Un plancher doit d’abord être calculé pour supporter sans désordres les charges d’exploitation, les charges liées aux cloisons de distribution, ainsi qu’aux différents équipements fixes prévus, dans le cas d’un plancher bas sur vide sanitaire ou sur cave, il contribue à limiter les déperditions thermiques. Il doit, parfois, présenter des performances de résistance au feu. Enfin, on lui demande de plus en plus d’être performant au plan acoustique. A ces paramètres, s’ajoutent des contraintes directement liées au chantier : en construction neuve, des impératifs de planning, de limite de charges ou de moyens de manutention. En rénovation, des limites identiques, auxquelles peuvent s’ajouter des difficultés d’accès, mais aussi toutes les contraintes d’ouvrages restant habités pendant les travaux.
Source: batirama.com / Paul Valaire
Solution n° 1 : Planchers béton : entrevous pour toutes les situations
L’entrevous sera en polystyrène, en béton, en terre cuite, en fibragglo ou en polypropylène.
Les entrevous en polystyrène permettent de répondre à la réglementation thermique et sont compatibles avec les systèmes de chauffage par le sol à basse température. Ils sont disponibles dans deux types de fabrications :
• les produits moulés standardisés, bien adaptés à la maison individuelle,
• les produits découpés et fabriqués à la demande, qui supportent des charges plus importantes, et répondent ainsi à des applications plus complexes. Ces entrevous sont souvent commercialisés en plusieurs épaisseurs et types de sous faces, afin d’être en mesure de répondre à tous les cas de figure.
Les entrevous en béton sont très utilisés en planchers hauts de rez de chaussée, car leur masse aide à réduire la transmission des bruits aériens d’un niveau à l’autre. Par contre, les bruits d’impact (bruits de chocs, pas), doivent être traités à la source grâce au revêtement de sol s’il s’agit d’une moquette, ou par l’interposition d’une sous-couche résiliente dans le cas de revêtements de sol durs ( stratifiés, parquets, carrelage… )
Les entrevous en terre cuite sont de par leur composition hygrorégulateurs ; ils évitent ainsi tout phénomène de condensation. En cas de finition au plâtre traditionnel, ils facilitent l’accroche de l’enduit plâtre projeté en sous-face. A signaler également un fabricant du Languedoc (Saverdun Terre cuite), qui commercialise des entrevous décoratifs en terre cuite pouvant rester apparents.
Les entrevous composés d'aggloméré de bois et de ciment ( Rector, Knauf ), ou de polypropylène ( KP 1 ), se signalent par leur légèreté. Leur poids limité simplifie la manutention et la pose, réduit la fatigue pour le personnel de pose et diminue le poids mort. Enfin, l’espace dégagé dans le plénum permet le passage de réseaux.
Produit | Avantages | Limites |
Entrevous polystyrène | Isolation | Circulation en phase chantier |
Entrevous béton | Masse ( acoustique ) | Isolation thermique |
Entrevous terre cuite | Régulateur de condensation | Prix |
Entrevous fibbraglo et polypropylène | Facilité de mise en œuvre, | Prix souvent plus élevé |
Solution n° 2 : Plancher bois : rénovation et construction bois
Les planchers en bois sont présents dans de nombreuses applications : habitat traditionnel, aménagements de combles, constructions à ossature bois et en bois massif.
Les atouts du plancher bois sont connus : facilité de pose, esthétique, économie, pas de délais de séchage, surcharges limitées. Ses limites concernent essentiellement l’acoustique, différentes solutions permettent d’y pallier :
• mise en œuvre d’une chape sèche pour limiter les bruits aériens,
• interposition d’une bande résiliente entre les dalles de plancher et le revêtement, afin de limiter les bruits d’impact,
• plafond suspendu intégrant un isolant fibreux permet également de limiter les bruits aériens. La hauteur de retombée des poutres, de 25 à 30 cm, peut également poser problème dans le cas de hauteurs sous plafond limitées.
Les panneaux peuvent être en aggloméré, en OSB.L’usage de lames de planchers ou de parquets permet de conserver une sous-face esthétique, mais en faisant l’impasse sur la performance acoustique.
