NF DTU 24.1 – Travaux de fumisterie – Systèmes d’évacuation des produits de combustion
Maguy COMBES
21/06/2020
Article mis à jour le 31/07/2023
Cette fiche prend en compte la dernière version du NF DTU 24.1 de septembre 2020. Photo © Wirestock - Freepik Publi-Information
Domaine d’application
Le NF DTU 24.1 "Travaux de fumisterie – Installation de systèmes d’évacuation des produits de combustion desservant un ou des appareils" donne les prescriptions techniques de réalisation des conduits de fumée individuels et collectifs, des tubages, des chemisages, des carneaux et des conduits de raccordement destinés à évacuer les produits de combustion des appareils utilisant les combustibles usuels, destinés au chauffage de locaux, à la production d’eau chaude sanitaire ou à d’autres utilisations individuelles ou collectives.
Les travaux de fumisterie couvrent l’ensemble de l’ouvrage, à savoir conduit de raccordement, carneau et conduit de fumée depuis la buse de la(des) chaudière(s) jusqu’au débouché extérieur, y compris les éventuels accessoires.
Les travaux peuvent être exécutés dans des constructions neuves ou anciennes, qu’importe leur destination. Ce NF DTU peut également s’appliquer à la rénovation ou à la réhabilitation de conduits existants en mauvais état. Il est applicable dans toutes les zones climatiques ou naturelles françaises.
Il traite également des travaux d’entretien, du ramonage ainsi que du diagnostic des conduits.
Le NF DTU 24.1 vise les conduits de fumée (en boisseaux de terre cuite, en briques, simple ou multi-parois en béton, mis en œuvre sur site à partir d’au moins un composant préfabriqué en béton, composites métalliques rigides, métalliques rigides simple paroi, plastiques).
Il ne traite pas :
- du tubage de conduit collectif de type "shunt" ou "alsace" ;
- des cheminées autoportantes ;
- de l'évacuation des produits de combustion :
- des appareils raccordés à une VMC-gaz ;
- des appareils de toute nature ayant une température nominale des gaz de combustion supérieure à 450 °C ;
- des appareils de production de chaleur destinés aux procédés industriels (chaudières à fluides thermiques, incinérateurs, fours divers, etc.) ;
- des moteurs à combustion interne ou turbines ;
- des appareils à circuit de combustion étanche ;
- des appareils désignés pour servir exclusivement à la cuisson lorsque l'évacuation des buées et des graisses est conjointe à l'évacuation des fumées ;
- des dispositions de traversées, par les conduits de fumée, de parois étanches à l’air et isolées thermiquement ;
- du raccordement éventuel des liaisons équipotentielles et des protections éventuelles anti foudre.
La version en vigueur de ce NF DTU, à la publication de cette fiche, est celle de septembre 2020.
Matériaux et matériels visés
Les exigences que doivent respecter les matériaux et les matériels nécessaires à la réalisation des travaux de fumisterie, et plus particulièrement aux systèmes d’évacuation des produits de combustion desservant un ou des appareils (conduits de fumées, carneaux de fumées, conduits de raccordement, chemisage, tubage, gaines, etc.), sont données dans la partie 1-2 "Critères généraux de choix des matériaux" du NF DTU 24.1.
