"Aujourd'hui, il y a une concurrence entre la production d'énergie et la terre agricole", s'est indigné Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, dénonçant sur le stand d'Enedis, filiale d'EDF, l'achat par l'opérateur de 336 hectares à côté de la centrale nucléaire du Bugey (Ain).
"Aujourd'hui, il n'est plus possible d'artificialiser les terres", a clamé Cécile Muret, en charge des questions liées au foncier à la Confédération paysanne, craignant pour la "souveraineté alimentaire" de la France. Selon elle, "3.000 hectares vont être artificialisés autour des centrales nucléaires".
"On a prévu cette action foncière il y a pas mal de temps", a expliqué Laurent Pinatel, appelant de ses voeux une loi foncière. Un chantier évoqué par Emmanuel Macron, lors de son discours inaugural du Salon.
Le président a promis "des mesures fortes pour faciliter l'accès au foncier pour les jeunes agriculteurs", dans le cadre "d'une loi foncière à venir"."Une grande partie de l'accaparement des terres vient de la production d'énergie", a estimé M. Pinatel, évoquant, outre la centrale du Bugey, la production de panneaux photovoltaïques, ou le centre d'enfouissement de déchets nucléaires de Bure (Meuse).
Les manifestants, brandissant les drapeaux jaunes du syndicat, ont ensuite pris la direction du stand de la fédération nationale des Safer (sociétés d'aménagement foncier), afin d'obtenir quelques explications sur ces ventes de terrains aux opérateurs énergétiques. "L'Etat a exigé d'EDF la suppression de certains de ses réacteurs", a expliqué Muriel Gozal, directrice générale de la fédération des Safer, évoquant des chantiers de démantèlement.Pour le Bugey, "nous réalisons des études, nous n'avons pas rétrocédé le moindre hectare dans ce cadre là. Il n'y a aucune opacité, il n'y a aucune extension du site", a-t-elle affirmé.