Photo : Marc Warnery, directeur général de l’agence Reichen et Robert &Associés, a présenté la réhabilitation des quartiers scientifiques de l'INSA CREM, Campus Lyon Tech, La Doua à Lyon, avec des façades préfabriquées en Panobloc intégrant des fluides, qui doivent offrir une garantie de performances.© Vincent Ramet
Le groupe Techniwood n’a eu aucun mal à saturer les capacités d’accueil du Pavillon de l’Arsenal, pour une matinée d’information dédiée à la rénovation énergétique des façades.
Techniwood, le fabricant de solutions constructives à base de l’inclassable panneau structurel et isolant Panobloc, invitait les donneurs d’ordre et prescripteurs à découvrir, le temps d’un colloque, des retours d’expériences éloquents. Caractéristiques : ces opérations mettent en œuvre des complexes de façades bois aux parements diversifiés, destinés aux programmes tertiaires et logements de grande hauteur jusqu’à la 4e famille.
Outre l’originalité de la solution technique et l’originalité de la démarche communicative, Techniwood disposait d’un atout maître : des références spectaculaires, de plus en plus nombreuses et de la dernière actualité.
La première partie de la matinée, animée par Brice Lefranc, avait pour vocation de baliser le terrain thématique de la façade bois et de son emploi en réhabilitation.
A l’appui, Estelle Billiotte, dont la plateforme Facadebois.com vient de devenir opérationelle, et le CSTB à la fois représenté par Stéphane Hameury, experts français de l’évaluation des solutions constructives en bois face au feu, et Michel Cosavella, praticien en première ligne des plus récentes instructions d’Atex relatives à la façade bois.
Il en ressort un constat paradoxal : tandis que dans le neuf, les solutions de façades en bois font face à une batterie réglementaire de plus en plus fournie, le domaine de la réhabilitation échappe largement aux prescriptions, du moins sur le papier.
En pratique, ce flou conduit le plus souvent à aligner les exigences sur celles du neuf. Dans ce contexte mouvant, Techniwood fait valoir trois atouts majeurs : sa solution est la seule, dans la filière bois, qui dispose d’un avis technique lui permettant de répondre aux besoins de logements de 4e famille.
Deuxième atout : la collaboration engagée depuis le début avec le CSTB prend la forme d’une garantie professionnelle qui permet de lever les ambiguïtés de la réglementation en matière de façades de réhabilitation en bois pour les hauteurs moyennes.
Enfin, 3e atout, il apparaît que le CSTB ne s’en tient pas à une consignation de donnée, mais monte activement au créneau, le cas échéant, pour apporter son soutien « à la seule solution de façade de réhabilitation en bois répertoriée dans la base INIES », comme l’explique François Pélissier, le patron de Techniwood.
Comme l’a expliqué Marc Benard de l’agence Equateur, la préfabrication à base de Panobloc a permis d’atteindre une haute performance thermique et acoustique par une intervention propre et rapide en respectant l’expression architecturale initiale. ©Equateur
Pour autant, le développement de cette solution unique au monde, sans doute le seul concept constructif bois à la fois véritablement français et d’une pertinence internationale, a été un long chemin de croix.
Le choix d’équiper l’usine de Rumilly de machines françaises s’est révélé bien audacieux. L’approvisionnement en lattes d’épicéa français s’est fait attendre, tout comme le dimensionnement particulier des nappes d’isolant intercalées entre les lattes.
Comme l’a rappelé François Pélissier à l’Arsenal, les chantiers successifs ont confronté le concept à toutes les difficultés possibles. Mais aujourd’hui, cela représente un capital d’expérience sans équivalent, du moins sur ce créneau de la réhabilitation de moyenne hauteur où Techniwood est en train d’asseoir son hégémonie en France.
L’architecte Vincent Rocques a présenté une spectaculaire opération de rénovation tertiaire à Guyancourt près de St Quentin en Yvelines. ©Vincent Rocques
La seconde partie de la matinée en a apporté une conformation éclatante. Que Marc Warnery de l’agence Reichen&Robert Associés vienne évoquer l’immense chantier en cours des laboratoires INSA de Lyon, cela aurait sans doute déjà suffi pour remplir la salle.
L’architecte Vincent Roques y ajoute la présentation de la réhabilitation d’un immeuble tertiaire R+10 sur 10500 m2 SHON, l’Albero à Guyancourt, tout juste livré.
Et pour la bonne bouche, de la même actualité, voici la rénovation d’une première tour de la ville nouvelle édifiée à Sarcelles par l’architecte Jacques-Henri Labourdette, un quartier décrié mais dont la facture architecturale suscite à nouveau le respect, même si les solutions constructives de l’époque ne permettent de répondre ni aux exigences thermiques, ni aux lourds impératifs acoustiques d’un site classé point noir.
Pour le bailleur Osica, l’agence Equateur SAS d’architecture a mené à bien cette année à Sarcelles la réhabilitation thermique en milieu occupé d’une première tour R+15 de 56 logements ©Equateur
Le retour d’expériences prestigieuses mais concrètes a de quoi en susciter d’autres. Pour autant, Techniwood est resté discret quant aux enjeux financiers. L’Albero de Guyancourt fait l’objet d’une fiche sur le site de Construction 21.
Le coût de la réhabilitation est chiffré à 1200 euros/m2, 14 000 euros par poste de travail. Réhabiliter tient aujourd’hui du bon sens écologique, mais le coût se rapproche souvent de celui d’une construction neuve.
Dominique Pélissier, directeur développement de Techniwood, a tout de même beau jeu de souligner que la façon respectueuse de rénover la tour de Sarcelles prolonge la vie de cette œuvre architecturale d’au moins cinquante ans.
L’immeuble Les Quadrants, R+6 à R+10, 10 600 m2, retrouve une nouvelle jeunesse et atteint une performance environnementale soulignée par le choix du bois apparent pour une partie de la façade. ©Vincent Rocques