"Au lieu de l'objectif du Grenelle de 5,4 GW à l'horizon 2020, nous proposons 20 GW, ce qui entrainera la création de 100.000 emplois non délocalisables dont 12.000 dans l'industrie", a annoncé Loïc de Poix, responsable de l'Association des industriels du photovoltaïque français (AIPF).
Au terme de plusieurs mois d'Etats généraux, tous les acteurs de la filière ont présenté à la presse leurs propositions pour l'avenir d'un secteur qui a fortement souffert du moratoire imposé en 2010 par le gouvernement et qui a entraîné la suppression de quelque 10.000 emplois.
Les propositions de la filière s'articulent autour de quatre axes : définir un cadre règlementaire stable avec des mesures de soutien à la demande et à l'offre, relever l'objectif de production à 20 GW pour 2020 contre 5,4 GW actuellement, adapter les tarifs de rachat de cette électricité solaire et les régionaliser.
Il serait aussi bienvenu, selon la filière, d'intégrer dans les tarifs de rachat un mécanisme de bonification pour "l'autoconsommation", c'est-à-dire pour les consommateurs qui utilisent l'énergie solaire qu'ils ont eux-mêmes produite. Cela permettra aussi d'alléger la charge de la CSPE (Contribution au service public de l'électricité), la taxe sur l'électricité payée par le consommateur sur sa facture.
La capacité supplémentaire d'électricité solaire pourra être absorbée par les réseaux de distribution existants sans qu'il faille investir dans de nouvelles lignes, a souligné Daniel Belon, directeur-adjoint de la Fédération nationale des collectivités concédantes et Régies (FNCCR).
"En effet les lieux de production seront plus près des lieux de consommation et de plus il s'agit d'une production intermittente, seulement le jour, ce qui permettra d'adapter plus facilement les réseaux existants", a-t-il expliqué. En Allemagne la production de 22 GW d'électricité solaire a été parfaitement intégrée dans le réseau existant, selon lui.
Selon les calculs de la filière, l'investissement dans le déploiement de 20 GW peut être limité à 40 euros par foyer et par an en 2020 pour la part photovoltaïque de la CSPE, contre 13 euros par mégawattheure actuellement.
La récente inauguration de la plus grande centrale solaire photovoltaïque d'Europe intégrée à un bâtiment, sur les toits du marché Saint-Charles de Perpignan (9,8 MW), est la preuve du savoir faire de qualité de la France, a encore souligné la filière.
Source : batirama.com