Applicable depuis mai 2011, la nouvelle réglementation parasismique impose des méthodes de construction spécifiques dans les zones à risque. Or, ces règles sont antinomiques avec la conception bioclimatique qui privilégie la présence de larges baies au sud, selon Dominique Metayer, président de l’Una maçonnerie carrelage de la Capeb.
Sauf études poussées et coûteuses réalisées en amont, une entreprise aura du mal à concilier ces différentes exigences, rappelle l’organisation professionnelle qui demande aux pouvoirs publics de revoir sa copie.
« De même, Il faudra veiller à intégrer des notions sur le sismique dans les cursus de la formation initiale et continue de nos métiers » indique le président de l’UNA qui redoute le développement d’une sinistralité importante.
« Une simple présomption de malfaçon suffit à remettre en cause nos travaux », poursuit Dominique Metayer. Ce sera donc à nous d’apporter la preuve que les travaux ont été fait dans les règles de l’art, quitte à mettre en place un autocontrôle, photos à l’appui, rappelle le responsable. Objectif : éviter l’augmentation des coûts d’assurance décennale obligatoire pour tout professionnel du bâtiment.
De la même façon, la Capeb suit de près le programme « Rage » (Règles de l'Art Grenelle Environnement 2012). Rappelons qu’il a pour but d’actualiser les règles de l’art pour les rendre cohérentes avec les exigences du Grenelle de l’environnement.
Les documents de référence actuels ne concernent que le neuf et ne sont pas adaptés aux bâtiments à énergie positive. De nouvelles règles devront donc s’appliquer à la rénovation, marché d’élection des adhérents de la Capeb.
« Comment va réagir un mur construit dans les années 60 déjà isolé par l’intérieur et auquel on ajouterait 10 à 15 cm d’isolation extérieur » se demandent les professionnels.
« Nous n’avons pas d’élément de réponse pour l’instant et le programme Rage doit s’attacher également au comportement du bâti ancien ». Une soixantaine de dossiers devront être traités par des groupes de travail professionnel au cours des 3 ans à venir.
*Confondération artisanale des petites entreprises du bâtiment
Source : batirama.com / Fabienne Leroy
« Cela fait 10 ans que nous réclamons l’obligation d’une étude de sol lors de tout achat de terrain » explique Dominique Metayer. Cette étude de sol, à la charge du vendeur, (Ndlr : entre 700 et 1000 €) ferait partie du titre de propriété et serait très utile pour l’application de la réglementation sismique. Une telle étude permettrait d’utiliser la bonne quantité d’acier et de béton pour les fondations en évitant de les surdimensionner, d’où une économie de matière et une moindre pénibilité pour les équipes.