BePositive 2025 : la baisse de l’arrêté tarifaire S21 pousse l’autoconsommation

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Nous sommes à Eurexpo Lyon pour le salon BEPOSITIVE 2025, qui a ouvert mardi 25 mars et se poursuit jusqu’à jeudi 27 mars au soir. Le salon accueille 500 exposants et marques, prévoit plus de 100 conférences et ateliers avec plus de 200 intervenants. 

Nous avons commencé notre visite par les halls 3.1 et 3.2 qui rassemblent des chaudières, des pompes à chaleur, beaucoup de photovoltaïque et de stockage d’électricité. La grande discussion sur tous les stands concernés par le photovoltaïque, c’est la baisse annoncée du tarif de rachat de l’énergie photovoltaïque pour les installations de 0 à 500 kWc. Ces tarifs, dits S21, seront revus à la baisse rétroactivement au 1er février 2025 avait annoncé Marc Ferracci, le ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie dans le gouvernement Bayrou. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes Publics, a indiqué Lundi qu’il n’y aurait finalement pas de retroactivité. Le S21 recouvre en réalité trois segments d’installations différents : de 0 à 9 kWc, de 9 à 100 kWc, de 100 à 500 kWc. Nous serons peut-être fixés mercredi 26 mars au soir quant à leur évolution précise et au fait que cette évolution soit ou pas rétroactive. Mais tout le monde s’attend à une baisse du tarif de rachat telle que revendre à Enedis, RTE et aux autres distributeurs d’électricités ne sera plus financièrement motivant. Ce qui, mécaniquement, rend l’autoconsommation plus intéressante.

Stockage d’électricité et optimisation

Du coup, à BEPOSITIVE, dans les halls 3.1 et 3.2, tous les exposants qui commercialisent des solutions d’optimisation des consommations d’électricité dans le but de maximiser l’autoconsommation d’une production photovoltaïque sont plutôt optimistes. Ceux qui commercialisent des stockages d’électricité le sont également et ils sont nombreux.

Nous nous sommes arrêtés sur le stand de SolarEdge, par exemple, qui propose pour les installations domestiques et les installations des bâtiments tertiaires des solutions de stockage et de maximisation de l’autoconsommation.

Pour l’univers domestique, SolarEdge a mis au point une solution intégrale, baptisée SolarEdge Home qui rassemble des onduleurs, des batteries, des chargeurs de véhicules électriques, six appareils domotiques Solar Edge, dont le nouveau contrôleur Solar Edge One qui étend l’utilisation de l’énergie solaire intelligemment, en intégrant une sélection d’appareils tiers dans l’écosystème SolarEdge Home, tels que des pompes à chaleur, notamment celles de Vaillant, mais pas celles de Saunier Duval, et des chargeurs de véhicules électriques de diverses marques, comme ABB, Mennekes, Alfen ou wallbox. © PP

Pour les bâtiments tertiaires, SolarEdge présente à Bepositive 2025 sa solution de stockage CSS-OD SolarEdge de 102,4 kWh, installée à l'extérieur ou à l'intérieur, avec une armoire à batterie préassemblée et un onduleur de batterie qui se connecte de manière transparente à l’installation système PV SolarEdge.
La CSS-OD est gérée par SolarEdge ONE for C&I, la nouvelle plateforme d'optimisation énergétique tertiaire de SolarEdge, qui contrôle les fonctionnalités de la batterie et prend en charge différents cas d'usage pour maximiser l’autoconsommation de manière intelligente, notamment lorsque l’électricité est la plus chère. Un premier stockage CSS-OD vient d’être mis en service dans un magasin Bricorama. © PP

Arnold Bourges, country manager pour la France chez SolarEdge est convaincu que l’autoconsommation avec stockage et optimisation va se développer rapidement en logement, mais surtout en tertiaire et en industrie. Leur software de gestion SolarEdge ONE for C&I est capable d’intégrer les données météo pour prévoir la production PV d’un site donné et sait optimiser le chargement d’une flotte de véhicules électriques.

