Le panneau polyuréthane a renforcé sa croissance, ces dernières années, sur le marché français des isolants. Il est passé de 24 millions de m2 en 2015 à 25,5 millions de m2 en 2016, soit une augmentation de 6 %. Ce positionnement s’est confirmé en 2017 avec environ 25,6 millions de m2 (source SNPU).
L’année 2018, qui restera particulière pour le panneau polyuréthane, a généré, au dernier trimestre, un rebond d’activité, qui ramène cette solution d’isolation thermique parmi les plus plébiscitées du marché. Cette fin d’année, qui se clôture à -10 %, se révèle toutefois positive d’autant que le premier trimestre 2018 observait un repli de 25 % dû à la fois :
- au succès important de l’année précédente,
- au sur-stockage fin 2017,
- à l’anticipation des livraisons prévues début 2018,
- aux mauvaises conditions climatiques.
« 2018 était une année de ralentissement général de l’activité du bâtiment. Comme l’a annoncé la FFB, la croissance a été divisée par deux entre 2017 et 2018. Le logement neuf a ralenti avec -5,6 % de mises en chantier. Le secteur de la rénovation du bâtiment affichait une hausse modeste à 0,8 %. », explique Yves PELISSIER, Secrétaire Général du SNPU.
Dans le secteur de l’isolation, le polyuréthane se décline sous deux formes : en panneau ou projeté. Le SNPU, prônant ses vertus sous la forme de panneau, rappelle les principes fondamentaux qui en font le procédé le plus performant.
Fabrication : des règles strictes
Le panneau est réalisé dans des usines soumises à des règles environnementales et de sécurité strictes, exigées pour les installations classées (ICPE). Il prend forme sous des systèmes d’extraction en enceinte sécurisée pour les opérateurs. Il est fabriqué par une machine automatisée et réglée « au millimètre », gage d’une qualité optimale et constante. Le panneau est ensuite soumis à des critères d’acceptation usine exigeants. Les produits commercialisés sont conformes à leurs caractéristiques techniques.
Résistance thermique certifiée
La propriété essentielle d’un matériau d’isolation est son coefficient de conductivité thermique, le lambda. Plus cette valeur est faible, meilleur est l’isolant. Le polyuréthane offre le meilleur coefficient de conductivité thermique parmi tous les isolants traditionnels, soit un lambda de 0,022 W/m.K (moyenne ACERMI des cinq fabricants SNPU - source : http://www.acermi.com/isolants-certifies/rechercher/). Le panneau fabriqué en France est certifié selon le référentiel ACERMI, depuis plus de trente ans.
L’exigence environnementale fait la différence
Le panneau polyuréthane est étiqueté A+, soit le plus faible niveau d’émissions de Composés Organiques Volatiles (COV), dont il arbore le marquage clairement sur chaque conditionnement.
Sa gestion de fin de vie étant estimée à cinquante ans, il est dé-constructible. La densité de la mousse polyuréthane en panneau est la plus faible avec environ 32 kg/m3. Parements, conditionnements, transport et énergies utilisées lors de la fabrication…, le panneau permet, à chaque étape, une optimisation des ressources de la matière première polyuréthane. Son bilan carbone est ainsi optimisé. Par exemple, un panneau avec un ravoirage présente un bilan carbone plus favorable, autant pour les bâtiments relevant de la RT 2012 que ceux relevant du label E+C- avec un niveau E3 C1.
Le [+] du panneau : le confort de pose
Léger, le panneau réduit la pénibilité sur chantier. Ne nécessitant pas de bâchage préalable ni de matériel de protection particulier, sa mise en oeuvre n’occasionne aucun rejet néfaste à la santé des utilisateurs, à l’environnement et à la propreté du chantier.
Le panneau polyuréthane, adapté à tous les types de bâtis Haute Performance Énergétique (HPE), est destiné à l’isolation des murs, des sols et des toitures. Cinq propriétés le distinguent : légèreté, faible épaisseur, résistance mécanique, performance thermique et durabilité. Il contribue aux objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, promulguée le 17 août 2015.
…EN TOITURE TERRASSE
L’évolution de la règlementation sur la sécurité incendie AM8 a ouvert de nouvelles perspectives. Disposant d’un Avis Technique, le panneau polyuréthane confirme son spectre d’interventions et séduit de plus en plus le marché écran thermique à bords droits sur toiture terrasse bac acier des ERP.
La règlementation en matière de sécurité incendie AM8 exigeait jusqu’alors l’utilisation d’un écran thermique en laine de roche feuillurée, en cas de pose de panneaux d’isolation en polyuréthane sur une toiture bac acier en ERP. Le 15 janvier 2015, le SNPU obtenait déjà une appréciation de laboratoire du CSTB (APL n° RS14-112), validant les écrans en laine de roche à bords droits associés à un isolant en polyuréthane en ERP.
Cette dérogation à la règlementation, reconfirmée par le CSTB en 2017, constitue un avantage majeur dans la mise en oeuvre de ce type de complexe en toiture plate bac acier. L’appréciation démontre ainsi la bonne tenue et les qualités de réaction au feu des isolants en polyisocyanurate (PIR).
En construction neuve, le panneau polyuréthane, jusqu’à huit fois plus léger, permet d’alléger les structures par rapport à une isolation en panneau de laine de roche. Résistant à la compression, il est idéal pour la mise en oeuvre de panneaux photovoltaïques ou de toiture végétalisée. En rénovation, il isole de manière optimale, sans renfort de charpente, afin d’être en conformité avec les exigences de la règlementation thermique.
…EN ITE POUR LES MURS
Gage de gain de m² habitables, l’épaisseur réduite de la paroi apporte davantage de lumière dans le bâtiment. Léger, le panneau se distingue par sa facilité de mise en oeuvre. Sans pare-vapeur ni pare-pluie, il est rapide à poser. Il affiche également des performances techniques élevées et durables, de par sa composition et ses qualités mécaniques. Classé au minimum Euroclasse D-s2,d0, le panneau est conforme à l’IT 249 de 2010. Il est autorisé en ERP jusqu’à 240 mm d’épaisseur en 2 lits associé à un bardage au moins A2-s3,d0.
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La mousse de polyuréthane est souvent utilisée, intégrée aux murs, ou dans des panneaux d'isolation : elle peut renfermer des résidus de catalyseurs et ainsi dégager des vapeurs d'isocyanates (et plus spécifiquement du MDI methylene diphenyl diisocyanate) lors de sa pose et surtout lors de la pulvérisation de cet isolant thermique, et lorsque il se présente sous forme de deux produits mélangés sur le chantier, polyol et le durcisseur isocyanate. Le MDI est une substance sensibilisante, responsable de réactions allergiques immédiates et retardées (urticaire, rhino-conjonctivite, asthme, eczéma, pneumopathie d’hypersensibilité). La pulvérisation du polyuréthane émet aussi des aldéhydes, des amines catalyseurs et d’autres composés organiques volatils (COV) : " La prévention des risques professionnels des nouveaux matériaux de construction et d'isolation" : http://www.officiel-prevention.com/formation/securite-btp/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=94&dossid=524