Insens, une douche connectée pour économiser l’eau et augmenter le confort

Insens, une douche connectée pour économiser l’eau et augmenter le confort

Inman, start-up strasbourgeoise, a créé Insens, une douche électronique, connectable ou autonome, qui assure d’importantes économies d’eau et un confort accru. Elle lance une levée de fonds sur WiSeed




Les douches avec mitigeurs électroniques existent depuis 20 ans, mais Insens, développé par INMAN renouvelle le genre profondément. Pour une fois que l’on tombe sur une vraie innovation en sanitaire, on ne se prive pas d’en parler.

 

L’objectif d’Insens est triple : économiser l’eau, augmenter le confort, tout en réduisant les consommations d’énergie.

 

 

L’hydrobox d’Insens utilise un réservoir sous pression pour vidanger l’eau refroidie des canalisations d’eau chaude, sans pour autant perdre cette eau refroidie. ©Inman

 

De l’eau chaude dès la première goutte

 

Pour commencer, Insens s’attaque au phénomène bien connu : lorsque l’on prend une douche, il faut d’abord vider l’eau refroidie contenue dans la canalisation d’eau chaude avant que l’eau chaude arrive. Puis, l’utilisateur tâtonne pour ajuster débit et/ou température, selon qu’il dispose d’un mélangeur, d’un mitigeur ou d’un mitigeur thermostatique.

 

Ce processus aboutit à une surconsommation d’eau. Inman a conçu Insens pour éviter cette surconsommation. Insens est en effet, pour l’essentiel, constitué de l’hydrobox et d’un réservoir d’eau sous-pression.

 

Pourvue d’un écran tactile LCD 5 pouces et résistif à l’eau pour son pilotage, l’hydrobox contient toutes l’électronique et les vannes motorisées qui font d’elle un mitigeur thermostatique rapide, précis et programmable. Chaque utilisateur peut programmer sa température et le débit qu’il souhaite.

 

Un réservoir sur le modèle d'un vase d'expansion

 

Lorsqu’un utilisateur veut prendre une douche, il déclenche l’hydrobox avec ses réglages favoris et attend entre 10 secondes et une minute, selon la longueur des canalisations d’eau chaude. En effet, au lieu de vider dans la douche, l’eau refroidie contenue dans le réseau d’eau chaude, l’hydrobox remplit un réservoir sous pression.

 

Ce réservoir fonctionne comme un vase d’expansion : il est partagé par une membrane et gonflé par un gaz inerte dans l’une de ses deux chambres à une pression inférieure à celle du réseau d’eau chaude. Ce qui permet de le remplir, sans circulateur additionnel, simplement en profitant de la pression du réseau d’eau chaude.

 

Lorsque la canalisation d’eau chaude est vidée, l’hydrobox détecte l’arrivée de l’eau chaude et utilise en priorité l’eau refroidie stockée dans le réservoir pour mitiger l’eau chaude et parvenir à la température exacte programmée par l’utilisateur. Seulement à ce moment, la vanne s’ouvre et l’eau coule sous la douche.

 

 

L’hydrobox est encastrable en arrière-cloison, directement dans l’espace douche, ou déportée en faux plafond, sous-baignoire ou dans un meuble d’accueil adapté. ©Inman

 

 

 

Force capteurs pour économiser eau et énergie

 

L’hydrobox est équipée de capteurs de températures très précis pour régler la température de l’eau puisée au demi-degré près, d’un détecteur de présence. Ce dernier permet à hydrobox de réduire le débit ou de l’arrêter lorsque l’utilisateur s’écarte du jet d’eau pour se savonner, par exemple.

 

Profitant de l’électronique embarquée et de son afficheur, l’hydrobox compte et indique les consommations d’eau en temps réel. Grâce aux 8 Go de mémoire disponible, ces consommations sont archivées pratiquement sans limite de temps et peuvent être restituées, soit sur l’écran tactile de l’hydrobox, soit sur une application sur smartphone.

 

En effet, bien que Insens fonctionne parfaitement de façon autonome, elle peut aussi être connectée. Visant l’universalité et la connexion avec toutes – Toutes ? Toutes ! – les box domotique du marché, Inman a équipé sa douche d’un émetteur-récepteur WiFi.

 

Toutes les box sont compatibles avec le WiFi et acceptent donc les requêtes http envoyées par Insens, qui, du coup, n’a pas besoin de passerelle vers un autre protocole de communication.

 

Et maintenant ?

 

Insens, proposée au prix public TTC de 3 290 €, tout de même, est entièrement fabriquée dans le Grand Est, principalement en Alsace. Inman, créée à Strasbourg fin 2016 par Gilles Chantelot (CEO) et Cédric Arbogast (chargé du développement technique), commercialise son innovation depuis l’automne 2020.

 

La start-up a bénéficié du soutien de tout l’écosystème strasbourgeois : incubation au SEMIA, le générateur de start-up à Strasbourg, Mulhouse, Metz et Reims, soutien de l’accélérateur Scal’E-nov, l’accélérateur de start-up du Grand Est, …

 

Inman a été lauréat de l’appel à projet «Strasbourg, fabrique de l’innovation » et, en 2019, elle a présenté son innovation au CES de Las Vegas.

 

 

 

Aujourd’hui, la start-up annonce Stell, une colonne de douche « juste à poser », qui devrait être disponible ce printemps et développe d’autres produits, dont un mitigeur bain et un autre pour lavabos. ©Inman

 

Pour développer son réseau commercial national, Inman a lancé sur WiSeed, une campagne de crowdfunding et espère lever 400 000 € d’ici trois mois. Pour l’instant, le réseau de distribution du fabricant est largement concentré le long de la frontière allemande.

 

Mais des accords sont en cours de négociation, à la fois avec des intégrateurs domotiques et avec des bainistes, afin qu’Insens soit disponible dans toute la France d’ici la fin de l’année.




Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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