C’est le fruit d’un constat et d’un audit réalisé en interne et en externe : les Compagnons du Devoir accueillent de plus en plus de bacheliers. Ils étaient près de 2000 à la rentrée 2011, soit près des deux tiers des entrants contre un quart des jeunes à la fin des années 70. La commission « Devenir de métiers » créée par les Compagnons a planché sur ces données.
« Le diplôme reste un véritable passeport pour s’intégrer au monde du travail et évoluer au sein des entreprises » constate Daniel le Stanc, responsable de la communication qui poursuit : « Nos jeunes ont des qualifications mais il leur faut des diplômes et leur permettre d’aller au maximum de leurs capacités ».
En effet, le taux de chômage chez les sans diplôme est de 40 % contre 9 % en moyenne, pour les diplômés du supérieur. De même, ces derniers perçoivent des salaires au moins 40 % plus élevés que ceux qui n’ont pas atteint la fin du lycée.
« En apprentissage, nous accueillons de nombreux jeunes sans projet professionnel mais ceux-là nous quittent assez rapidement, poursuit Daniel le Stanc. « Il faut donc inverser la tendance en accueillant des bacheliers ayant un vrai projet et qui trouveront leur place dans le compagnonnage ».
Le projet Grande Ecole des Compagnons du Devoir a pour objectif d’accueillir d’ici à 2015 80 % de bacheliers, soit 20 % de plus qu’aujourd’hui.
« Nous devons pouvoir répondre à la demande des jeunes mais aussi à celles des entreprises qui ont besoin de collaborateurs diplômés » ajoute Daniel le Stanc. En clair, selon le responsable, les 27 métiers auxquels forment les Compagnons, manquent de techniciens supérieurs qualifiés.
Le projet se traduit depuis la rentrée 2011 par la mise en œuvre de nouvelles formations diplômantes jusqu’au bac +5, en garantissant l’accès, pour tous les métiers, à un diplôme de niveau 2.
Les compagnons proposent en effet un nouveau parcours jusqu’à la licence professionnelle, en partenariat avec le Cnam « Il faudra de 4 à 6 ans pour qu’un bachelier obtienne chez nous sa licence, et 7 ans pour un jeune de moins de 16 ans » précise Daniel le Stanc. Autre nouveauté : le Tour de France sera désormais validé comme une formation bac +3.
Source : batirama.com/ Fabienne Leroy