Quelles couvertures en montagne ?

Quelles couvertures en montagne ?

Les couvertures destinées aux zones de montagne doivent répondre à des contraintes drastiques. Face au bac acier toujours majoritaire, on remarque le retour de couvertures plus traditionnelles.




 

Les couvertures de montagne reviennent de loin. Les traditions ont parfois été oubliées pour des raisons de coût. L’ardoise, la lauze et le tavaillon ont connu une lente dérive, au point de disparaître de vallées entières. Le bac acier, économique, durable et rapide à mettre en oeuvre  s’est progressivement imposé. On assiste à un rééquilibrage depuis quelques années. Le bac acier est toujours fortement représenté, car il conserve un rapport prix /durabilité/facilité de pose imbattable. Néanmoins, une plus grande recherche d’authenticité a permis un réel retour des lauzes et des ardoises, mais aussi des tavaillons qui avaient quasiment disparu de la plupart des sites de montagne.

 

Les tuiles montent en altitude

 

La dernière évolution en date concerne la montée de la tuile en altitude. En effet, la normemont1-386.jpg NF « montagne », officialisée en 2003, permet maintenant la commercialisation de tuiles terre cuite pouvant être mises en œuvre en dessus de 900 mètres. En effet, passée cette altitude, les contraintes deviennent fortes, les doubles couvertures s’imposent, et les matériaux utilisés doivent pouvoir résister aux variations climatiques, au gel, au vent, mais aussi aux surcharges de neige. Plus on monte, plus la variété des matériaux utilisés diminue. Le bac acier, les bardeaux bitumineux et les lauzes deviennent alors majoritaires.

 

Source: batirama.com / Paul Valaire

 

Plus on monte, plus le bac acier, les bardeaux bitumeux et les lauzes deviennent majoritaires.

 




 

Solution n° 1 : Le bac acier

 

Il a beau être solide, économique, léger et facile à poser, l’architecture régionale n’y trouve pas toujours son compte. Ces dernières années, les fabricants ont fait des efforts pour proposer des palettes de teintesmont2-386.jpg plus larges. Le bac acier beige est par exemple très utilisé dans le Briançonnais ou la région d’Embrun, car cette teinte rappelle le tavaillon, traditionnel dans ces secteurs. Tous les modèles de bac acier ne sont pas utilisables pour cet usage. L’épaisseur minimale recommandée est de 0,75 mm lorsque les bacs doivent être posés sur pannes. Enfin, certains panneaux sandwich à parements constitués de bac acier peuvent être utilisés en climat de montagne. Il s’agit alors d’un système de toiture chaude non ventilée, contrairement à la plupart des couvertures en montagne,  qui s’appuient sur la technique de la double couverture ventilée.

 

Les fabricants proposent des teintes mieux adaptées aux différentes régions que par le passé.Ici une teinte beige pour une construction neuve dans les Hautes Alpes.

 

A RETENIR :

 

Intérêts : prix fourni/posé, facilité et rapidité de pose, légèreté, résistance au gel, durabilité

 

Limites : aspect

 

Solution n° 2 : Les tuiles terre cuite 

 

Les tuiles (terre cuite et béton)  sont à nouveau très présentes, soit sous forme traditionnelle, soit en prenant l’aspect de produits imitant plus ou moins les lauzes.

 

En dessous de 900 m, la plupart des tuiles terre cuite ou béton sont utilisables normalement, avec les limites habituelles de pente, de site et d’exposition. Normalement, les tuiles qui ne répondent pas à la norme « NF montagne » ne devraient pas être mises en œuvre au dessus de 900 mètres. Pourtant de mont3-386.jpgnombreux couvreurs en posent jusqu’à 1 100-1 200 mètres, là ou se concentrent les villages les plus nombreux. Plus en altitude, c’est le domaine des stations de ski et des grandes toitures, traitées en bac acier, en ardoises et en lauzes. Quelques industriels commercialisent également des tuiles à emboîtement dites « d’aspect lauze », économiques et rapides à poser, dans des tonalités variant du gris clair à l’anthracite. Les tuiles répondant à la norme « NF montagne » se distinguent par une résistance au gel plus élevée. Pour cela, la marque « NF » garantit que les produits sont conformes aux spécifications de l’essai de résistance au gel « climat de montagne ». Les conditions de mise en œuvre de ces tuiles sont décrites dans le document édité par le Centre technique des tuiles et briques (CTTB ) : « Prescriptions pour la mise en œuvre de tuiles terre cuite en climat de montagne ».

