Schneider Electric a organisé à Paris une présentation de sa vision du Smart Building. Elle se résume à quelques principes intelligents et, comme toutes les approches du Smart Building jusqu’à présent, butte sur les services.
Autour de Christel Heydemann, Présidente de Schneider Electric France, au centre sur la photo d’introduction, étaient réunis quatre personnes pour discuter des Smart Buildings.
Carlo Purassanta de Microsoft France – le second à partir de la gauche - a rappelé la longue collaboration entre Schneider Electric et Microsoft. Du point de vue technique, en effet, les offres Schneider Electric associent le « Edge Computing » - une autre manière de dire que les automates de Schneider Electric dans le bâtiment sont dotés d’une puissance de traitement et d’une mémoire suffisantes pour effectuer de nombreuses tâches de calcul eux-mêmes – et le Cloud Azur de Microsoft. Selon Carlo Purassanta, les deux, Edge +Cloud, sont nécessaires pour aboutir à la smartitude.
Il recommande d’exécuter localement autant de processus que possible et de ne faire appel au Cloud – les Data Centers dans lesquels tournent les programmes de Microsoft Azur - que pour ceux qui requièrent une importante puissance de traitement.
Il ne semble pas favorable à l’interopérabilité « Cloud to Cloud », obtenue par la mutuelle ouverture des API (Automation Programming Interface, Interface de programmation) entre différents fabricants. Nous avons noté à plusieurs reprises que le Cloud to Cloud est nettement plus consommateur d’énergie que des processus localisés dans le bâtiment.
Jean-Claude Bassien, Directeur général délégué de Nexity Solutions Entreprise – premier en partant de la gauche – explique pour sa part que Nexity réinvente son métier, passant de promoteur à « Opérateur Immobilier ». Nexity, en effet, construit pour d’autres investisseurs et utilisateurs. Le destinataire final du bâtiment, lorsqu’il est connu, oriente les choix dès la conception d’une opération neuve ou en rénovation.
Lorsque le destinataire n’est pas encore connu, le challenge est encore plus important. Il s’agit de mettre à disposition des utilisateurs des bâtiments suffisamment souples pour qu’ils s’adaptent facilement à des besoins changeants. Du coup, Nexity évolue vers le nouveau métier d’Opérateur Immobilier : il conçoit, construit, assure la maintenance et le Facilty Management, fournit des solutions pour de nouveaux usages et de nouveaux services.
Demain, Nexity envisage le BassS ou Building as a Service, dont le modèle économique n’existe pas encore mais que l’on peut entrevoir à travers la forte croissance des espaces de co-working : en échange d’une somme forfaitaire hebdomadaire, mensuelle … , Nexity fournit espace de travail, connexion internet, services de restauration, de conciergerie (réception des plis et paquets, etc.), pourquoi pas de garderie d’enfants, etc.
Dans ce cadre, Nexity investit dans la captation d’un maximum de données sur l’usage de ses bâtiments. Sans toujours savoir quelles innovations et nouveaux services en tirer pour l’instant. Dés à présent, cependant, les données remontées par les automates Schneider Electric peuvent être analysées pour proposer des services de prédiction du fonctionnement des équipements techniques, organiser la maintenance préventive et garantir une haute disponibilité de ces équipements. Nexity se lance aussi dans les prévisions des consommations d’énergie en kWh et en Euros.
Nexity réfléchit également à la flexibilité des postes de travail en dépassant le modèle contraignant habituel qui, dans un bâtiment, prévoit moins de postes de trail que de personnes employées par l’entreprise, pariant sur un taux d’absence pour diverses raisons, de manière à économiser des m².
Dans l’idée de Nexity, la flexibilité d’un poste de travail consiste à imaginer des postes de travail transportables. C’est-à-dire l’analyse des environnements de travail – éclairage, température, communications, équipements, services habituellement utilisés par la personne au travail, etc. – pour pouvoir les recréer à différents endroits.
Christel Heydemann souligne pour sa part que Schneider Electric est là depuis longtemps – 180 ans – et pour encore longtemps. Ce qui rassure et conforte ses partenaires. Les solutions développées par Schneider Electric, à travers son architecture ecoStruxture, collectent des données et les mettent à disposition des usagers et partenaires de l’entreprise.
A leur tour, ces partenaires imaginent de nouveaux usages économiques, terrain sur lequel Schneider Electric n’entend pas s’aventurer. Du point de vue technique, les solutions Schneider Electric reposent sur des solutions ouvertes : architecture de réseau en TCP/IP sur Ethernet, complétée au niveau terrain par d’autres protocoles ouvertes, tels que KNX, Zigbee, ModBus TCP, Modbus RTU, LonWorks sur paire torsadée et sur IP, BACnet/IP et BACNet MS/TP, ainsi que tous les protocoles dont les clients pourraient avoir besoin.
Fabrice Boissier, Directeur général de l’Ademe et second à partir de la droite sur la photo d’ouverture, appelle de ses vœux la création de « bases communes » pour que l’équipement des Smart Buildings et l’industrie française du bâtiment intelligent progressent plus rapidement face à leurs concurrents mondiaux. Il souhaite notamment la standardisation des protocoles de communication pour atteindre une absolue interopérabilité des équipements.
Il évoque aussi l’idée de lieux d’expérimentation en Smartitude. L’Ademe a créé la « Fabrique de la Mobilité », pourquoi pas créer la « Fabrique du Bâtiment Intelligent » ? Mais oui, pourquoi pas ? Schneider Electric et Microsoft, de leur côté ont relancé en commun le 5 juillet « AI for Green Energy », un programme destiné aux start-ups pour accélérer la transformation du secteur de l’énergie en Europe en utilisant l’intelligence artificielle.
Le but est d’accueillir 6 start-ups dans un programme soutenu également par laboratoire Inria, Sigfox, Elaia, Energize Venture et France Digitale. Les start-ups retenues seront annoncées le 2 octobre prochain, à l’occasion de l’Innovation Summit de Schneider Electric à Barcelone, puis soutenues pendant 3 mois. Les entreprises candidates doivent rendre leur dossier avant le 31 août.
Jean-Laurent Schaub - co-fondateur et CEO de Ween, le thermostat connecté autonome - a mis à profit la présentation pour rencontrer Christel Heydemann, Présidente de Schneider Electric France. ©PP
Source : batirama.com / Pascal Poggi