L’association regroupe aujourd’hui une cinquantaine d’entreprises artisanales de mise en œuvre, ainsi que des experts et des industriels. Il s’agit de la seule structure dédiée, mais la profession est atomisée, elle compte beaucoup de petites entreprises, et beaucoup d’entreprises paysagistes.
Les bois exotiques nous viennent d’Amérique, mais aussi d’Afrique et d’Asie. Et il ne s’agit là que du segment haut de gamme. S’ajoutent toute l’offre en pin traité, dominante en volume, ou celle des lames composites. On peut mentionner aussi le robinier et les bois locaux thermo-traités, le douglas sans aubier, le chêne, qui représentent encore une faible part du marché.
J’ai créé l’entreprise Terrasse-nature en région parisienne il y a une dizaine d’années, au bon moment, alors que le platelage en bois devenait à la mode. Elle opère en grande région parisienne dans une zone plutôt aisée, en posant en moyenne une cinquantaine de terrasses par an, le plus souvent haut de gamme, avec du coup une utilisation de bois exotiques et parfois des lames composites de qualité.
Les lames exotiques, achetées à des importateurs spécialisés, disposent d’attestations de légalité. Elles sont chères, mais ce sont aussi des bois qui donnent une grande satisfaction à l’usage. Parallèlement, avec Studios-Nature, j’ai développé une activité de construction de maisons à ossature bois, surélévation, extension, où je suis également amené couramment à mettre en oeuvre des platelages en bois.
Il y a les terrasses en bois destinées à recouvrir une ancienne terrasse en carrelage ; les jardins où une terrasse bois est créée dans la nature ; et puis cette particularité des maisons de la loi Loucheur où les pièces à vivre sont au 1er étage, de sorte que le raccordement au jardin peut se faire par une terrasse en bois surélevée, additionnée d’un escalier avec garde-corps.
En général non. Bien posées, elles ne nécessitent qu’un nettoyage annuel au balai-brosse, en début de saison, sauf si l’on souhaite éviter le grisaillement naturel des lames.
La première version du DTU remonte effectivement à 2010, associée à la norme produit des lames, NF B54-040. Nous avons engagé une révision il y a quatre ans parce que des adaptations nous semblaient nécessaires. 35 réunions ont réuni des professionnels, des experts, des industriels et FCBA. Le nouveau texte est paru en décembre 2018.
Un sinistre peut être de trois ordres, mécanique, esthétique ou affectant la durabilité. C’est cette dernière catégorie qui est de loin la plus fréquente parmi les ouvrages ne donnant pas satisfaction : contact du bois avec le sol, préperçage trop important créant une cuvette de rétention d’eau, points de rétention d’eau entre lames et lambourdes, utilisation de bois incompatibles, non recours à des vis en inox…
En respectant le DTU dans sa première version, on se mettait à l’abri, mais faut-il encore que la terrasse soit posée avec méthode, rigueur et bon sens. C’est d’autant plus fatal sur les marchés publics à cause de la sous-traitance en cascade et où les sinistres sont à la fois fréquents et particulièrement gênants car il s’agit souvent de surfaces importantes.
Parce que c’est une technique maîtrisée et fiable. Il existe diverses solutions de fixation invisible souvent propriétaires, ce n’est pas la vocation du DTU de les intégrer, elles devraient faire l’objet d’une démarche d’avis technique.
Même réponse. Ce sont des solutions propriétaires. Cela dit, à mon sens, on peut les considérer comme des lames en pin traitées, et dans ce cas, elles entrent bien dans le champ d’application du DTU.
Olivier Kaufman, président de l'association ATB dédiée à la terrasse bois
Nous avons tout repassé en revue dans les moindres détails pour clarifier parfois certaines formulations. Il y a désormais beaucoup de grilles de calcul facilitant le travail de conception. Dans la première version, on avait un peu tendance à mélanger la notion de classe d’emploi et de durabilité. Auparavant, on estimait à tort que le particulier pouvait se satisfaire d’une faible durabilité, à la différence des lieux publics.
C’est plutôt le contraire, le particulier a besoin d’une solution longue durée mais pas forcément renforcée mécaniquement, tandis que les espaces publics ont besoin de solution résistante mais pas toujours pour une durabilité particulièrement importante, cela dépend des cas. En tout cas, nous avons séparé nettement les notions de résistance mécanique et de durabilité. Nous avons simplifié à l’extrême le calcul de l’écartement entre les lames, passant d’une formule de deux pages à deux lignes. Et nous avons mis le DTU en cohérence avec le DTU 31.1 sur les charpentes.
Une terrasse bois surélevée de plus d’un mètre est considérée désormais comme un ouvrage de charpente, avec cependant la spécificité d’une exposition aux intempéries.
Il y a deux ans, les règles professionnelles de l’étanchéité ont intégré cette option qui n’est pas prise en compte dans le DTU 43.1.
Oui, je le pratique tous les jours ou presque. Il faut simplement bien maîtriser le sujet. Pour ma part, je fais appel à des études WUFI qui sont coûteuses mais me rassurent. Quand on est en présence d’un ouvrage en bois, on n’a pas droit à l’erreur, une mauvaise gestion de l’humidité devient vite fatale. Il n’y a pas de solution type, tout dépend du contexte, du bon sens, de l’expérience, de la prudence et du respect des règles de l’art.
Source : batirama.com/ Jonas Tophoven