Entre juin et août - l'exercice du groupe est décalé d'un mois -, Kaufman & Broad a dégagé un bénéfice net de 8,5 millions d'euros, diminué de près de moitié par rapport à un an plus tôt, et un chiffre d'affaires de 272,4 millions, en baisse de 16%. Ces reculs sont logiques, alors que la crise du virus et le confinement du printemps ont ralenti les chantiers, et ne remettent pas en cause les prévisions données par le groupe au début de l'été.
Il anticipe notamment un recul d'environ un tiers de ses revenus en 2020, autour d'un milliard d'euros. Mais l'été du groupe a été marqué par une chute de ses réservations de logements, gage de revenus à revenir. Il en a à peine vendu plus de 1.000 entre juin et août, contre presque 1.500 un an plus tôt.
Le cinquième promoteur français assure ne pas avoir de problème de demande, notamment grâce à l'intérêt de plus en plus marqué des grands investisseurs. Mais il dit ne pas pouvoir proposer assez de logements, à cause des difficultés à obtenir des permis. Ces chiffres font écho à d'autres déclarations du secteur qui constate que les collectivités, en premier lieu les mairies, peinent toujours à octroyer des permis ces derniers mois.
Pourtant, le confinement, qui a gelé l'examen des permis dans les mairies, et la campagne des élections municipales, traditionnellement défavorables à leur octroi, ont tous deux pris fin depuis plusieurs mois."On a des acquéreurs, on a des besoins (en logements), mais on n'a pas de permis", a regretté Nordine Hachemi, PDG de Kaufman & Broad.
"Ca devrait repartir maintenant, les mairies fonctionnent, les équipes sont en place. Mais ça ne repart pas", a-t-il souligné.Au-delà du seul logement, les comptes du promoteur bénéficient néanmoins d'un énorme projet de réaménagement du quartier de la Gare d'Austerlitz, remporté en début d'année aux côtés d'autres acteurs, qui prévoit notamment 50.000 mètres carrés de bureaux.