Cet observatoire compare les objectifs définis par la stratégie nationale bas carbone (SNBC) adoptée dans le cadre de l'Accord de Paris pour le climat et ceux de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui définit la politique énergétique de la France, avec ses émissions et sa consommation d'énergie réelles en 2017.
Cet état des lieux, consultable sur le site www.observatoire-climat-energie.fr, sera mis à jour régulièrement en fonction des nouvelles données disponibles. Il présente l'avantage de "donner l'information au grand public", a souligné Hervé Lefebvre, chef du service climat à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), qui fait partie du comité de pilotage.
Les émissions de gaz à effet de serre nationales ont dépassé l'an dernier de 6,7% le budget carbone, c'est-à-dire le volume maximum d'émissions de gaz à effet de serre censé ne pas être dépassé pour que la France respecte ses engagements de lutte contre le réchauffement climatique.
Dans le détail, le secteur des transports, qui représente environ 30% des émissions de gaz à effet de serre, a dépassé de 10,6% son budget carbone. Le bâtiment est encore plus mauvais élève, avec un dépassement de 22,7% du budget carbone.
L'écart est moindre pour l'agriculture (+3,2%) et seule l'industrie a réussi à être dans les clous des objectifs (-0,8%).La France s'est engagée à réduire de 27% ses émissions à horizon 2028 par rapport à 2013 et de 75% d'ici 2050.
Concernant la consommation nationale d'énergie, elle a dépassé de 4,2% les objectifs en 2017, tirée par la consommation d'énergies fossiles (supérieure de 4,5% aux objectifs).
La France n'a pas non plus respecté la trajectoire fixée pour augmenter la part des énergies renouvelables. En 2016 (derniers chiffres disponibles), le pays affichait un retard de 12,8%.Paris s'est engagé à réduire de 20% sa consommation d'énergie en 2030 par rapport à 2012.