L'activité redémarre, les volumes reviennent, mais la guerre des prix est loin d'être terminée. Le vrai problème aujourd'hui, c'est la trésorerie des entreprises. La sortie des mois d'hiver a été très difficile car les entreprises n'ont pas pu recapitaliser. Elles ont réussi à traverser le gros de la crise grâce à des carnets de commandes qui étaient plutôt bien remplis et à leur trésorerie qui leur a permis de tenir. Aujourd'hui, l'activité repart mais beaucoup ont épuisé leur réserves financières et ne pourront plus tenir très longtemps. D'autant que l'accès au crédit s'est considérablement resserré et que la SFAC (l'assurance crédit, ndlr) a elle-même donne un sacré tour de vis en mars, excluant nombre d'entreprises. Sans oublier la loi LME, arrivée au mauvais moment, la hausse des prix des matières premières qui n'en finit pas...
Je le crains ! 2011 sera une année encore très dure notamment pour la trésorerie des entreprises. Les marchés se négocient encore 30% en dessous des prix pratiqués au début des années 2000. Aujourd'hui, le seul critère d'attribution d'un marché quel qu'il soit, c'est le prix. Tout le monde va vers le moins-disant et cette situation n'est plus tolérable. Résultats : les entreprises ne forment plus malgré notre besoin structurel de main d'oeuvre, elles ont recourt à la sous-traitance en cascade pour tirer les prix, nous voyons renaître les décharges à ciel ouvert car les entreprises ne se soucient plus de la gestion de leur déchets...
Il est du devoir des maîtres d'ouvrages publics et privés de prendre leurs responsabilités en cessant de jouer le jeu du moins-disant. Je prêche pour la mise en place d'une sorte de carte d'identité sociale des entreprises afin que les donneurs d'ordre puissent tenir compte des efforts des uns et des autres en matière de formation, de prévention, de gestion des déchets, de sous-traitance... pour attribuer leur marchés. C'est cette difference-là qui doit attirer leur attention, pas celle des prix !
Source : batirama.com / Céline Jappé
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dans le moins disant ce serait bien de prendre en compte la qualité du travail réalisé par les arisans je ne répond plus aux appel d'offre réservé à ceux qui ont l'habitude de tricher avec la qualité des materiaux, main d'oeuvre pour le rendement