La Pitié-Salpêtrière prend sa logistique à bras le corps

La Pitié-Salpêtrière prend sa logistique à bras le corps

Locaux vétustes, et malcommodes, circulation périlleuse et sécurité dépassée, il était temps pour la Pitié-Salpêtrière de revoir son infrastructure logistique.





La Salpêtrière a, sans doute, pris pitié de ses patients, malades et occupants. Depuis des lustres, ceux-ci menaçaient en effet de passer sous les roues des nombreuses camionnettes de livraison qui filaient sur les 33 hectares du plus grand hôpital européen.

 

En fait, la dissémination des magasins logistiques sur tout le campus, imposait d’innombrables allers et venues en tous sens. Le tout générant insécurité, inefficacité, pertes de temps et d’énergie et coûts élevés.

 

Un lieu unique en périphérie du site

 

L’équipe de direction décide donc de prendre le problème par les cornes et choisit le cabinet Emergence Architectes, après appel d’offre, pour rationnaliser le système.

 

Il est alors décidé, après concertations avec le personnel, de réunir en un même lieu l’ensemble des magasins non hospitaliers, en périphérie du site, loin des malades. L’objectif étant d’obtenir une organisation des trajets à sens unique.

 

« En plus de centraliser les produits, cette restructuration a aussi permis de fluidifier et de simplifier les flux », se félicite Véronique Eon, fondatrice de l’agence. Avec pour conséquence : des progrès en matière de rapidité et d’efficacité de fonctionnement et une réduction des frais.

 

Réhabilitation et extension sur 2500 m2

 

Pour réunir toute la logistique, l’équipe d’architectes jette alors son dévolu sur le bâtiment désaffecté des anciennes cuisines. Le programme prévoit sa réhabilitation, ainsi que la construction d’une extension contemporaine de 2500 m2, aux formes parallélépipédiques.

 

Il s’adosse au bâtiment existant par une faille vitrée. Trois principales entreprises de construction se sont partagées le chantier sur lequel une trentaine d’hommes se sont activités durant 14 mois. La livraison est intervenue en juin dernier.

 

Une des difficultés a été le respect du cadre de l’hôpital dont certains édifices sont classés. « Il a fallu travailler avec l’architecte des bâtiments de France qui, par chance, a beaucoup apprécié notre projet », se souvient Véronique Eon. Il faut dire que nous avons conservé de nombreux éléments, comme les baies vitrées cintrées, les voûtes ou encore les façades en briques.

 

En revanche, un style très contemporain a été choisi pour l’extension qui reçoit une façade polychrome, en panneaux de type Trespa aux teintes ocrées. Les murs utilisent la technique des feuilles de béton pré-fabriquées afin de réduire la durée du chantier et d’obtenir une belle finition, ne nécessitant que l’application d’une peinture.

 

Encoignures et gaines techniques protégées

 

Bien entendu, dans un bâtiment l’on circule avec des chariots imposants, des renforts sont nécessaires pour consolider les parties les plus exposées. Ainsi les angles et bas de murs sont munies de protections pour éviter qu’ils ne souffrent.

 

Le sol pour sa part, reçoit une résine très résistante contenant du quartz, relevés sur les côtés pour faciliter l’entretien. Enfin gaines techniques, radiateurs et ventilation filent aux plafonds, ce qui permet de récupérer planchers et murs, une aubaine pour un bâtiment de stockage.

 

Cette réalisation met donc l’aspect pratique en avant. Pourtant, Véronique Eon préfère nuancer : « Nous avons réalisé une construction, technologiquement avancée mais sans renoncer à la beauté ». Bref, à la Pitié Salpêtrière, le pragmatique s’allie à l’esthétique.

 

 

Source : batirama.com / N. Dembreville

 

 

Chantier

 

  • Lancement des travaux 2005/6
  • Phase d’études 2007 à 2009
  • Début de la maitrise d’œuvre 2007
  • Livraison juin 2011
  • Une trentaine de personnes sur le chantier
  • Métiers représentés : gros œuvre, électricité, CVC
  • SHON : 4400 m2, dont 3300 m2 de sous-sol
  • Coûts des travaux : 6 M d’euros

 

La Pitié-Salpêtrière

 

  • Paris XIIIe arrondissement
  • Environ 10 000 personnes sur le site
  • 33 hectares
  • 70 services
  • 80 bâtiments du XVIIè siècle à nos jours, dont une partie classée
  • 1600 lits
  • 7 km de galeries souterraines
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