Le train de 100 me de long et de 1 600 t qui réalise actuellement un tunnel de 4 km sur la future ligne 15 Sud du métro parisien, avait été stoppé dans son élan dès la mi-mars, confinement oblige.
L’ordre de reprise a été délivré le 10 avril ; il a repris sa progression le 21 avril. L’arrivée de ce tunnelier intervient trois mois et demi après le passage du tunnelier Allison, en février dernier, qui perce le tunnel du prolongement de la ligne 14 de Paris jusqu’à Orly.
Première mondiale, ce franchissement de la gare s’est déroulé sur un portique à près de 12 m de haut et spécifiquement adapté au passage du train foreur. Le chantier de la gare Institut Gustave-Roussy, à Villejuif, et l’arrivée du tunnelier.
La nouvelle gare Institut Gustave-Roussy à Villejuif, au pied de l’hôpital du même nom, constitue l’interconnexion sud entre les lignes 14 et 15 du métro. Entièrement souterraine, cette gare a été creusée dans une butte. Le radier de l’ouvrage se situe à une profondeur de 50 m’et le fut de cet immense cylindre mesure 65 m de diamètre.
Les deux lignes de métro se croisent perpendiculairement à -48,8 m’et à -36,8 m. Pour assurer le flux de voyageurs, l’espace sera doté de 16 ascenseurs et 36 escaliers mécaniques – dont certains présentent des dénivelés de 19 m. Les salles d’échanges seront aménagées avec 1 400 m² de surfaces commerciales.
Lors du chantier de la gare, les points d’entrée et de départ du tunnelier ont été entièrement coulés. Les terres au point d’arrivée du tunnelier sont maintenues par un voile de béton. Après un parcours souterrain sinueux entre Arcueil-Cachan et Villejuif, la roue de coupe de 10 m de diamètre doit toucher cette cible avec précision.
Vibrations, fissures puis craquements… la roue de coupe du tunnelier applique toute sa puissance sur ce bouchon de béton et apparaît. ivé parfaitement dans l’axe de l’ouverture, le tunnelier sera ripé de l’autre côté de la gare pour reprendre un creusement de 1,6 km, jusqu’à la station Villejuif – Louis-Aragon
Organisée avec plus de deux mois de retard, cette arrivée d’Amandine dans la gare symbolise la reprise du chantier pour les parties prenantes de l’ouvrage. Les ouvertures, qui se situent au niveau des futurs accès du quai de la ligne 15, servent de balcons au spectacle de l’arrivée du tunnelier.
Thierry Dallard, président du directoire de la Société du Grand Paris, maître d’ouvrage : « Les chantiers du Grand Paris Express ont retrouvé 80 à 90 % de leurs effectifs. Le coût de la période de confinement n’a pas été totalement établi – il serait de 20 M€ pour le 1er mois. Les équipes travaillent à reprendre les plannings avec la SNCF, des gestionnaires des services des eaux et du gaz afin de poursuivre les chantiers. »
Image traditionnelle de l’arrivée d’un tunnelier, ses conducteurs pavoisent à travers les ouvertures de la roue de coupe. Ce chantier du lot dit T3C est mené par le groupement CAP piloté par Vinci et accompagné par Spie Batignolles.
Le tunnelier d’une longueur de 100 m sera, au cours des prochaines semaines, ripé coté est pour reprendre, deuxième semaine de juillet, le forage du tunnel jusqu’à Villejuif – Louis-Aragon.
Après le passage du tunnelier Allison en février dernier, le groupement Cap a réalisé le quai de la ligne 14. Ce quai constitue un module monolithe de 4 800 t qui doit être relevé de 1,73 m pour être calé face au tunnel. Cette opération de vérinage sera menée à partir du 22 juillet.
Vue du chantier depuis le radier. Dans ce cylindre de plus de 60 m de diamètre seront installées tous les équipements d’accès et les surfaces de service (accueil, ventes de tickets, portes d’accès aux quais). L’espace intérieur sera de 30 à 40 m.
La gare souterraine présentera une émergence de seulement un niveau pour l’accueil des voyageurs. La toiture translucide en ETFE laissera filtrer la lumière naturelle pratiquement jusqu’à -35 m.
Source : batirama.com/ Bernard Reinteau