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Pas de doute depuis le mois de juin, le processus de « rattrapage » a fonctionné a plein avec des productions supérieures à celles de 2019, constate dans sa lettre mensuelle, l’Unicem, l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction.
Ainsi, selon les résultats provisoires de l’enquête mensuelle, l’activité granulats aurait progressé de + 6,3 % au regard de l’an passé et de + 2,4 % par rapport au mois de juillet. Sur les trois derniers mois, l’activité auraient rebondi de + 63,7 % par rapport au trimestre précédent, avec + 4,3 % au-dessus du niveau enregistré sur la même période de 2019.
En dépit de ce rebond, les niveaux d’activité des granulats se situent, sur les huit premiers mois de l’année, à près de - 11 % en deçà de ceux de l’an passé. Quant aux volumes produits sur l’année, ils atteignaient à peine 300 millions de tonnes à fin août (hors recyclage), soit un recul de - 7,8 % en glissement sur un an.
Du côté du BPE, le redressement est plus marqué encore, en écho à un plongeon plus appuyé. En août, les livraisons ont grimpé de + 2,5 % par rapport à juillet et de + 10,1 % au regard de 2019 (données CVSCJO).
Sur les trois mois d’été, l’activité a rebondi de + 88,9 % par rapport aux trois mois précédents et de + 5,5 % sur un an. Mais à fin août, en cumul sur 12 mois, la chute demeure importante et atteint - 12,2 % en glissement (à 36,1 Mm3) tandis qu’elle approche - 16 % en cumul sur les huit premiers mois de 2020.
Enfin, l’indicateur matériaux, décrit les mêmes évolutions avec des ampleurs comparables. Ainsi, après un deuxième trimestre qui s’est affaissé de près de - 20 % (données CJO), l’activité est revenue sur un recul de - 12 % sur un an pour les huit premiers mois de 2020, aucun des matériaux n’échappant à cette incurie conjoncturelle.
En septembre 2020, l’opinion des chefs d’entreprise du bâtiment sur leur activité récente continue de s’améliorer et leurs carnets de commandes, après avoir retrouvé leur point haut en août, ont quelque peu diminué bien que restant très au-dessous de leur moyenne de longue période (8,5 mois dans le gros oeuvre contre une moyenne de 6,2 mois).
Ce constat suggère que la période de confinement n’a pas donné lieu à des annulations de commandes mais confirme le net freinage des nouvelles prises de commandes.
Cet assèchement graduel des carnets, déjà enclenché avant l’épisode Covid (mais masqué par les retards de chantiers), devrait se poursuivre, voire s’accélérer dans le segment du bâtiment neuf.
Les mises en chantier de logements ont certes rebondi ces derniers mois (le cumul depuis janvier ayant été ramené à - 14,7 % en juillet sur un an, contre - 20 % en mai) mais les permis, eux, peinent à se redresser (restant à - 20 % depuis mai). Les perspectives dans le segment non résidentiel (47 % des surfaces neuves construites) sont également inquiétantes avec une tendance baissière des permis de construire (- 29,4 % sur un an).
Compte tenu des précédents éléments et face à ces changements contextuels qui écartent l’hypothèse d’une “normalisation” rapide de la situation, la demande de matériaux pourrait accuser une baisse de - 8 % pour les granulats et de - 11 % pour le BPE en 2020 (données brutes), indique l'Unicem.
S’il est encore très délicat de se prononcer sur les tendances de 2021, les premiers scénarios envisagés à ce jour par l'Unicem tablent sur une hausse des volumes autour de + 4 / + 5 % l’an prochain, laissant les niveaux de 2021 environ 5 à 6 % en dessous de ceux de 2019.
Source : batirama.com