Didier Ridoret, président de la FFB, estime que la crise des dettes publiques en zone euro et les politiques de réajustement budgétaire ont « fracassé le mouvement de reprise économique » qui s’est manifesté au cours des derniers mois.
Cette embellie du dernier trimestre permettra à l’année 2011 d’afficher une croissance globale de l’activité de 1,2 % après un recul de 3,8 % en 2010.
En effet, l’année 2011 a connu un redémarrage des marchés du logement neuf (+ 3 %, soit 391 000 logements) et de l’amélioration-entretien (+ 1,3 %). Ce sursaut d’activité a permis au secteur de créer de l’emploi, de l’ordre de 9000 postes supplémentaires (+ 1000 salariés et + 8000 intérimaires en équivalent temps plein).
En revanche, l’année 2012 ne devrait pas connaître le même scénario, selon la FFB. Certes, le début d’année pourrait profiter du niveau élevé des permis de construire et mises en chantier enregistrés lors du second semestre 2011.
Toutefois, un retournement d’activité se produirait en été 2012 selon les prévisions de la FFB. Elle table dorénavant sur un recul de 2,8 % pour le logement neuf, - 1 % pour le non résidentiel neuf et – 1,7 % pour l’amélioration entretien.
Résultat : Didier Ridoret estime que la perte d’emplois pourrait concerner 35 000 postes dont les deux tiers en intérim. « L’outil de production du bâtiment est surdimensionné par rapport à la demande et il faudra le diminuer » précise le responsable qui relève une situation incohérente.
« On constate une embellie actuellement mais les prix sont toujours orientés à la baisse alors que les prix des fournisseurs augmentent, ce qui accroît les problèmes de trésorerie des entreprises » explique Didier Ridoret.
Par ailleurs, le moral des chefs d’entreprises est sérieusement ébranlé par les récentes mesures gouvernementales (suppression du Scellier et du PTZ+ dans l’ancien). "La TVA à 7% n'est pas la mesure la plus douloureuse" précise Didier Ridoret.
« Le bâtiment est devenu le grand contributeur de la réduction des déficits publics et la coupe est pleine » conclut le président de la FFB.
Source : batirama.com/ Fabienne Leroy
« Nous allons demander un délai de paiement client à 30 jours et non à 45 jours comme le prévoit la LME » a précisé Didier Ridoret. La FFB souhaite en effet que la spécificité du secteur du bâtiment soit reconnue : « Nous avons des process longs en termes de production, et nous sommes le seul secteur à souffrir de la loi LME relative à la réduction des délais de paiement.
Explication du responsable : les clients paient dans le cadre de délais plus lents alors qu’il faut régler les fournisseurs plus rapidement. Une telle mesure permettrait d’aider les entreprises du secteur confrontées à des trésoreries dégradées, estime le responsable.