Produit | Avantages | Limites |
Plancher bois | Prix | Acoustique pour les montages les plus simples |
Solution n° 3 : Planchers collaborants : mixité des matériaux
En rénovation, le plancher collaborant bois/béton est utilisé pour renforcer des planchers bois existants, particulièrement lorsque l’on souhaite conserver une sous face apparente. On coule sur l’ancien plancher conservé un nouveau plancher mince en béton ou en mortier de résine. La liaison entre les deux matériaux se fait par l’intermédiaire de connecteurs ( béton ), ou d’encoches ménagées avant le coulage dans l’ancien plancher ( mortier de résine ). Cette solution apporte la résistance d’un plancher béton actuel, tout en conservant au niveau inférieur l’esthétique du plafond bois d’origine. Ce même principe peut s’appliquer à la construction neuve, c’est ce qu’a développé et breveté un bureau d’étude de Montbrison (42 ) sous la dénomination de « Lignadal ». Il s’agit de l’association d’une prédalle en bois et d’une dalle de compression en béton, liaisonnées par des connecteurs en bois, la sous face bois restant visible dans un but esthétique.
Le plancher collaborant acier/béton est constitué de bacs acier rigides et nervurés, servant de coffrages autoporteurs à une dalle de béton. Un treillis soudé assure la répartition des charges. Il s’adresse d’abord à la construction neuve, mais il peut être retenu en rénovation pour s’affranchir d’un plancher bois maintenu en place.
Bacs acier destinés à des planchers collaborants en construction neuve.
Produit | Avantages | Limites |
Plancher bois/béton | Permet de conserver l’ancien plancher | Prix |
Plancher acier/béton | Permet de conserver l’ancien plancher | Prix |
Solution n° 4 : Poutres composites : des matériaux aux usages mulitples
Les poutres composites répondent à des besoins variés : reprises de charges, renforcement, création de planchers, de mezzanines. Elles possèdent de nombreux atouts : grande portée, épaisseur réduite, mise en œuvre aisée et rapide, économie..
Les poutres en « I » associent une âme et des membrures qui peuvent être de différentes compositions : métal, bois et dérivés du bois pour l’âme, et bois massif pour les membrures. Avec des portées pouvant atteindre 15 mètres, les applications sont nombreuses : planchers, aménagement de combles, surélévations, charpentes, supports de plafonds… On peut également les utiliser pour doubler un plancher existant devant être renforcé, ou comme poutre reprenant les charges en cas de percement d’un refend porteur. Les poutres lamellées collée permettent des portées importantes et des formes variées. Elles sont moins utilisés en habitat, car leur intérêt technico-économique se manifeste surtout pour des portées supérieures à 10/12 mètres. Si tel est le cas, son usage apporte une portée et une résistance mécanique importante pour une section réduite, une esthétique valorisante, ainsi qu’une résistance au feu supérieure à celle de poutres mixtes en « I ».
Les poutres en BMR (Bois Massifs Reconstitués) apportent une réponse pour les portées inférieures à 10 mètres, les plus courantes en habitat, grâce à la lamellation de poutres de petite et moyenne longueur. Ces produits peuvent ainsi se substituer aux bois massifs, dont certains sont parfois des sources de litiges, du fait d’une stabilisation et d’une qualité perfectibles.
Produit | Avantages | Limites |
Poutres en "I" | Portées | Prix/Plancher bois de base |
Poutres lamellées collées | Portées | Prix |
Poutres en BMR | Portées | Pas grand chose... |
Solution n° 5 : Autres techniques : des marchés de niche
Les dalles en béton cellulaire permettent des portées jusqu'à 6 mètres, elles s'intégrent dans un système constructif complet.
♦ Les dalles de béton cellulaire sont des éléments sont porteurs et isolants, prévus pour un emploi sur vide sanitaire ou en plancher intermédiaire. Les portées peuvent atteindre 6 mètres pour des largeurs de 60 à 75 cm. Légèreté, rapidité de pose ( environ 20 m2 à l’heure ), et précision caractérisent ces planchers qui n’ont pas le succès qu’ils devraient avoir.
♦ Les systèmes de renforcement par composites visent a augmenter les surcharges d’exploitation d’un ouvrage ou à corriger des insuffisances de conception. Ces procédés consistent à coller sur le support des tôles ou des bandes de fibres de carbone. L’opération est coûteuse, mais présente de nombreux avantages, dont l’absence de supéraisseur.
♦ La précontrainte est peu utilisée en habitat. Le principe consiste à faire passer des câbles sous le plancher suivant des calculs précis. Cette méthode permet également soit de diminuer des sections de poutres, soit d’augmenter les charges d’exploitation d’un plancher.
Produit | Avantages | Limites |
Béton cellulaire | Isolation | Pas dans les habitudes des maçons |
Rebforcement par lamelles | Performances élevées | Prix |
Précontrainte | Performances | Technique pointue |