Entre janvier et mars, Bouygues a enregistré une perte nette de 59 millions d'euros, contre un bénéfice de 14 millions un an plus tôt, mais une progression de 16% de son chiffre d'affaires à 7,9 milliards.
Les comptes sont surtout plombés par une forte perte chez Colas, filiale de travaux sur routes et voies ferrées, gros contributeur aux revenus du groupe dont elle représente un tiers."Comme chaque année, les résultats du groupe au premier trimestre ne sont pas représentatifs de l'année du fait principalement de la forte saisonnalité chez Colas", dont l'activité est moindre en début d'année, a souligné Bouygues dans un communiqué. De fait, Colas, qui a connu une année 2018 complexe du fait d'une mauvaise météo et de la grève à la SNCF, avait déjà signé une perte de même ampleur - plus de 200 millions d'euros - un an plus tôt, même si la filiale fait légèrement pire ce premier trimestre.
Le groupe explique que sa filiale subit notamment les conséquences du rachat dans l'intervalle d'un concurrent canadien, Miller McAsphalt, à la saisonnalité encore plus marquée.Hors Colas, d'autres éléments viennent toutefois aussi affecter les comptes du groupe, même si certains sont ponctuels comme dans les télécoms. La branche voit son bénéfice fortement baisser, par rapport à un an plus tôt, mais cette dernière période avait été marquée par un niveau exceptionnellement haut à cause de la cession de pylônes à l'espagnol Cellnex.
Par rapport au premier trimestre 2018, Bouygues voit aussi nettement baisser le bénéfice qu'il tire de sa participation chez le groupe ferroviaire Alstom, même si celui-ci a fait progresser ses résultats sur l'ensemble de l'exercice 2018/2019. Bouygues, qui devait vendre sa participation dans le cadre de la fusion d'Alstom et Siemens mais y a renoncé pour l'heure après l'échec de celle-ci, pourra se consoler avec un dividende de près de 350 millions d'euros, déjà annoncé par le groupe ferroviaire.
Pour l'avenir, Bouygues, qui confirme son objectif d'accroître sa rentabilité cette année, peut compter sur un solide carnet de commandes, indicateur avancé de son activité de constructeur : il s'inscrit en hausse par rapport à un an plus tôt malgré un net ralentissement en France.