La marque Maxus est une spécialiste des utilitaires, si possible électriques. Elle lance en France le nouveau pick-up eTerron9 à 4 roues motrices, un colosse du bitume zéro émission qui a le bon goût d’esquiver tout malus.
Avec ce pick-up, Maxus prend position sur le segment premium. La gamme débute à 72 000 euros. © Patrice Maurein
Né en 2011, le chinois Maxus est un spécialiste des utilitaires électriques. Ce constructeur descend du britannique British Leyland, aujourd’hui disparu. Il appartient à SAIC, 6e groupe auto mondial, qui s’appuie aussi sur MG Motors (VP), aux racines anglaises, bien connue chez nous pour ses électriques et hybrides bon marché. Le consortium a produit 4,5 millions de VE en 2024. Renault et Stellantis n’ont qu’à bien se tenir.
"En France, nous nous démarquons par notre gamme très complète", explique Antoine Maria, le directeur général France de Maxus. "Elle comprend quatre fourgons électriques quand Renault n’en a que trois. À cela s’ajoute notre eTerron9, premier pick-up électrique à 4 roues motrices, disponible en Europe".
Maxus vient de lancer ce colossal véhicule qui remplace le T90-EV à propulsion. Dans sa version double cabine, le eTerron9 à quatre roues motrices est un beau bébé de 5,5 m de long et 2,26 m de large, 3,3 m d’empattement et 1,874 m de haut.
Le eTerron9 mesure 5,5 m de long, plus de 2 m de large et pèse 2,8 tonnes… Un vrai colosse ! © Patrice Maurein
Les pick-ups sont des engins polyvalents. Dotés d’une benne, ils peuvent être utilisés à des fins professionnelles. Souvent dotés de quatre roues motrices, ils passent partout. Plutôt rares et singuliers, ils savent aussi devenir statutaires. Bien nettoyés, ils accompagnent dignement leurs propriétaires à quelque soirée chic.
Le eTerron9 sait jouer la carte de l'élégance. © Maxus
C’est le cas de ce colossal Maxus, qui fait son petit effet. Les badauds croisés, nous demandaient souvent quel est ce mastodonte et étaient nombreux à le trouver fort beau. Il faut reconnaître que ce colosse a de la prestance. Son design anguleux lui donne un petit air digne, presqu’austère. Son habitacle double cabine permet d’accueillir cinq passagers confortablement.
Le vaste habitacle au style épuré, accueille cinq personnes aussi confortablement que dans une berline moderne. © Maxus
Sur le terrain, ce véhicule a tous les attributs du baroudeur, de la bête de somme. Ses deux moteurs, l’un sur l’essieu avant développant 170 ch et le second de 272 ch sur l’essieu arrière, lui procurent une puissance cumulée de 442 ch (700 Nm de couple).
Cette montagne sur pneu de 2 880 kg sait se transformer à l’occasion, miracle de l’électricité et de son couple instantané, en une sportive. Il abat ainsi, le 0 à 100 km/h en 5,8 s soit mieux qu’un Porsche Cayenne ! Attention tout de même à ne pas vider les batteries prématurément. En usage normal, elles promettent 430 km d’autonomie.
Il n’en donne pas vraiment l’impression, mais le eTerron9 est vif. Il passe de 0 à 100 en 5,4 s, soit aussi bien qu’une Porsche Cayenne ! © Maxus
Sur la route et aussi en off-road, il suffit de sélectionner les bons paramètres de la suspension pneumatique (quatre roues indépendantes) et le mode de conduite adéquat, pour s’affranchir des pires obstacles.
En sélectionnant les bons paramètres de la suspension pneumatique (quatre roues indépendantes) et le mode de conduite adéquat, on s’affranchit des obstacles. © Patrice Maurein
Le poids très élevé limite la charge utile à 620 kg (PTAC de 3 500 kg). En revanche, ce pick-up chinois se rattrape avec une capacité de remorquage de 3 500 kg. La benne, autre point clé d’un bon pick-up, mesure 1,56 m de long et 1,5 m de large. Les modèles vendus à compter d’avril disposeront d’une cloison de séparation mobile entre les sièges arrière et la benne. De quoi offrir une longueur utile de 2,4 m de long et 1 600 l de chargement, contre 1 200 l aujourd’hui.
On peut équiper son pick-up d’une cloison de séparation mobile, entre les sièges arrière et la benne. Dans ce cas, la longueur de chargement bondit à 2,4 m. © Patrice Maurein
Notons par ailleurs qu’un coffre sous le capot avant propose 236 l de rangement supplémentaire.
Sous le capot avant, le "frunk", coffre supplémentaire de 236 litres. Il permet de sécuriser les bagages personnels. © Patrice Maurein
Le marché du pick-up sur lequel évolue le eTerron9, est très ralenti depuis 2019. La raison du gros coup de frein ? Un changement brutal de fiscalité. À cette date, les pick-ups double cabine se sont retrouvés classés parmi les VP et donc assujettis au malus passés du VUL à VP. À ce titre, ils se sont vus appliquer le malus CO2. Pour rappel, seules les simples cabines jusqu’à 2+2 places, considérées comme des VUL, en sont encore exemptées car. Par la suite, leur a été ajouté le malus au poids.
Résultat, en 2024, les ventes à 7 237 exemplaires sont à marée basse. Sur ce total, ont été écoulés :
– 2 680 Ranger,
– 2 529 Hilux
– et 2 028 D-Max.
Le reflux est sévère comparé aux 22 000 unités écoulées en 2018, dernière année sans malus. Et dans ces conditions, pas étonnant que Volkswagen, Mercedes-Benz, Renault, Nissan… aient désertés le secteur. Restent disponibles les Isuzu D-Max, Ford Ranger et Toyota Hilux.
Maxus a trouvé la parade avec son pick-up électrique, pour le moment, unique en son genre en Europe. Considéré comme propre, il est exempté de malus. Il existe bien un Ford Ranger hybride rechargeable mais qui ne dispose que de 45 km d’autonomie en zéro émission. Un peu court !
Quoi qu’il en soit, avec 200 ventes escomptées en 2025, le eTerron9 ne risque pas trop d’inonder le marché. Maxus le positionne comme un modèle premium, avec des tarifs débutant autour de 72 000 euros. Pas à la portée de tous… Cet imposant pick-up montre la volonté du constructeur de sortir de son image de marque low-coast.
"Nous ne sommes pas le Ali Baba de l’utilitaire", insiste le responsable. "Notre pick-up est très bien équipés. Il est, en outre, garanti 5 ans ».