ISH 2019 : ventilation double-flux ou rien

ISH 2019 : ventilation double-flux ou rien

Les tendances industrielles sur le salon ISH confirment la ventilation centralisée ou décentralisée, domestique ou tertiaire, mais toujours double-flux avec récupération de chaleur.




Depuis plusieurs années, le Belge Renson perfectionnait le simple-flux, ajoutant des extractions pilotées pièce par pièce, en fonction de diverses sondes de pollution, de présence, etc. Il ne jurait que par le simple flux, devenant le dernier gaulois, enfin, le dernier Celte, du simple-flux, entouré par les camps retranchés du double-flux. Ça y est, il a jeté l’éponge.

 

Tout en continuant à commercialiser et à développer son caisson domestique simple-flux qui en est à sa troisième génération, Healthbox 3.0, Renson présente à ISH 2019 deux solutions double-flux. La première est Endura Delta, un caisson centralisé atteignant 85% de taux de récupération de chaleur, certifié Passivhaus, connecté et asservissable à des sondes détectant différents polluants.  

 

 

 

Voici le double-flux décentralisé Endura Twist de Renson, à poser verticalement le long ou horizontalement au-dessus d’une fenêtre. ©PP

 

 

 

Renson ne renonce pas à la ventilation simple-flux, mais comme tout le monde, il propose désormais des caissons double-flux centralisé Endura Delta. ©PP

 

 

 

Equipé de deux ventilateurs à débit continu, le caisson double-flux décentralisé de ROOS atteint un taux de récupération de chaleur de 93%. ©PP

 

La ventilation double-flux décentralisée posée autour des fenêtres

 

La seconde offre double-flux de Renson est Endura Twist, un caisson décentralisé à monter horizontalement au-dessus ou bien verticalement à côté des fenêtres. Endura Twist affiche une épaisseur de 110 mm seulement, une profondeur de 320 mm, 345 mm avec l’écran anti-pluie extérieur, pour une longueur variant de 750 à 6000 mm. Endura Twist est équipé de 2 x 1 ventilateurs à 2 x 6 ventilateurs.

 

Ces deux groupes de ventilateurs, placés aux extrémités du caisson Endura Twist, fonctionnent en permanence, mais en sens opposé et renversent leur sens de fonctionnement toutes les 30 secondes pour bien ventiler toute la pièce. Les deux groupes de ventilateurs fonctionnent à trois allures. Ce qui donne des débits d’air de 6, 12 et 24 m3/heure pour le système 2 x 1 et de 36, 72 et 144 m3/heure pour le caisson équipé de 2 x 6 ventilateurs.

 

Selon Renson, Endura Twist est destiné aussi bien au tertiaire qu’au domestique, à la construction neuve comme à la rénovation. Cette proposition de Renson n’est que l’une des nombreuses offres de ventilation double-flux décentralisées associées aux fenêtres et mise en avant par une bonne quarantaine d’exposants à ISH 2019.

 

 

 

Voici chez ROOS, un écorché de caisson avec un retour dans l’embrasure de la fenêtre. ©PP

 

 

 

Avec son coude (KWL 45 RSL) vers l’embrasure de la fenêtre, le caisson de ventilation double flux décentralisé KWL EC 45 EcoVent Verso d’Helios est pratiquement invisible. ©PP

 

 

Tout le monde s’y met

 

 

Même Viessmann propose un mini-caisson double-flux associé à une fenêtre, tout comme Buderus et Bosch, ainsi que Wolf et, bien sûr, tous les spécialistes de la ventilation. Viessmann, qui ne commercialise pas encore de ventilation en France, estime d’ailleurs que les caissons double-flux décentralisés, associés ou non aux fenêtres, seront les premiers appareils de ventilation qu’il vendra en France, sans doute en 2020.

 

Les caissons de ventilation associés aux fenêtres sont assez particuliers. Ils se composent d’un cylindre placé à travers le mur à proximité immédiate d’une fenêtre. Il contient le ou les ventilateurs et l’échangeur de récupération de chaleur. Si le caisson n’est équipé que d’un ventilateur, il renverse son sens de rotation toutes les 30 secondes ou toutes les minutes, charge un échangeur-accumulateur en mode extraction et le décharge en mode insufflation.

