L'année 2018 a marqué "une deuxième année de progression de la production", a souligné devant la presse le président du Cisma, Jean-Claude Fayat. Mais il a relevé une "progression plus forte des importations que des exportations". "Notre balance commerciale, qui jusqu'à il y a deux ans était excédentaire, est devenue négative. Cela provient d'une offre limitée de l'industrie française", a-t-il dit.
M. Fayat a pris comme exemple le chantier du Grand Paris, pour lequel il n'y a pas de fabricant français de tunneliers. L'activité des équipementiers industriels pour le BTP et la manutention a augmenté au total de 8,8% en 2018, pour atteindre 9,23 milliards d'euros. Ce chiffre se situe à un niveau légèrement supérieur à l'avant crise de 2008, a observé M. Fayat. "On a mis dix ans pour y arriver", a-t-il noté.
Le président du Cisma s'est montré confiant pour l'activité de cette année: "2019 sera une année de croissance pour nos métiers", a-t-il estimé. La partie française de la production française était en hausse de 9,8% à 4,3 milliards d'euros, tirée par les équipements de manutention qui représentent plus de la moitié du total.
Les exportations ont augmenté l'an dernier de 7,5% à 4,9 milliards d'euros tandis que les importations progressaient davantage, de 13,2% à 6 milliards d'euros, et au total la balance commerciale du secteur est déficitaire d'un peu plus de 1 milliard d'euros. Dans ce contexte de croissance de l'activité, les effectifs ont augmenté de 4,6% à près de 33.000 salariés.
Mais "les problèmes de recrutement sont énormes", a indiqué le délégué général de Cisma, Roland Buronfosse. "Tous nos adhérents recherchent du monde", a-t-il résumé. La croissance de 2018 a été variable selon les secteurs: les matériels de BTP étaient en hausse de 9,3% à 3,6 milliards d'euros. Mais ce secteur n'a pas encore retrouvé le niveau de 2007.
"Les importations croissent plus vite que la production française parce que dans cette phase de crise, il y a eu un appauvrissement, voire une disparition de certains fabricants français", a constaté M. Fayat. A l'inverse, les matériels de manutention ont bondi de plus de 10% pour atteindre 5 milliards d'euros l'an passé, dépassant largement le niveau de 2007.