Légende : Jean Laugeois et son fils Lucas au CFA de Bretigny avant la fermeture des CFA et établissements scolaires.
« Je n’ai pas le choix car si j’arrête mon activité, je ne bénéficierai d’aucun revenu en tant que gérant majoritaire » indique Jean Laugeois, patron de la Sarl JL Bat qui emploie 4 salariés, dont son fils apprenti et son épouse à mi-temps, dans l’Essonne (Saint-Germain lès Arpajon, 91).
Pour lui, la crise sanitaire correspond à un véritable défi quotidien, et ce depuis le 16 mars : il a un carnet de commandes important et ses salariés consultés veulent continuer de travailler. « Nos chantiers sont à l’extérieur et donc, nous ne sommes pas confinés pour travailler. Et nous ne rencontrons personne, surtout depuis le début de la crise, car les clients restent chez eux, quand nous travaillons. Nous avons donc respecté les consignes et les gestes barrières indiqués dès le début de la crise » souligne le patron de l’entreprise.
« La première semaine, j’étais en travaux dans un bowling. On m’a dit d’arrêter de travailler, suite à la fermeture de l’établissement, imposée par les mesures gouvernementales. Le chantier était presque fini, mais les responsables m’ont dit qu’ils arrêtaient de payer les fournisseurs… » explique Jean Laugeois.
Ainsi, entre les impayés importants à venir, et les chantiers qu’il pourra assurer avec l’accord de ses salariés, Jean Laugeois n’hésite pas. Il détaille les mesures prises pour travailler dans des conditions sanitaires rigoureuses : « Chacun de mes salariés dispose d’un véhicule et si, nous nous retrouvons à deux dans un véhicule, nous portons des masques ».
Le responsable disposait en effet d’un stock de masques chirurgicaux de réserves, depuis 4 ou 5 ans, qu’un ami lui avait fourni. Il en a donc donné à ses salariés en quantité suffisantes pour l’instant (une boîte de 50 masques)
« J’en ai même distribué au personnel des négoces de matériaux chez qui j’ai l’habitude de me rendre » explique Jean Laugeois. Et son épouse en a donné, quant à elle, aux éboueurs de sa commune.
En ce qui concerne le lavage des mains, il a distribué des savons type « pousse-mousse » à son équipe. « Nous disposons la plupart du temps, d’un point d’eau mis à disposition par les clients, dans le garage ou un abri de jardin équipé » complète le gérant.
Bien sûr, les rendez-vous avec des particuliers ont été annulés. Mais s’il doit rencontrer un client, à sa demande, pour un rendez-vous chantier ou un devis, Jean Laugeois porte systématiquement un masque et respecte les mesures de distanciation.
L’entreprise a pu continuer de se fournir en matériaux auprès de ses distributeurs habituels, des indépendants la plupart du temps. « Nos fournisseurs locaux, qui sont de petites sociétés, voient que nous avons besoin de travailler ; Ils ont continué leurs activités en respectant des barrières de sécurité : nous y allons un par un et tout le monde joue le jeu » poursuit le gérant. Et quand nous passons des commandes, nos fournisseurs nous appellent pour nous prévenir de passer les récupérer quand elles sont prêtes.
Craint-il des ruptures de stock de matériaux ? « Il faut s’organiser et essayer de faire un petit peu de stock pour passer la période de confinement. Par exemple, lorsque je suis allé chercher ma commande de carrelage, j’ai acheté une palette de sacs de colle au cas où… »
Seul bémol : les fournisseurs demandent aujourd’hui un paiement comptant. « Ce qui suppose que l’on soit nous-mêmes payés rapidement par nos clients, car nous avons un plafond de dépenses limité, comme tout le monde… » insiste Jean Leaugeois. Il souligne toutefois le soutien et les conseils de son syndicat (la FFB de l'Essonne) qui l'a aidé dans ses démarches notamment pour récupérer les attetations de déplacement professionnelles spécifiques. "On sent que tout le monde est mobilisé sur le terrain et l'accueil téléphonique dont nous avons bénéficié est très appréciable, remarque-t-il
Résultat : l’entreprise peut assurer 100 % de son activité avec toutefois un peu de retard sur ses chantiers. « Nous aussi, sommes sur le front pour aller travailler, même si nous prenons moins de risques que le personnel des magasins alimentaires. Mais, c’est également une bataille quotidienne pour nous, et pour l’ensemble de la filière qui peut continuer à fonctionner… » conclut le responsable de l’entreprise.
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Bonjour, merci à vous de travailler. A partir du moment ou les règles barrières sont respectées, il n'y a aucune raison de ne pas travailler. Il faudrait que les magasins genre: Leroy Merlin, Castorama, Brico et autres ouvrent leur porte uniquement aux professionnels. Il n'y a aucune raison que les centrales de béton ne travaillent pas! Bien cordialement