Les blocs de coffrage, également appelés blocs à bancher ou blocs coffrants, prennent toute leur place sur les chantiers d’aujourd’hui. Et pour cause ! Ils sont de mise en œuvre relativement aisée quel que soit le type de matériau (béton, béton/copeaux de bois, PSE, etc.) – mais attention aux précautions à prendre. Leurs fabricants proposent, de plus en plus, des solutions en adéquation avec les nouvelles contraintes thermiques de la RT 2012, voire de la RT 2020, notamment en donnant la possibilité d’intégrer une isolation thermique complémentaire.
Autre évolution les concernant, depuis 2008, les blocs de coffrage en béton de granulats courants et légers et ceux en béton utilisant des copeaux de bois comme granulats, bénéficient désormais d’une norme européenne de spécifications de produits, respectivement la NF EN 15435 et la NF EN 15498.
La procédure de marquage CE en est d’autant plus facilitée, vis-à-vis de celle de l’Agrément Technique Européen encore utile aux procédés à base de polystyrène expansé, faute de norme européenne “produits”.
Enfin, forts de leur expérience, et appuyés par la norme européenne, la mise en œuvre de certains blocs de coffrage en béton de granulats courants pourra être désormais considérée comme technique courante par les assureurs. Un travail d’intégration dans le NF DTU 20.1 Maçonnerie de petits éléments – parois et murs est en cours concernant les blocs en béton à remplissage complet, sous certaines conditions.
En attendant, avant de mettre en œuvre un procédé de blocs de coffrage ne bénéficiant pas d’avis technique (ou équivalent), n’hésitez pas à vous rapprocher de votre assureur afin de vérifier si le procédé est considéré comme technique courante et que, de ce fait, vous êtes bien assurés pour ces travaux.
Depuis septembre 2008, une nouvelle norme permet de spécifier les exigences relatives aux blocs de coffrage en béton de granulats courants ou légers : la norme NF EN 15435, qui a été complétée en juillet 2009 par un complément national. Ils sont donc soumis au marquage CE, sauf exceptions.
Si les blocs à bancher en béton peuvent être maçonnés, c’est leur montage à sec qui prédomine sur le terrain, permettant un gain de temps dans la réalisation de l’ouvrage. A remplissage partiel ou total de béton, ces blocs sont constitués de deux parois extérieures en béton de granulats (courants ou légers), reliées entre elles par deux ou trois entretoises.
Ils peuvent éventuellement comporter une isolation thermique intégrée, solution de plus en plus proposée par les fabricants avec l’arrivée de la nouvelle réglementation thermique.
Les blocs de coffrage en béton se distinguent en deux familles : ceux destinés à être enduits et ceux destinés à rester apparents, ces derniers se différenciant des premiers de par leurs tolérances de fabrication plus strictes. Généralement, ce type de blocs est mis en œuvre pour la réalisation de murs en élévation, cloisons, soubassements, petits soutènements, etc.
A la publication de cet article, leur mise en œuvre doit relever de la procédure d’un avis technique ou d’un Document Technique d’Application (ou équivalent), selon que cette dernière ait été évaluée avant ou après la publication de la norme NF EN 15435 et son complément national. On en recense une dizaine, téléchargeables gratuitement sur le site du CSTB (voir tableau ci-dessous).
Produit | N° d'Avis technique ou équivalent | Epaisseur des blocs (cm) | Type de montage | Destination |
Babloc | 16/05-490 | 20, 25 et 30 | A sec ou à maçonner | A enduire |
Rectibloc | 16/06-514 | 15, 20, 25, 27 et 30 | A sec ou à maçonner | A enduire |
Elco Coffrant | 16/08-553 | 15, 20 et 40 pour la version "drainante" 20 pour la version "non-drainante" | A sec | De parement |
Stepoc | 6/09-576 | 15, 20 et 30 | A sec | A enduire |
Eclair 1 | 16/09-582 | 20 | A sec | A enduire |
Tetrix | 16/09-583 | 15, 20 et 30 | A sec | De parement |
Plabloc | 16/09-593 | 20 | A sec | A enduire |
Eclair 2 | 16/10-610 | 20 | A sec | A enduire |
Eclair 3 | 16/10-611 | 20 | A sec | A enduire |
Vertical Bloc | 16/09-597 | 15 | A sec | A enduire |
Source : batirama.com / M.P.
1 - Après coulage de niveau de la fondation, les armatures en attente au minimum prévues pour les poteaux d’angle et les renforts verticaux, le premier rang de blocs Eclair 1 est posé sur un lit de mortier. La mise à niveau de ce premier rang doit être parfaite.
Les blocs de coffrage des rangs suivants sont empilés à sec avec décalage d’un lit sur l’autre, ce décalage étant facilité par l’utilisation alternative de blocs de 60 cm et de 40 cm de longueur à chaque rang. Avant le remplissage des murs, un bon étayage doit être placé au niveau des “zones sensibles” (about de mur, ouvertures, etc.).
2 - Ensuite, le remplissage peut se faire de deux manières :
Le coulage est réalisé sur une hauteur de 6 rangs, sans étayage préalable, en général à la pompe à mortier, en arrêtant à mi-hauteur de la dernière rangée de blocs (afin d’éviter une reprise de bétonnage au même niveau que la jonction des blocs).
En absence de contreventement par des raidisseurs suffisamment rapprochés, un étayage plus important s’avèrera utile lors de la mise en œuvre.
