"Nous ne procéderons à aucune fermeture de magasin ni de site industriel d'ici fin 2022, 10% du résultat opérationnel annuel (Ebitda) et jusqu'à 10% du produit net de la future cession de l'entreprise seront partagés avec tous les salariés de Lapeyre et aucun dividende ne sera versé jusqu'à la fin 2024", a ainsi écrit le futur président de Lapeyre, Marc Ténart, dans un courrier adressé à ses futurs employés.
La direction confirme également la tenue d'une audience au tribunal de commerce de Paris pour homologuer la cession, qui pourrait être ensuite finalisée d'ici fin mai." Je sais qu'il y a beaucoup de questions sur le projet et que la confiance est à construire, poursuit M. Ténart. Aucune décision n'est prise, ni pour les usines, ni pour les magasins. J'ai la conviction qu'une stratégie ne pourrait se résumer à moins de magasins, moins d'usines, moins de fournisseurs, moins de gammes, moins de stocks... Si cela est souvent nécessaire, ce n'est jamais suffisant".
Ce projet est rejeté par les salariés de Lapeyre qui accusent le repreneur d'avoir l'habitude de siphonner la trésorerie des entreprises qu'il rachète. Un mois plus tôt, un audit financier réalisé à la demande des élus du personnel indiquait que Mutares offrait un profil "particulièrement inquiétant" et que son projet présentait un "risque quasi certain de redressement judiciaire".
Le groupe de matériaux de construction et de distribution Saint-Gobain, qui a acquis Lapeyre en 1996, est en négociations exclusives avec Mutares depuis novembre afin de lui céder la chaîne de magasins spécialisés fondée en 1931.
Le rapport d'expert indiquait encore que plus de 700 suppressions d'emplois pourraient avoir lieu dans le groupe de 3.500 salariés: 434 emplois dans la branche production en raison de la fermeture de quatre des dix usines et 279 dans la distribution après la fermeture de 19 magasins sur les 131 du groupe.
Fin avril, Les Echos indiquaient également que les 12 CSE de Lapeyre avaient écrit au président du tribunal de commerce et au procureur pour leur demander de refuser d'homologuer le plan de Mutares.