Entre juin et août, 113.500 nouveaux logements ont été autorisés, soit un repli de 2,5% par rapport à la même période en 2018, selon les chiffres mensuels du ministère de la Cohésion des Territoires, dont dépend le logement. Pour les mises en chantier, la baisse est de 3,8% à 86.800.
Ces évolutions confirment la tendance générale à la baisse observée depuis environ deux ans, que ce soit en matière de mises en chantier, c'est à dire la construction effective de logements, ou les permis, qui en donnent une idée avancée.Toutefois, le mois d'août a été marqué par une petite amélioration -- sur la période mai-juillet, les chiffres du ministère faisaient état de reculs respectifs plus marqués pour les permis comme les mises en chantier.
Sur juin-août, selon les derniers chiffres en date, la situation s'est notamment améliorée pour les maisons, dont le nombre de permis augmente par rapport à un an plus tôt: +3,4% pour celles qui n'appartiennent pas à un programme plus large - c'est l'essentiel du marché - et +2,8% pour les autres.
Le secteur du bâtiment a récemment évoqué cette amélioration, estimant qu'elle était avant tout due à des conditions bancaires très favorables: le niveau des taux d'intérêt est à son plus bas niveau historique et devrait le rester plus longtemps qu'attendu.
Des économistes évoquent un autre facteur : une aide importante à la propriété, le prêt à taux zéro, va voir son périmètre réduit en 2020 - une mesure confirmée dans le budget annoncé - et les acheteurs de maisons, particulièrement concernés par ce dispositifs, se dépêchent d'en profiter.
De leur côté, les immeubles voient leur permis continuer à baisser (-4,3%) entre juin et août. Les promoteurs immobiliers en accusent à la fois la timidité des élus à l'approche des municipales de 2020 et une hausse des coûts de construction, qui pousse à retarder voire à renoncer à des opérations.
"Les chiffres de la construction de ce mois de septembre 2019 restent décevants en tendance", a jugé dans un communiqué Alexandra François-Cuxac, présidence de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). "Au final, les grands perdants sont les ménages et les salariés du secteur (du bâtiment)."
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