Mise en œuvre : l’essentiel
Dispositions générales
De manière générale, les composants d’un conduit rentrant dans la constitution d’un ouvrage de fumisterie sont caractérisés par cinq grandeurs formalisées ainsi : T° P° C Cr R, définies dans le tableau ci-dessous :
Grandeurs | Détails |
---|
T° | Classe de température = température de service nominale de fonctionnement du conduit. Il existe 11 classes : T080, T100, T120, T140, T160, T200, T250, T300, T400, T450, T600. |
---|
P° | Classe de pression = aptitude à supporter des gaz de combustion en pression négative ou positive. Il existe 8 classes : N1 et N2 (tirage naturel), P1 et P2 (faible pression positive), M1 et M2 (moyenne pression positive), H1 et H2 (forte pression positive). |
---|
C | Résistance à la condensation = aptitude à recevoir ou non de la condensation en régime permanent de fonctionnement. Il existe 2 classes : W (fonctionnement en condition humide – température minimale de la paroi intérieure du conduit supérieure à 0°C) et D (fonctionnement en condition sèche – température minimale de la paroi intérieure du conduit supérieure au point de rosée des fumées). |
---|
Cr | Résistance à la corrosion = aptitude du matériau constitutif de la paroi intérieure du conduit à résister aux agressions chimiques des condensats des fumées. Il existe 3 classes : 1 (gaz par exemple), 2 (notamment certains combustibles liquides) et 3 (fioul lourd). |
---|
R | Résistance au feu de cheminée Il existe 2 classes : G (résistant) et O (non résistant). |
---|
Exemple : T450 N1 D 2 G50
Pour les conduits de fumée métalliques, la résistance à la corrosion s’écrit V1, V2, V3 ou Vm et l’indication de la nuance et de l’épaisseur de métal utilisé est rajoutée en suivant (exemple : T450 N1 D V2 L50030 G50).
En complément de ces données, il est important de connaître la distance de sécurité par rapport aux matériaux combustibles, déclarée par le fabricant du composant.
Dans les conduits de fumée, on distingue :
- ceux en situation extérieure au bâtiment :
- il s’agit de conduits desservant des appareils d’une puissance calorifique totale supérieure à 365 kW (puissance utile totale supérieure à 300 kW si combustibles solides) ou de conduits en pression ;
- installés à l’extérieur des murs périphériques d’un bâtiment répondant à des prescriptions particulières (cf. paragraphe 6.1 du NF DTU 24.1) ou à l’intérieur d’un bâtiment dans une gaine satisfaisant à des exigences particulières selon la puissance calorifique totale ;
- ceux en situation intérieure au bâtiment :
- il s’agit de conduits desservant des appareils d’une puissance calorifique totale inférieure ou égale à 365 kW (puissance utile totale inférieure ou égale à 300 kW si combustibles solides) dont la pression intérieure en marche normale est inférieure ou égale à la pression atmosphérique ;
- en fonction de leur nature et de leur géométrie, il seront revêtus d’un habillage, dissimulés derrière un coffrage ou placés dans une gaine verticale assurant un coupe-feu.
Conception des ouvrages
Avant tout raccordement d’un appareil de combustion sur un conduit de fumée, des vérifications doivent impérativement être réalisées afin de s’assurer de la compatibilité du conduit avec le dispositif d’évacuation des produits de combustion réalisé. Dans le cas contraire, des dispositions spécifiques seront à mettre en place comme la mise en place d’un tubage ou d’un chemisage du conduit.
La conception des ouvrages de fumisterie doit aussi notamment prendre en compte les prescriptions générales suivantes :
- la section intérieure d’un conduit doit être constante et de même forme sur toute sa hauteur ;
- le tracé du conduit doit être d’allure verticale. Toutefois, des dévoiements peuvent être autorisés sous certaines conditions, que le conduit soit individuel ou collectif ;
- le stockage des éléments des conduits, ou des conduits eux-mêmes, doit être réalisé sur une aire plane horizontale, à l’abri de la pluie, des remontées capillaires et des souillures ;
- les conduits de fumée doivent être stables, qu’ils soient indépendants, adossés ou accolés. A cet effet, la charge des conduits devra être reprise par une assise, console ou un support métallique ou assurée à la fois par l’assise (ou console ou support métallique) et le support sur lequel le conduit est accolé ;
- quel que soit le type de conduit, ce dernier doit comporter au moins une plaque signalétique permanente, marquée de façon indélébile, mentionnant au minimum la désignation de l’ouvrage, l’identification de l’installateur du conduit, celle du/des fabricant(s) des composants ainsi que la date de l’installation ;
- en cas d’extraction mécanique des produits de combustion, le fonctionnement de l’appareil doit être conditionné à celui de l’extraction par un dispositif à sécurité positive décidant de la mise à l’arrêt/en sécurité de l’appareil en cas de défaillance. Cette dernière doit être signalée de manière sonore ou lumineuse.
