Après l’affichage des performances énergétiques et des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre, voici celle de la quantité de polluants émise dans l’air intérieur. Nathalie Kosciusko-Morizet ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement Christine Lagarde, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie et Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, ont signé un décret imposant le premier étiquetage en matière de santé environnementale, pour les produits de construction et de décoration.
A compter du 1er janvier 2012, toutes les nouveaux produits comme les peintures, isolants, cloisons, revêtements de sol, vernis, colles, adhésifs… devront afficher leur performance en matière de qualité de l’air intérieur. L’étiquette indiquera, de manière simple et lisible, le niveau d’émission de polluants volatils. Elle constituera pour le consommateur un nouveau critère de sélection en fonction de son usage : chambre pour les enfants, pièce de vie commune…
Une note allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions) et le schéma d’une maison contenant un nuage de polluants, permettront d’identifier rapidement la qualité du produit. Le décret prévoit que cette obligation sera étendue à tous les produits existants à compter du 1er janvier 2013.
« Pour la première fois, une étiquette va permettre d’informer les consommateurs, donc d’orienter leurs achats vers des produits moins nocifs pour la qualité de leur air intérieur. La publication de cet arrêté constitue un signal fort vis à vis des industriels, afin de les inciter à faire évoluer leur production vers une offre plus respectueuse de la santé », précise Nathalie Kosciusko-Morizet.
L’association des industries de produits de la construction (AIMCC ) regrette toutefois l'absence d'une véritable politique de qualité de l'air intérieur. « Les industriels ont démontré qu'ils étaient en faveur d'une information environnementale et sanitaire des produits de construction par leur initiative de fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES). Ils continueront donc à travailler dans ce sens, assure Caroline Lestournelles, vice-présidente de la commission environnement de l’AIMCC.
« Toutefois, le consommateur risque de penser à tort que la qualité de l'air intérieur sera garantie (par la mise en œuvre de matériaux sains, ndlr) quelque soit le fonctionnement du bâtiment et son propre comportement. » Le manque de ventilation des logements notamment des pièces d'eau comme les cuisines et les salles de bains, l’utilisation de produits de nettoyage émettant des polluants, la consommation de tabac à l’intérieur de l’habitat… tous ces facteurs jouent aussi un rôle crucial dans la qualité de l’air intérieur.
Source : batirama.com / Céline Jappé