Les professionnels de la construction sont particulièrement exposés aux nuisances sonores. En effet, les sources de bruit sont très nombreuses sur les chantiers ou dans les ateliers (environnement de travail bruyants, équipements ou engins de forage, engins de TP, équipements à moteur thermique, équipements motorisés, outillage éléctroportatif…).
Cela place le BTP en tête des secteurs les plus touchés par le risque bruit. Utilisés quotidiennement, la plupart de ces outils produisent plus de 81 dB, soit le niveau à partir duquel des dommages irréversibles pour l’audition sont susceptibles de survenir.
L’OPPBTP déploie par conséquent jusqu’en novembre 2020 la campagne nationale « Contre le bruit, j’agis ». Celle-ci vise en premier lieu à sensibiliser l’ensemble des professionnels du BTP à ce risque majeur, en leur rappelant l’importance de la prévention collective et en leur présentant l’étendue des solutions existantes pour adopter les bons réflexes.
En second lieu, l’Organisme se donne l’objectif de valoriser les protections individuelles contre le bruit (PICB) les plus efficaces et à faciliter leur acquisition.
Pour protéger au mieux les professionnels, l’OPPBTP rappelle les grands principes de prévention à mettre en oeuvre. Après avoir évalué les risques sur le terrain, les entreprises disposent de nombreuses mesures de protection collective afin d’agir à la source et d’éviter aux opérateurs une exposition nocive. Dans un second temps et si le bruit persiste, des EPI permettent de protéger les collaborateurs des nuisances sonores auxquels ils sont inévitablement exposés.
L’évaluation des risques constitue le point de départ de la démarche de prévention et de sa mise en oeuvre. Etablir un diagnostic en amont permet de définir ensuite les mesures nécessaires à la protection des opérateurs.
L’employeur doit donc identifier les postes de travail les plus exposés et les équipements qui représentent les principales sources de pollution sonore. Pour cela, il lui faut caractériser les sources de bruit, distinguer les bruits continus des bruits impulsifs, réaliser des mesures à l’aide d’un sonomètre et prendre en compte la durée moyenne des travaux concernés par les nuisances. Des outils d’évaluation et plan d’action sont proposés sur le site preventionbtp.fr
A partir du diagnostic établi, la première mesure à mettre en place est d’agir à la source du bruit, en le prenant en compte parmi les critères d’achat lors de l’investissement matériel. Ainsi, l’Organisme recommande de s’équiper des outils dotés des meilleures performances acoustiques en s’appuyant sur les indications données par le fabricant, figurant sur la notice et l’étiquetage.
De plus, certains types d’équipement sont à privilégier. Par exemple, les machines thermiques ou pneumatiques peuvent être remplacées par des électriques, moins bruyantes. Il est également possible de réaliser des encoffrements de certaines machines afin de les isoler acoustiquement.
Dans un second temps, l’organisation du travail doit être optimisée de manière à réduire autant que possible le temps d’exposition au bruit des opérateurs. Pour cela, il faut distinguer physiquement sur le chantier les opérations les plus bruyantes de celles qui ne le sont pas. Une planification des tâches peut également permettre aux salariés d’alterner entre activités bruyantes et calmes pour éviter une surexposition. Cette réflexion organisationnelle bénéficie ainsi non seulement à la santé des collaborateurs, mais également à la productivité sur le chantier.
Si malgré ces précautions, les opérateurs sont toujours soumis à une exposition au bruit supérieure au seuil de nocivité de 81 dB, il devient alors essentiel de les équiper de protections individuelles.
Celles-ci doivent impérativement être portées pendant toute la durée de l’exposition et être adaptées aux conditions de travail et aux personnes qui les portent. L’Organisme insiste notamment sur le fait qu’une surprotection est inutile, voire contre-productive.
« Il est important de déterminer l’atténuation acoustique adéquate, en fonction de la tâche effectuée et de l’environnement de travail dans lequel évolue l’opérateur. Dans le cas contraire, celui-ci risque de ne plus rien entendre autour de lui et de ne plus pouvoir communiquer avec ses collègues, ce qui le dissuaderait de porter l’EPI. » précise Mohamed Trabelsi, Responsable du Domaine EPI à la Direction Technique de l’OPPBTP.
Devant la grande diversité d’EPI existants, la campagne « Contre le bruit, j’agis » vise à accompagner les professionnels dans leur choix et favoriser l’accès à un équipement adéquat.
Ainsi, l’OPPBTP s’est rapproché de 9 fabricants et distributeurs partenaires : 3M, Cotral, Earsonic, Auditech-Innovation, Interson, Uvex, MSA, Delta Plus et groupe RG. Cette collaboration permettra aux entreprises de bénéficier d’offres promotionnelles exclusives, toujours dans le but de faciliter l’acquisition d’EPI.
Source : batirama.com