3 - Une fois l’ouvrage finalisé, le mur peut recevoir un enduit d’imperméabilisation monocouche ou multicouches (conforme au NF DTU 26.1), applicable sur support de type Rt3.
Source : batirama.com/M.P./Photos : Point.P
Tout comme les blocs de coffrage en béton de granulats courants et légers, ceux utilisant des copeaux de bois comme granulats bénéficient, depuis octobre 2008, d’une norme européenne de spécifications de produits :
la NF EN 15498. Ils sont donc également assortis du marquage CE (sauf exceptions).
(Photo ci-dessous : Legnobloc France)
Plus légers que leurs concurrents en béton seul, les blocs de coffrage en béton utilisant des copeaux de bois comme granulats se présentent sous la forme de blocs creux constitués de deux parois extérieures, reliées entre elles par des entretoises, et destinés à être montés à sec ou maçonnés puis à être remplis de béton.
Leurs alvéoles peuvent recevoir une isolation thermique complémentaire par insertion ou directement mise en place en usine, selon les fabricants.
(Photo ci-dessous : Groupe Xelis)
Parmi les produits disponibles sur le marché (voir exemples dans le tableau ci-dessous), tous sont montés à sec et destinés à être enduits. Leur mise en œuvre est calquée sur celle des blocs de coffrage en béton et relève également, sauf exceptions, d’un Avis technique ou Document Technique d’Application (ou équivalent).
Ce type de blocs est principalement utilisé lors de la réalisation de maisons individuelles et de bâtiments d’habitation collectifs.
Produit | N° Avis technique (ou équivalent) | Epaisseur des blocs |
Thermibloc | Agrément Technique Européen n°ETA-05/262 Pass Innovation n°2011-097 | 18, 20, 22, 25, 30, 32 et 38 |
Legnobloc | /CE UNI EN 15498 | 8,15,20,30 et 37,5 |
Source : batirama.com/M.P.
Lors d’un précédent article sur le sujet (voir Batirama n° 403 de mai 2008), les blocs, ou panneaux, de coffrage en polystyrène avaient déjà le vent en poupe, règlementation thermique oblige.
Ce fait se confirme encore aujourd’hui, notamment de par le nombre de produits qui se développent. En effet, à ce jour, on ne compte pas moins de 9 solutions répondant à des Avis techniques ou des Pass Innovation, contre seulement 4 en mai 2008 (voir tableau ci-dessous). Ceci provient très certainement de ses 2 principaux atouts face aux blocs concurrents :
Contrairement aux deux types de blocs précédemment présentés, les coffrages en polystyrène ne bénéficient pas encore d’une norme de spécifications de produits.
C’est la raison pour laquelle (saufs exceptions) chaque produit est assorti d’un marquage CE par le biais d’un Agrément Technique Européen, en conformité avec la réglementation en vigueur sur l’aptitude à l’usage des produits de construction.
Concernant la mise en œuvre, qu’ils se présentent sous forme de blocs ou sous forme de panneaux, elle est assez similaire et précisée dans les Avis techniques des produits concernés : après réalisation du soubassement (la plupart du temps traditionnel), le coffrage en blocs ou en panneaux de polystyrène est mis en place, ainsi que les armatures éventuelles, avant coulage du béton.
Les systèmes disponibles sur le marché sont tous à enduire.
Produit | N° Avis technique (ou équivalent) | Type de produit |
SOLASUP | Pass Innovation n° 2009-005 | Panneaux de coffrage en polystyrène expansé graphité |
EASYBAT | Pass Innovation n° 2009-006 | Panneaux de coffrage en polystyrène expansé graphité ou non |
NEWBLOC | Pass Innovation n° 2009-15 | Blocs de coffrage monolithes en polystyrène expansé |
LECUB | Pass Innovation n° 2010-087 | Blocs de coffrage en polystyrène expansé |
EUROMAC 2 | 16/04-475 | Blocs de coffrage en polystyrène expansé |
AGLOPOLYS | 16/05-496 | Blocs de coffrage en polystyrène expansé |
NUDURA | 16/09-581 | Blocs de coffrage en polystyrène expansé |
IZODOM | 16/10-598 | Blocs de coffrage en polystyrène expansé et en Néopor |
KEPS | 16/10-599 | Panneaux de coffrage en polystyrène expansé |
Nota : les produits “Keps” et “Easybat” sont à l'origine du même inventeur. |
Source : batirama.com / M.P.
Développé par la société Scorinovation, le procédé Easybat est arrivé récemment sur le marché, proposant une solution de coffrage en adéquation avec les demandes d’aujourd’hui en termes de respect des règlementations thermique et sismique.
Plus besoin de calepinage, les panneaux Easybat sont d’une grande modularité : ce sont en tout et pour tout
8 pièces différentes à assembler, dont 95 % sont constituées de 2 références différentes (panneaux et écarteurs standard). Détails sur sa mise en œuvre…
Photos : Scorinovation
Ensuite, la réalisation du premier rang de coffrage se fait en faisant glisser les panneaux intérieurs et extérieurs sur les écarteurs déjà en place.
Cette opération est réitérée autant de fois que nécessaire pour atteindre la hauteur d’étage. Au niveau du dernier rang, des agrafes sont fixées par clips sur les écarteurs standard.
Le guide pratique "Maçonneries" édité par le CSTB est disponible dans la librairie de notre boutique.
Source : batirama.com / M.P.