 

Les fabricants proposent de grandes variétés d’aspect, et quelques produits répondant à la norme « NF montagne » peuvent être mis en œuvre au dessus de 900 mètres

 

 

 

 

 

A RETENIR :

 

Intérêts : choix de teintes et d’aspects, produits disponibles et traditionnels, esthétique

 

Limites : limitation en altitude pour la plupart des produits.

 




 

Solution n° 3 : Ardoises et lauzes

 

La frontière entre l’ardoise rustique et la lauze varie d’une région à l’autre. On admet néanmoins  que l’on est en présence de lauzes lorsque le poids de la couverture dépasse 50 à 60 kg/m². Pour des raisons d’environnement, l’extraction de la lauze se fait rare en France, de nombreux produits sont importésmont4-386.jpg d’Italie. Les ardoisières d’Angers, mais aussi les ardoisiers espagnols fournissent également des schistes le plus souvent très calibrés, plus proches dans l’esprit de l’ardoise épaisse que de la lauze. Enfin, il existe des ardoises en fibres ciment destinées aux couvertures en climat de montagne. Ces produits possèdent une épaisseur supérieure à 5 mm, soit 25 % de plus qu’une ardoise fibres-ciment standard.Ils offrent ainsi une meilleure résistance aux charges de neige et à l’abrasion. De plus, ils bénéficient des atouts traditionnels du fibres-ciment :  résistance au gel et à l’accumulation des cycles gel/dégel, imputrescibilité.

 

Les produits naturels peuvent avoir des aspects et des tailles très différents comme les éléments calibrés et losangés (Saint Véran dans les Hautes Alpes).

 

A RETENIR :

 

Intérêts : Tradition, pérennité, esthétique, durabilité, résistance au gel

 

Limites : limite an altitude pour les ardoises classiques, poids pour les lauzes, prix fourni posé pour les lauzes...

 

Solution n° 4 : Bardeaux bitumeux 

 

En plaine, le bardeau bitumineux a mal survécu aux différentes augmentations des prix du pétrole, mais aussi à de nombreux litiges souvent liés à l’emploi d’un support inadapté.

 

La situation est différente en montagne. Ses qualités d’ingélivité, de légèreté, mais aussi son aptitude aux mont5-386.jpgfaibles pentes font qu’il est encore très utilisé en altitude, y compris pour des constructions « haut de gamme ». La qualité de la pose, mais aussi le choix du support qui doit être toujours continu,  conditionnent la tenue dans le temps de ces produits. Quel que soit le fabricant, le bardeau bitumineux est composé d’une armature de voile de verre ou de feutre cellulosique, recouvert d’un mélange de granulats minéraux et de bitume. L’épaisseur est variable, et selon la teinte, ce type de couverture se rapproche de l’esthétique de la tuile ou de l’ardoise. Des découpes particulières en écaille sont possibles. l existe même un bardeau écaille recouvert d’une feuille de cuivre.

 

Malgré une connotation « bas de gamme », le bardeau bitumineux reste très utilisé en montagne. Bien posé, il peut être très durable avec l’avantage de s’accommoder de toitures à faible pente.

 

A RETENIR : 

 

Intérêts : Utilisable avec des faibles pentes, légèreté, prix fourni posé

 

Limites : aspect fade (sauf produits particuliers), image non valorisante, pérennité dépendante du support et de la qualité de pose

 

Solution n° 5 : Tavaillons ou le retour de produts oubliés 

 

Tavaillon, bardeau de bois, aisse, eschandole, scandule, écaille... Selon les régions et la taille des éléments, les couvertures en bois prennent des appellations différentes.

