Le gaz, le pétrole ou le nucléaire pour le chauffage de nos maisons, autant de solutions qui sont sous les feux de l’actualité pour leur coût d’exploitation ou la sécurité de leur outil de production même.
D’autres possibilités s’offrent à nous pour le chauffage et la climatisation des logements. L’eau, l’air ou même la terre permettent de puiser l’énergie nécessaire au fonctionnement des pompes à chaleur pour le chauffage des bâtiments. Mais que choisir ?
La géothermie et l’aérothermie sont deux solutions possibles. La première peut se faire à travers des captages géothermiques de surface, à faible profondeur dans nos jardins ou carrément en pénétrant les entrailles de la terre.
La seconde permet une mise en œuvre simplifiée sans grands travaux de terrassements annexes, mais en faisant tout de même attention à l’environnement proche et à ne pas polluer le voisinage par des nuisances acoustiques ou visuelles. Alors on va chercher des calories dans le sol, l’air ou l’eau??
Promenade en trois dimensions dans notre proche environnement.
David Bonnet Président de l’AFPAC, Association Française pour les pompes à chaleur |
Faire le bilan thermique est donc essentiel, comme connaître les habitudes de son client (horaires d’occupation, nombre d’habitants, température désirée, consommations d’eau chaude sanitaire…) et bien apprécier la compatibilité des corps de chauffe existants avec le matériel à installer.
Ensuite il faut choisir un matériel certifié NF PAC, ce dernier garantissant les performances de la pompe à chaleur en termes de Coefficient de performance et d’acoustique. Il faut aussi une mise en œuvre de qualité effectuée par un professionnel formé.
Les clients sont de plus en plus curieux, s’informent et savent maintenant qu’ils ont tout intérêt à passer par des installateurs agréés QualiPAC. Ces derniers sont d’ailleurs recensés sur le site de Qualit’EnR*.
C’est toutefois une démarche volontaire qui demande un minimum d’investissement dans un cursus de formation d’une semaine dans un des 20 centres de formations agréés, au terme duquel un examen valide les connaissances et délivre cette fameuse qualification QualiPAC.
C’est un gage de professionnalisme qui rassure les clients et qui les garantit d’une mise en œuvre soignée de leur pompe à chaleur ».
*www.qualit-enr.org
Très en vogue ces dernières années, la pompe à chaleur (PAC) sur capteurs enterrés représente une solution compatible et intéressante avec le chauffage d’une maison individuelle.
C’est à travers des capteurs enterrés constitués de boucles ou spirales de tuyauteries, dans lesquelles circule un fluide frigorigène que l’on peut prélever la chaleur présente dans le sol. En associant ce captage à une pompe à chaleur, on a la possibilité d’amener cette énergie prélevée à une température compatible avec une installation de chauffage.
Comme pour toute autre solution de ce type de machine thermodynamique, elle nécessite une solution d’appoint pour faire face aux conditions extrêmes de fonctionnement (températures extérieures très basses et prolongées).
On distingue deux modes de captage, la solution horizontale ou verticale.
Cela impose donc d’avoir un terrain suffisant pour recevoir un captage horizontal. La mise en œuvre demande à respecter un certain nombre de principes car dérouler plusieurs centaines de mètres dans le sol pourrait vite tourner au fiasco !
Les boucles doivent être distantes d’au moins 40 cm pour ne pas prélever trop de chaleur dans le sol. Elles doivent aussi se trouver à plus de 3 m des fondations, d’un puits, d’une fosse septique ou d’un réseau d’évacuations et à au moins 2 m des arbres.
Au-dessus du capteur, la surface doit être perméable pour permettre au soleil et à l’eau d’infiltration de réchauffer les couches superficielles du sol. Enfin, au moment du remblaiement, il faut être prudent afin d’éviter d’endommager les tubes préalablement positionnés dans le sol.
Il s’agit de procéder à un forage dans le sol afin de positionner un double tube en U en polyéthylène et où circule en circuit fermé une solution d’eau et d’antigel. Le forage peut atteindre des profondeurs importantes, plus de 100 m parfois.
La puissance prélevée en capteurs enterrés verticaux est d’environ 50 W/m de profondeur. En logement neuf, il faut prévoir un mètre de profondeur forée pour un m2 de surface à chauffer. Si on est limité par la profondeur, on peut multiplier les forages qui doivent être éloignés d’au moins 10 m.
Enfin, pour tout forage il est impératif de faire appel à une entreprise spécialisée recensée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et de respecter les procédures administratives concernant la protection des sous-sols.Intérêts :
les températures sous terre restent stables quelle que soit la saison.Limites :
impose une surface de terrain importante. Le coût d’un forage peut effrayer le client.
En logement individuel neuf ou ancien, les pompes à chaleur travaillant sur l’air extérieur sont une solution adéquate pour récupérer et utiliser cette source d’énergie naturelle.
En mode chauffage (l’hiver), la PAC prélève la quantité de chaleur présente dans l’air extérieur et élève sa température à un seuil compatible avec le chauffage d’un logement. Une pompe à chaleur est dimensionnée pour couvrir 60 à 75 % de la puissance nécessaire pour la température de base dans les conditions extérieures les moins favorables.
C’est dans les cas extrêmes que son coefficient de performance (Cop) se dégrade, mais reste supérieur à 2 avec une température extérieure de -7 °C et fonctionnant avec un plancher chauffant.
Intérêts :
ne nécessite aucun travaux extérieurs. Facilité de mise en œuvre. Réversibilité possible.Limites :
attention aux nuisances sonores et visuelles.
Adaptées aux installations du secteur tertiaire, les PAC sur eau de nappe phréatique (ou lacs, ou cours d’eau) permettent d’alimenter des installations de chauffage et de climatisation de fortes puissances.
Ces PAC ont l’avantage de garantir des coûts d’exploitation réduits tout en nécessitant un investissement légèrement inférieur à la solution sur capteurs enterrés verticaux. L’eau est alors prélevée dans une nappe phréatique d’eau souterraine existante et accessible, ou bien, dans quelques rares cas, dans un lac ou un cours d’eau.
Il faut juste s’assurer de l’existence d’un débit suffisant tout au long de l’année. La faible variation de température des nappes souterraines offre aux pompes à chaleur la possibilité de fonctionner à leurs performances optimales (Cop maxi) indépendamment de la saison.
Côté mise en œuvre, on distingue deux possibilités. L’installation peut fonctionner avec un seul puits de production ou avec deux forages, soit un puits de production et un puits d’injection.
Dans le premier cas, l’eau de nappe est rejetée en surface (réseau d’évacuation d’eaux pluviales, plan d’eau ou rivière), et dans le second elle est rejetée dans la nappe souterraine d’origine.
Autre possibilité, la solution de pompe à chaleur sur eau de surface. Elle a le mérite d’exister mais est encore la moins répandue au monde dans la famille des PAC géothermiques. En effet, l’eau de surface est moins stable en termes de température que le sol ou l’eau d’une nappe phréatique.
Alors on peut toujours dérouler des mètres de tubes au fond d’un étang ou d’une rivière mais le succès n’est pas garanti à 100% !
Intérêts :
coûts d’exploitation faiblesLimites :
investissement important
Attention ! Les pompes à chaleur air/air (type multisplits) ne sont plus éligibles au crédit d’impôt
depuis le 1er janvier 2009.
Source : batirama.com / Laurent Denovillers