"L'arrêt français a été plus profond et plus brutal que dans d'autres pays", a estimé le PDG de Bouygues lors d'une audition devant des députés. Le bâtiment est l'un des secteurs qui a été largement contraint à l'inactivité par le confinement mis en place entre mars et mai".
"De nombreux chantiers ont dû s'arrêter, faute de pouvoir mettre en place des mesures sanitaires adéquates. "Comme nous sommes dans 52 pays à travers le monde, on a constaté des régimes très très différents", a détaillé M. Bouygues. "En Suisse alémanique, il n'y a pas eu d'arrêt et en Suisse francophone, romande, ça s'est arrêté en même temps que la France", a-t-il cité en exemple.
En ce qui concerne son propre groupe, M. Bouygues a réitéré des estimations données le mois dernier : la crise lui a coûté 750 millions d'euros au premier trimestre, une somme amenée à augmenter car elle ne concerne que le début du confinement.
S'abstenant de commenter les décisions du gouvernement en matière sanitaire, sauf à dire qu'elles lui paraissent "opportunes", M. Bouygues a appelé à prendre désormais des mesures pour aider la reprise du bâtiment. Il se prononce notamment pour une simplification des procédures administratives, une mesure dès à présent mise au programme par le gouvernement pour des mesures de relance prévues à l'automne.
"Il faut aller vite parce que la remise en route est un peu difficile", a souligné M. Bouygues. "On est rentré dans de nombreuses procédures sanitaires qui évidemment ont un effet sur la productivité."
Sur cette question des surcoûts, l'exécutif a promis mercredi de mettre à contribution les clients publics qui dépendent de l'Etat, ainsi que d'installer un "comité de suivi" pour servir de base aux négociations à venir sur le partage des coûts.
Photo©Bouygues Travaux publics (Ligne 15 du Grand Paris Express)