Sur les neuf premiers mois de 2018, les ventes de logements neufs ont baissé de 9,7%, les chiffres s'infléchissant au troisième trimestre. "C'est un des plus mauvais troisièmes trimestres qu'on ait connu depuis sept ans, à l'exception de 2014", a commenté Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI.
"On a un problème d'offre qui est de plus en plus criant, cette offre ne permettant pas aux promoteurs de faire toutes les ventes que le marché lui permettrait de faire", a-t-elle ajouté. La présidente de la FPI a relevé notamment "un ralentissement très fort dans un grand nombre de villes des permis de construire", qui ont baissé de 10,2% au troisième trimestre 2018 par rapport au troisième trimestre 2017, et jusqu'à 17,1% pour les logements collectifs.
Mme François-Cuxac a évoqué des raisons politiques, avec l'approche des municipales de 2020, comme économiques, au moment où le gouvernement est notamment en train de supprimer la taxe d'habitation sans définir clairement la compensation pour les communes.
Les régions les plus touchées par la baisse des ventes de logements sont les Pays de Loire (-24%), le Grand Est (-30%), Lyon (-33%), l'Occitanie Méditerranée (-34%) et la Bretagne (-44%). L'Ile-de-France, malgré la dynamique de production du Grand Paris, voit les mises en vente diminuer de 26%. L'infléchissement est particulièrement marqué pour les ventes aux investisseurs, qui ralentissent de 17% sur neuf mois.
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance pour la FPI: une restriction du dispositif "Pinel", les incertitudes liées aux réformes en cours, mais aussi un discours des pouvoirs publics "assez stigmatisant" vis-à-vis de l'investissement locatif. Les ventes en bloc reculent également de 13,3% sur neuf mois.
L'accession à la propriété reste en revanche au niveau élevé de 2017, soutenant le marché dans des régions comme l'Ile-de-France (+8% entre le 3e trimestre 2017 et la même période de 2018), les Hauts-de-France (+41%) ou le Grand Est (+13%).
Dans ce contexte, a conclu Marc Villand, président de la FPI pour l'Ile-de-France, les résultats du quatrième trimestre seront fondamentaux. "On sent des tendances, on voit des signaux faibles. Le 4e trimestre est celui qui va permettre de confirmer des tendances", a t-il affirmé.