DualSun présente deux solutions de maximisation de l’autoconsommation

DualSun, concepteur et fabricant des panneaux solaires hybrides Spring et vendeur des panneaux photovoltaïques Flash, présente deux nouveautés à Bepositive, qui ont toutes deux comme but de maximiser l’autoconsommation de la production d’électricité et de chaleur de leurs panneaux hybrides.

La première est le chauffe-eau intelligent, présenté ici par Jérôme Mouterde à gauche, cofondateur de DualSun, et par Delphine Cosson, directrice commrciale. C’est un chauffe-eau solaire de 200 ou de 300 litres, assisté par une résistance électrique. Son échangeur solaire est alimenté par la partie thermique des panneaux Spring 4I avec isolation thermique de la face inférieure, tandis que sa résistance électrique reçoit le courant produit par la surface photovoltaïque de ces mêmes panneaux et par le réseau si nécessaire. Son réchauffage est piloté par une station solaire intelligente. © PP

Cette station solaire contient :

– la régulation solaire, 

– le groupe hydraulique, 

– les sondes de température, dont une est stratégiquement placée sur la canalisation de puisage de l’eau chaude, 

– le coffret de protection électrique,

– et, enfin, un petit calculateur. 

À partir des informations de la sonde sur le puisage d’eau chaude, le calculateur apprend les habitudes d’utilisation d’eau chaude par les habitants. Le calculateur est connecté aux prévisions météorologiques pour le site. Tout se passe localement, le calculateur est parfaitement en mesure de prévoir la production d’ECS solaire grâce à sa connexion aux prévisions météo et il connaît les habitudes de puisage des utilisateurs. Il peut donc piloter le système en maximisant les apports du solaire thermique et photovoltaïque, tout en réduisant l’appel au réseau de distribution d’électricité. De plus, le calculateur est capable de modifier la température de stockage de l’eau chaude dans le ballon pour la porter jusqu’à 55 °C, en cas d’abondante ressource solaire. Bref, DualSun revendique 60 % de l’ECS produite à partir à partir du solaire par an, une division par deux du coût annuel de l’eau chaude et une augmentation de l’autoconsommation de 50 % de l’énergie produite sur site. La puissance des panneaux Spring 4I recommandée par DualSun pour cette installation est de 3 kWc et le système revient à 12 000 € TTC, fourni et posé avec une TVA à 5,5 %. Ce système est éligible à MaPrimeRenov’, aux CEE et au prêt ecoPTZ.

La seconde innovation de DualSun pour booster l’autoconsommation est l’association d’une pompe à chaleur eau glycolée/eau et de ses panneaux Spring. Différents des Spring 4I utilisés avec le chauffe-eau intelligent, ces panneaux hybrides Spring ne sont pas isolés en face arrière, mais au contraire dotés d’ailettes pour évacuer la chaleur. L’idée est simple, c’est celle de la Solaropac, dont nous vous avons parlé à plusieurs reprises : les panneaux Spring font office de source froide de la pac. L’eau glycolée circule dans les panneaux, elle est préchauffée avant d’arriver à l’évaporateur de la pompe à chaleur. Le COP dépasse 5 et DualSun revendique 65 % d’économie sur la facture énergétique annuelle avec cette solution, ainsi qu’une autoproduction de 50 % de l’énergie nécessaire annuellement pour le chauffage et la production d’ECS.

DualSun promeut sa solution de solaropac avec Arkteos, un fabricant français de pompes à chaleur géothermique, mais il a déjà réalisé des chantiers avec Lemasson, autre fabricant français, et développe une nouvelle collaboration avec NIBE et Ecoforest. Le coût d’une telle installation atteint environ 35 000 € TTC avec 6 kWc de panneaux Spring. Ces solutions sont éligibles à MaPrimeRénov’, aux CEE, y compris au programme "Coup de pouce chauffage" et à la prime pour l’installation de 6 kWc de panneaux PV. © PP

Nous avons vu plusieurs autres fabricants français à Bepositive 2025 : mylight150, Imeon, BEEM, ecojoko, Syrius Solar Energy, SolisArt et Chaudières Perge. Ils seront dans notre prochain article.