Légende : Améliorer les conditions de travail des serruriers-métalliers en atelier, tel est l'objet de l'étude de la profession. Ici, on note l'absence de lumière naturelle dans cet espace de travail. ©Jan Meyer
Engagée en 2017, cette étude métier fait suite à une sollicitation de l’Union Nationale Artisanale de la Serrurerie-Métallerie (UNA-SM), famille professionnelle de la Capeb, afin d’améliorer les conditions de travail des serruriers-métalliers dans le cadre de leurs activités en atelier.
En effet, les ouvrages de serrurerie-métallerie étant livrés « prêts à installer », l’activité des serruriers-métalliers sur les chantiers est conditionnée par l’organisation de la production en atelier.
L’observation portait sur la fabrication en atelier d’ouvrages neufs en aciers bruts. Ainsi, cinq salariés ont été observés pendant deux jours, au sein de trois entreprises volontaires :
Au terme de la phase d’observation, l’étude a permis d’établir le diagnostic suivant :
Pour fournir un travail de qualité dans les délais impartis, les artisans ont opté pour une réalisation de plans de fabrication de plus en plus détaillés (manuels ou informatisés) et pour une mise en place de stock tampons de matériaux pour pallier les retards de livraison.
De plus, la majorité des entreprises observées recrutent des apprentis car elles considèrent le partage des savoir-faire comme essentiel. Cependant, l’observation de l’organisation générale des ateliers a mis en évidence des points de vigilance. Ils concernent
- la traçabilité de l’accueil des nouveaux embauchés et des formations,
- la forte coactivité avec une problématique de disponibilité de matériel et d’interruptions de la tâche,
- les installations d’hygiène (local de pause dédié, système de chauffage adéquat, disponibilité d’eau mitigée, optimisation du nettoyage des vêtements de travail).
Malgré les EPI et EPC utilisés pour réduire les nuisances sonores et équipements pour contrôler les émanations (systèmes d’aspiration…), ces phénomènes restent conséquents. Par ailleurs, les artisans accordent beaucoup d’importance à l’organisation de l’atelier (stocks, rangements) afin de réduire l’encombrement des zones de travail et de limiter les risques de chutes de plain-pied.
Malgré cela, les serruriers-métalliers réalisent des efforts intenses dès la prise de poste liés à la manutention des ouvrages et au maintien dans le temps de postures contraignantes (courbées et en torsion) notamment lors des activités de soudure, de meulage ou de perçage.
Soudure TIG : ce type de soudage n'est pas plus dangereux qu'un autre, à condition d'avoir les bons équipements de protection et une bonne ventilation de l'espace même si les postures peuvent être contraignantes lors des opérations ©Jan Meyer
A partir de ces observations, l’OPPBTP formule un certain nombre de pistes d’amélioration, intégrant les propositions issues des opérateurs. Elles consistent à :
Les groupes de travail de la commission d’amélioration en charge de valoriser les bonnes pratiques de prévention ont commencé leurs travaux dès octobre 2019. Un kit de communication comportant une affiche de sensibilisation et des mémos seront par ailleurs distribués aux CFA et aux Capeb départementales dans les semaines à venir.
Les actions relatives aux différents équipements et au matériel s’insèrent quant à elles dans un programme de travaux d’un an qui s’échelonnent tout au long de l’année 2020. Une première enquête d’impact global auprès des utilisateurs doit être menée en 2021 afin de vérifier leur efficacité et leur impact sur les difficultés analysées.
*L’Union Nationale Artisanale de la Serrurerie-Métallerie (UNA-SM) de la Capeb, l’Institut de Recherche et d’Innovation sur la Santé et la Sécurité au Travail (IRIS-ST), et l’OPPBTP
Source : batirama.com