 

Avec deux ventilateurs, en revanche, le balayage est constant et l’échangeur fonctionne par flux croisés. Côté intérieur, la bouche d’insufflation/extraction est carrée ou rectangulaire : reprise par le bas, insufflation par le haut. A l’extérieur, le conduit d’air effectue un coude à 90° pour ressortir dans l’embrasure de la fenêtre avec une grille unique pour le rejet et la prise d’air. La plupart de ces systèmes sont destinés à être posés sous une isolation par l’extérieur en rénovation. Elle dissimule alors ce retour de conduit sous l’isolant.

 

 

 

Voici l’allure classique d’un double-flux décentralisé avec son échangeur/accumulateur au milieu du cylindre traversant le mur. Tous ces appareils sont connectés ou connectables. Ils sont souvent asservis à des détections de CO2, d’humidité relative, parfois à des détecteurs de présence. Lorsque plusieurs caissons sont posés dans un logement, ils peuvent être programmés par la même application. ©PP

 

La ventilation double-flux domestique intéresse tous les fabricants

 

Au-delà de ces caissons décentralisés associés aux fenêtres, nous avons compté plus de 150 caissons décentralisés double-flux plus simples, proposés par environ 50 marques. Ils fonctionnent de la même manière : un cylindre à travers le mur, avec un ou deux ventilateurs et un échangeur de récupération de chaleur. Aucun ne semble afficher un rendement de récupération inférieur à 80%. Leurs débits vont de 15 à 50 m3/heure. Le caisson Helios KWL EcoVentVero, par exemple, atteint 88% de récupération de chaleur.

 

D’une manière plus générale, nous observons à ISH 2019 un fort intérêt pour la ventilation domestique, toujours double-flux. Des marques connues pour leurs CTA atteignant des débits de plusieurs dizaines de milliers de m3/heure se mettent à la ventilation domestique. Trox, connu pour ses équipements de ventilation tertiaire, présente sa première gamme domestique à ISH. Elle sera introduite en France début Mai et largement disponible fin juin 2019.

 

En attendant, les spécialistes de la ventilation domestique ne restent pas les deux pieds dans le même sabot. Helios, par exemple, présente son nouveau caisson KWLEC 170 W : ventilateurs à courant continu pour une modulation parfaite du débit d’air, débit jusqu’à 170 m3/heure, taux de récupération de chaleur et empreinte au sol de 0,2 m² seulement.

 

On peut le poser au sol ou le suspendre à un mur ou même l’encastrer dans un placard. Aldès expose aussi ses caissons domestiques – le modèle Inspirair Home SC240 a d’ailleurs reçu le prix du design Design Plus à ISH 2019 -, mais même à Francfort, il n’ose pas les appeler double-flux : ce sont, comme en France, des « épurateurs d’air ».

 

 

 

Aldès a remporté le prix Design Plus pour son « épurateur d’air » Inspirair. ©PP

 

 

 

Aldès présente son caisson double-flux décentralisé NanoAIR² Classic à ISH 2019. ©PP

 

 

 

On compte à ISH 2019, une bonne cinquantaine de marques de double-flux décentralisé, issues de toute l’Europe, et plus de 150 appareils. ©PP

 

 

 

Trox développe toute une proposition de ventilation double-flux pour les logements collectifs et la présentera en France dès le début du mois de Mai 2019. ©PP

 

 

 

Pluggit, spécialiste allemand de la ventilation double-flux a été acheté par l’Espagnol Soler&Palau (S&P) en 2013. En France, S&P se prononce à la fois VIM et Unelvent. Depuis 2018, Unelvent a été renommé S&P France. Ce sera sans doute la marque VIM qui sera chargée de la commercialisation des solutions double-flux Pluggit. ©PP

 

 

 

Voici le dernier caisson double-flux centralisé extra-plat de Helios : 110 mm d’épaisseur pour 170 m3/heure de débit. Il est accompagné d’une offre encore élargie de distribution d’air encastrée en chape. ©PP

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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