Au premier semestre, le bénéfice net du groupe a chuté de 89% à cinq millions d'euros. Le "cash-flow net courant", plus représentatif des performances, a reculé de 7,8% à 161,3 millions d'euros, et le chiffre d'affaires de 8,3% à 622 millions.
C'est la crise sanitaire qui explique ces déclins. Mais ils ne marquent qu'un début pour Icade qui est actif dans trois grands domaines immobiliers: les logements, les bureaux et, plus rare dans le secteur, les établissements de santé. Au total, le groupe, dont le capital est dominé par le public via la Caisse des Dépôts, estime en effet que la crise privera en 2020 son bénéfice net d'une centaine de millions d'euros, dont une cinquantaine pour le seul cash-flow net courant.
Ce recul annoncé, que le groupe compte partiellement rattraper l'an prochain, a différentes explications, toutes liées à la crise. Comme tout le secteur de la promotion immobilière, Icade a dû mettre de nombreux chantiers à l'arrêt à cause du strict confinement mis en place pendant plusieurs semaines contre l'épidémie.
Et du côté des bureaux, le groupe a renoncé à percevoir plusieurs mois de loyers de certaines entreprises locataires, en particulier les plus petites. Pour autant, le groupe, qui ne redonne pas encore de prévisions annuelles, assure de son optimisme.
Du côté des ventes de logements, gages du chiffre d'affaires à venir, il a limité les dégâts à l'aide d'un fort rebond des réservations en juin, au sortir du confinement. Sur tout le semestre, elles ne déclinent que de 3%.
Par ailleurs, malgré le coût annoncé de la crise, Icade n'a pas renoncé à un élément central de sa stratégie depuis plusieurs années: une forte expansion dans la santé, en particulier à l'étranger. Le groupe a ainsi annoncé l'acquisition pour 145 millions d'euros de neuf maisons de retraites, essentiellement situées en Allemagne, auprès du groupe Orpea qui continuera à les exploiter.