraux.

 

Les appareils sont décrits dans la sélection de base disponible sur internet, avec les prix. Quelque 37 fabricants, dont Danfoss, Fakro ou Fibaro, proposent des manuels en français décrivant les produits, leur installation et leur configuration.

 

 

Après les thermostats connectés, que l’on voit un peu moins à IFA tellement ils sont devenus banals, voici venu le temps des robinets de radiateurs connectés. Ils font appel à des protocoles de communication sans fil comme Z-Wave ou ZigBee et sont proposés par une bonne vingtaine d’exposants, comme Netatmo, Tedo, Bosch, etc. ©PP

 

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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