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"La lutte contre les copropriétés dégradées est une priorité de l'action du gouvernement", ont assuré Jacques Mézard et Julien Denormandie, respectivement ministre et secrétaire d'Etat à la Cohésion des Territoires. "Malgré les interventions publiques et locales qui ont eu lieu depuis plusieurs années, la situation ne s'est pas suffisamment améliorée", ajoutent-ils, annonçant un plan "sur mesure".
L'Etat, qui a identifié près de 700 copropriétés en difficulté pour plus de 50.000 logements, compte débloquer 2,5 milliards d'euros sur dix ans, via deux organismes publics : l'Agence nationale de l'habitat (Anah), qui octroie les aides publiques à la rénovation des logements privés, l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru).
Le gouvernement a annoncé ce plan à l'occasion du congrès du monde HLM à Marseille. Même s'il a vocation, par essence, à s'adresser aux acteurs privés, il implique l'univers des bailleurs sociaux via l'organisation Procivis - l'une des familles du mouvement - qui s'est engagé à 240 millions d'euros de prêts.
Le programme vise non seulement à aider aux redressements des comptes des copropriétés ainsi qu'à faciliter des travaux de rénovation, mais aussi, dans certains cas, à détruire des immeubles entiers pour reconstruire de nouveaux logements, le relogement des habitants étant alors pris en compte.
Au-delà des aides apportées par l'Etat, le gouvernement, qui promet de laisser largement la main aux collectivités locales sur le sujet, compte sur deux institutions pour prêter des fonds aux collectivités et propriétaires et leur offrir des services d'accompagnement, en particulier en matière de relogement: l'organisme paritaire Action Logement et la Caisse des Dépôts, bras financier de l'Etat.
"Si ce dispositif répond à une situation d'urgence, il ne traite pas pour autant le fond du problème qui est beaucoup plus préoccupant, à savoir le basculement des copropriétés dans la fragilité, voire dans la difficulté", a réagi l'Association des responsables de copropriété (ARC), qui revendique 14.000 immeubles. L'association estime qu'en se fixant sur les copropriétés déjà en difficulté, l'exécutif se contentent de "solutions palliatives".