 

Constituées de mélèze, de châtaignier ou de red cedar, elles reviennent en force dans de nombreuses régions. Il s’agit dans certains cas d’une redécouverte de l’architecture locale, mais c’est également un réel phénomène de mode, puisque les tavaillons se rencontrent maintenant dans des régions qui enmont6-386.jpg étaient historiquement dépourvues. Les tavaillons se posent au clou, selon une technique de pose proche de celle de l’ardoise. Les recouvrements varient en fonction des produits, de la pente, du site. Ils sont laissés bruts et grisent avec le temps. Les fabrications sont le fait de petites unités implantées régionalement, dans les Alpes, le Jura et les Vosges pour les résineux. Néanmoins, le producteur le plus important est situé dans le Limousin, une région ou le châtaignier est très implanté.

 

Dans certaines zones de tradition, le tavaillon couvre les toits de maisons anciennes. Il est également à nouveau utilisé en construction neuve.

 

A RETENIR :

 

Intérêts : tradition, esthétique, durabilité

 

Limites : nécessite une main d’œuvre qualifiée, prix fourni posé élevé, peu de producteurs de grande capacité.

 




 

Quelles matériaux utilisez vous en couverture ?

 

Nous construisons des chalets en madriers, dont les qualités sont compatibles avec un prix de revient réaliste. La majorité de nos chantiers sont réalisés dans les Hautes Alpes et dans les départements limitrophes. La couverture est le plus souvent constituée de bac acier, une solution pérenne et économique, et qui permet de s’adapter à plusieurs régions du fait des teintes proposées.

 

Vous demande-t-on autre chose que le bac acier ?

 

Certains clients nous demandent des couvertures en tavaillons, en lauzes ou en ardoises, le différentiel de prix reste important par rapport au bac acier. Il nous arrive de proposer un compromis en conservant le bac acier pour la couverture, mais en traitant avec des matériaux plus nobles les avancées et les auvents. Nous utilisons en plafond des bardages de 18 mm d’épaisseur en bois du nord. Ils recouvrent  l’isolation composée de deux couches de laine de roche croisées, d’une épaisseur totale de 200 mm. L’ensemble de ces techniques donne satisfaction dans le temps, pour un prix de revient qui reste raisonnable.

 




 

Réglementation

 

♦ Mise en œuvre des petits éléments de couverture (ardoises, tuiles… ), DTU 40.11, 40.211, 40.22, 40.23, 40.24, 10.241, 40.25.

♦ Mise en œuvre de couvertures au dessus de 900 m : guide des couvertures en climat de montagne édité par le CSTB.

 

Adresses utiles

 

CSTB (Guide des couvertures en climat de montagne)mont7-386.jpg

4, avenue du Recteur poincaré - 75016 PARIS - Tél : 01 40 50 28 28

LAFARGE COUVERTURE

61, rue des Belles Feuilles - 75116 PARIS - Tél : 01 44 34 11 11

TUILES TBF

Route Nationale - 16270 ROUMAZIERES-LOUBERT - Tél : 05 45 71 80 00

ARDOISIERE DE DOURGNE

Rue de l'Eglise - 81110 MASSAGUEL - Tél : 05 63 37 20 42

EDILIANS

1, rue des Vergers - 69760 LIMONEST - Tél : 04 72 52 02 72

ETERNIT

B.P. 33 - 78540 VERNOUILLET - Tél : 01 39 79 60 60

LA TUILE DE BOIS

Les Cloches - 69550 CUBLIZE - Tél : 04 74 89 57 06

ONDULINE

Zone Industrielle - 76480 YAINVILLE - Tél : 02 35 05 90 90

RHEINZINK

La Plasotte - B.P. 5 - 42590 NEULISE  

1 Commentaire
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  • par Mimi789
  • 10/06/2019 21:48:44

Bonjour je dois refaire un toit à Seyne les Alpes. C'est un chalet traditionnel moitié pierre et bois très pentu.le charpentier que j'ai contacté me propose la tuile alpha 10 chevreuse. Il.me dit que ça donnera un cachet à mon chalet. A t il raison ? Moi je penchais plutôt pour un en acier gris foncé. Merci de votre avis, salutations.

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