Quant au dimensionnement du conduit de fumée, il doit être déterminé conformément aux normes NF EN 13384-1 et NF EN 13384-2 selon que le conduit est raccordé respectivement à un seul ou plusieurs appareils.
Dispositions spécifiques
Selon les cas, des dispositions complémentaires doivent être appliquées concernant les conduits de fumée en situation extérieure :
- Conduit de fumée placé à l’extérieur du bâtiment :
- une protection doit être mise en place sur les parties normalement accessibles si le conduit risque d’occasionner des brûlures aux personnes ;
- une protection mécanique doit également être prévue sur les parties exposées lorsqu’un choc est susceptible de porter atteinte aux performances du conduit ;
- en cas de risque de gel, une protection contre le gel du pied de conduit et du siphon doit être mise en place.
- Conduit de fumée installé dans une gaine maçonnée placée à l’intérieur du bâtiment restituant les conditions extérieures :
- concerne les conduits desservant des appareils d’une puissance calorifique totale supérieure à 365 kW ;
- matériau de construction de la gaine classé M0 ou A2-s1,d0 à minima ;
- gaine doit être verticale, continue dans la hauteur du bâtiment et ventilée par des ouvertures permanentes en parties haute et basse, débouchant directement sur l’extérieur et chacune de section utile de 400 cm² ;
- Conduits fonctionnant en pression positive installés dans une gaine :
- placement à l’intérieur du bâtiment mais en situation extérieure (dans une gaine) ;
- conduit de fumée classé P1, M1 ou H1 selon la pression des gaz de combustion susceptible d’être délivrée par l’appareil ;
- les dispositions seront différentes que la puissance calorifique totale des appareils soit supérieure à 365 kW, comprise entre 85 et 365 kW ou inférieure ou égale à 85 kW.
Les conduits de fumée en situation intérieure doivent également respecter des prescriptions spécifiques dont notamment :
- ne pas desservir des appareils de puissance calorifique totale supérieure à 365 kW ;
- toujours être en dépression en marche normale ;
- aucune paroi du conduit ne doit être constituée par un mur ou une cloison du bâtiment ;
- que le conduit soit revêtu d’un habillage avec enduit, d’un habillage avec cloison de doublage ou dissimulé derrière un coffrage, etc., les parois extérieures du conduit doivent pouvoir être accessibles ;
- une distance de sécurité minimale doit être respectée entre le conduit et les matériaux combustibles les plus proches. Elle sera déterminée selon la résistance thermique de la paroi du conduit et sa classe de température.
En complément de ces dispositions spécifiques, les articles 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14 et 15 de la partie 1-1-1 du NF DTU 24.1 traitent respectivement des conduits de fumée en terre cuite et briques, en béton, en métal, en plastique rigide simple paroi, des carneaux de fumée, des conduits de raccordement, du chemisage et du tubage.
Avant mise en service, la conformité de l’installation au regard des études de conception et du dimensionnement des éléments doit être vérifiée, en particulier concernant :
- les appareil(s) raccordé(s) (marque, puissance, type, emplacement, conformité aux normes) ;
- le circuit d'amenée d'air comburant jusqu'au local où est (sont) installé(s) le ou les appareil(s) ;
- le(s) conduit(s) de raccordement et carneau éventuel ;
- le conduit de fumée ;
- le débouché en toiture ;
- la présence et l’accessibilité de l’ensemble des dispositifs nécessaires à l’entretien ultérieur ;
- la présence de la fiche d’identification et de suivi du conduit ;
- la présence de la plaque d’identification.
En complément, des contrôles doivent être réalisés avant (contrôle de la vacuité, l’étanchéité, etc.) et après (contrôle de la suffisance du tirage) raccordement du (ou des) appareil(s).
Un réglage sera également nécessaire pour obtenir la dépression nécessaire à la buse de chaque appareil raccordé.
N.B. : Cette fiche rapporte l’essentiel de la partie 1-1-1 du NF DTU 24.1. Elle ne se substitue en aucun cas à ce document normatif. Pour tout complément souhaité sur ce type de mise en œuvre, consultez le NF DTU disponible auprès de l’AFNOR ou du CSTB.
Source : batirama.com