"La plainte a été déposée le 14 mars au tribunal de Créteil pour des faits d'exposition à l'amiante dans le cadre d'un établissement scolaire", a précisé Me Philippe de Castro. L'association nationale des victimes de l'amiante (Andeva) s'est également associée au dépôt de plainte.
Début octobre, ces enseignants avaient fait valoir leur droit de retrait durant une quinzaine de jours car ils craignaient que les salles de cours ne soient contaminées par des poussières d'amiante après un incendie survenu fin septembre, qui a touché une partie du bâtiment. Des soupçons en partie nourris par le passif de cet établissement.
Fin 2017, les enseignants avaient déjà fait valoir leur droit de retrait après la découverte d'un morceau de faux plafond amianté qui était tombé sur le sol d'une classe. Des analyses commandées par la région Ile-de-France à la rentrée 2018 ont montré qu'il n'y avait pas d'amiante mais les enseignants sont persuadés qu'il y en a dans les faux plafonds du bâtiment.
"Pour nous, ce dépôt de plainte est la suite logique du droit de retrait. On espère que notre démarche fera jurisprudence car l'amiante à l'école est aujourd'hui un problème passé sous silence", explique Cyril Verlingue qui enseigne le français à Brassens. A ce jour, les cours n'ont plus lieu dans l'établissement, qui fait l'objet de travaux de réhabilitation, mais dans des préfabriqués situés quelques mètres plus loin.
L'interdiction de l'amiante, fibre cancérogène, date de 1997 en France mais la grande majorité des établissements scolaires ont au moins un bâtiment construit avant cette date. "C'est une responsabilité des collectivités locales, la responsabilités des bâtiments. Mais nous ne sommes pas indifférents au sujet. Il y a une coopération entre les collectivités et l'Etat", a déclaré le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer sur CNews.
Selon les autorités sanitaires, l'amiante pourrait provoquer jusqu'à 100.000 décès d'ici à 2025, les maladies pouvant survenir jusqu'à 40 ans après l'exposition.