Ce sera le principal lieu qui abritera la Collection Pinault d'art contemporain, plus important encore que la Punta della Dogana et le Palazzo Grassi à Venise. Une consécration pour le mécène, et l'évènement muséal majeur de 2020.
C'est un mariage réussi de l'architecture du XVIIIe siècle, reflet des utopies de l'époque, et du dépouillement cher à Tadao Ando, qui a été accompli dans ce projet architectural. Tadao Ando a réussi la gageure de couler à l'intérieur de l'ancienne bourse circulaire un cylindre de béton brut d'un diamètre de 29 mètres et d'une hauteur de 9 mètres, sous la majesteuse verrière ancienne de 35 mètres.
Une promenade de 91 mètres a été aménagée sur la coursive en haut du cylindre. Une des plus grandes fresques peintes, en toile marouflée, de 1.400 mètres de long, panorama circulaire qui décrit de manière idéalisée le commerce entre les continents, a été restaurée.
Trois univers s'allient dans ce décor de blancheur: en haut, les cieux changeants à travers la verrière; au milieu, la peinture colorée et surchargée de personnages et de symboles du XIXème siècle; et en bas, le dépouillement du béton qui mettra en valeur un art contemporain volontiers minimaliste.
La toiture en ardoises du dôme a été totalement refaite. Le bâtiment couvrira un total de 13.000 m2, dont 7.700 m2 de surface accessible au public, entre espaces d'expositions, auditorium, espaces pédagogiques et d'accueils, restaurant, voies de circulations. L'ensemble forme un circuit ludique pour le jeune public avec ses galeries courbes, ses escaliers, ses perspectives, ses orientations tout azimuts.
Le bâtiment, auquel est resté acollée la colonne de Médicis du XVIe siècle, a été restauré dans son état de 1889, quand l'ancienne Halle aux blés construite en 1766 et devenue obsolète, avait été transformée en bourse des marchandises par l'architecte Henri Blondel.
L'aménagement mobilier de l'intérieur et de l'extérieur du bâtiment a été confié aux frères designers Bourroulec, qui ont réalisé récemment les fontaines de Champs-Elysées.
Le chantier, comme pour Notre-Dame, a été retardé par des problèmes de pollution et de consolidation. "On est tombé sur des pollutions aux hydrocarbures qui ont nécessité des travaux de curage de plusieurs mois. Les poutres fragilisées ont été consolidées. Il a fallu renforcer la coupole", a souligné l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, conseiller de François Pinault.
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